Sympa mais déjà vu en mieux.
Ambiance médiévale pas désagréable, histoire simple mais correctement déroulée, le studio Bones s'en sort bien mais impossible de ne pas penser à ses illustres pédécesseurs bien plus convaincants : Kenshin le vagabond pour le fond ou Ninja Scroll pour la forme. Et là, c'est déjà moins glorieux, le manque d'audace devient même assez criant. L'animation style Bones est sympa mais manque quand même gravement de fluidité pure même si les mouvements sont assez bien décomposés. Le tout passe bien malgré tout. De la tripaille, des guerriers mystérieux, un vagabond invincible qui refuse de sortir sa lame, un gamin pas énervant et son Akitainu super chien fidèle, des décors enneigés, Sword of the stranger ne manque pas de charme mais ne sort jamais des codes du genre pour vraiment tout faire péter.
The Blade of the Stranger
Non sérieusement les gens :D
Je remonte la crédibilité de l'équipe/site.
Un super chambara, à la qualité d'animation exceptionnelle, avec des chorégraphies de combat enivrantes. Ok le scénario n'invente rien mais il est correct pour une production de ce genre, la mise en scène efficace et la partie action généreuse et superbement menée.
Le mec a kiffé The Blade, sa référence pour designer l'action. J'en cause parce que je viens juste de retomber sur mon fichier audio de l'interview que j'ai fait du réalisateur et je n'avais jamais retranscrit cette partie de notre entretien, concernant l'influence HK sur ses scènes d'action. Je vous copie/colle mon tweet sur la question :
Masahiro Andô x Tsui Hark - Sword of the Stranger x The Blade
Quand j'ai découvert Sword of the Stranger la référence m'était tout de suite venue: "'tin c'est comme dans...!". Bingo. En avril 2009 Masahiro Andô était de passage à Paris, l'occasion de lui poser la question. Sa réponse lorsque j'ai évoqué l'influence du cinéma HK :
"Si on doit parler cinéma hongkongais alors oui, il y a un film qui m'a particulièrement inspiré pour l'action c'est The Blade, de Tsui Hark (moi, avant même l'interprète : "ah ah ah - Christophe Lambert style - je le savais..."). C'est un film très rapide sur ce plan mais malgré cela il arrive à faire ressentir la lourdeur des armes, le poids du sabre. C'est un film que j'aime beaucoup et j'ai énormément pensés à lui en réalité. C'est un film qui m'a beaucoup marqué et jen e suis pas le seul, tous les membres de mon équipe ont également le DVD de The Blade. De façon générale je n'aime pas trop les films hongkongais surtout s'ils utilisent les câbles mais qu'ils nient le poid et la gravité, alors que dans The Blade justement, bien qu'il utilise le câble, Tsui Hark a quand même réussi à respecter cela.
Je pense que j'ai réalisé un film d'action que je voulais voir.
Et donc oui, ce que j'ai apprécié dans The Blade c'est le ressenti sur les armes, le poids des sabres, et aussi la vitesse à laquelle ça se déroule, ça va très vite et ça bouge dans tous les sens. Si l'action est trop lente ça ne fait absolument pas peur et pour moi l'action doit faire peur. Tsui Hark réussit très bien ça. Il y a aussi son utilisation du hors-champ, le fait de ne pas tout montrer, qui est très efficace."
31 janvier 2022
par
Astec
Les studios Bones jouent aux osselets
A vouloir pondre un film ultra calibré, à minimiser les risques en effaçant tout point de vue, âme ou direction artistique un tant soit peu esseulée mais qui serait idéalement guidée par un artiste et non une volonté d'entreprise, on obtient ce genre de truc. De producteur. Une production. C'est cela, un produit. De belles choses éparses avec une action bien fichue, des décors bien dessinés et une ambiance chambaresque parfois bien restituée ne sauvent pas la structure, archi mal branlée. Rythmique catastrophique, enjeux flous et personnages trop peu écrits - ce qui ne les empêche pas de beaucoup trop parler - tirent le pont vers le bas. Casser toute montée d'adrénaline par des choix narratifs incompréhensibles qui frôlent l'amateurisme le plus total en noyant le tout dans une bouillie musicale qui pompe allègrement le score du Braveheart de James Horner achève de le briser, ce pont. Et de s'écraser au font du ravin dans un grand fracas.
Le ronin avisé trouvera un autre chemin pour traverser le fleuve, quitte à revenir sur ses pas en se matant pour la énième fois un Ninja Scroll, Sword for Truth, Samurai Champloo ou autre.
Personnages attachants, intrigue bien menée, dessins superbes : on frôle le chef d'oeuvre !
Voilà un film qui mérite le détour !
L'animation est bonne, les plans magnifiques (on note au passage quelques clins d'oeil à Sergio Leone, donc ça ne peut être que bon). Mention spéciale pour les scènes de bataille, elles sont superbes : rapides, originales, rythmées, très lisibles. Sincèrement, c'est presque du jamais vu. On tellement l'habitude des images fixes mise en translation sur un décor flouté pour donner l'impression de vitesse et on a tellement vu l'emploi de l'ellipse pour faire croire à la vitesse des coups, qu'on est forcément frappé de pouvoir suivre chaque détail de l'action, toujours présentée d'un point de vue original qui sert la narration et dit l'état d'esprit des combattants. Chef d'oeuvre !
Les décors sont somptueux, peints avec talent : non seulement ils sont très détaillés et très vivants, mais ils participent vraiment à l'ambiance des scènes qui s'y déroulent. Une vraie unité se dégage de l'ensemble, l'harmonie des couleurs prépare le récit. Une vraie direction artisitique !
Enfin, ce n'est pas le moindre des plaisirs que donne ce film, l'histoire est magistralement racontée. Un sans faute. Les personnages sont profonds et complexes, de nombreuses scènes disent par de petits détails du quotidien beaucoup de l'âme des personnages et de leur évolution. Dans ce film qui ne donne jamais la première place aux dialogues mais privilégie l'action et la description, ce procédé est remarquablement exploité. Le film est bien découpé, il n'y a jamais de longueur, il crée un vraie empathie pour les héros et sait ménager l'ambiguité des personnages et le suspense de l'intrigue. Là encore : un sans faute.
Ce film est donc une réussite. C'est vraiment magique d'arriver à lier le spectateur aux personnage et à raconter une histoire avec tant de brio. Surtout que, il faut bien le reconnaître, l'histoire n'a rien d'extraordinaire. Elle est même complètement banale ! Ultra classique et sans surprise. Mais la manière subtile de lier dans une ambiance réaliste des éléments irrationnels, la manière de créer et de ménager le suspense, en fait une film très captivant.
Il y a pourtant de gros défauts de confection. On les pardonne, ce n'est pas une super production internationale. Mais c'est vraiment dommage, on aurait frisé le sans faute total. Le principal défaut vient paradoxalement de l'animation. Sur plusieurs scènes, les personnages ne sont pas bien intégrés avec le fond. Zut ! De plus, les chevaux sont complètement ratés. Autant le chien -- c'est heureux car il est un personnage majeur -- est une totale réussite, qui exprime ses sentiments de manière touchante, autant les chevaux sont ridicules, mal dessinés et très mal animés. La séquence du pont qui ouvre le film est particulièrement significative. On voit arriver les chevaux sur le pont comme des marionnettes en carton qui se dandinnent. On pourrait aussi citer la mer, qui a l'air d'être une grosse couche de flan qui remue ! Bref, il y a plusieurs aspects qui sont ainsi ratés, pour un film d'animation decette qualité -- le ciel est toujours sublime par exemple -- c'est très très dommage.
Mais ces limites ne sauraient ternir l'enthousiasme de donne et que laisse ce film ! Coup de coeur !
Mon nom est personne
Encore un bon film des studios Bones.
Efficacement bien rythmé avec une histoire surprenante et mature (même si je trouve que la fin est un peu faible). La seule grosse déception viendrait de l'animation qui est du même niveau que les séries animées actuelles.
Ou comment combattre les ravages de la drogue dans le Japon médiéval...
Les toutes premières images, cavalcade en vision subjective sur un sentier sombre, dans un grain proche de ce que restituraient des lunettes de vision nocturne, nous attrappent par le derrière de la nuque pour nous plonger dans le film : on ne sait pas encore pourquoi l'on court que l'on court déjà aux côtés de personnages que l'on n'a pas encore vus.
Idem pour la seconde scène, foudroyante, très lisiblement montée, dont on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants scénaristiques.
On veut en voir plus, on veut comprendre, on est conquis...
Une introduction à l'image de tout le film : entre animation de très bon niveau, action bourrée d'adrénaline (ou d'emphétamines, allez savoir, on ne sait jamais avec tous ces drogués !) et intrigue extrêmement classique mais dont les éléments sont distillés au compte-goutte, tous les ingrédients sont réunis pour tenir en haleine et remplir le contrat dun divertissement certes pas très profond, mais dotée d'une bien jolie surface.
Epoustouflant !
Le studio bones nous livres ici un film d'animation digne de ce nom !
Le film démarre sur les chapeaux de roues par une scène d'action, violente tout de même (quand on sort un katana ça ne peut que l'être...) qui nous montrent l'excellent travaille d'animation, auquel nous allons avoir droit tout au long du film.
Il commence bien pis ce tasse un peu pour faire place au personnage et à l'intrigue parsemé de scènes d'action d'un scénario clairement maîtrisé.
Le temps passe et l'on se retrouve vite fait sans longueur au combat final (l'assaut du fort), et là c'est époustouflant !
Les scènes d'action s'enchaînent les une aux autres "chorégraphié" à merveille accompagné d'une bande son très bonne qui amplifie le tout.
Au vu de ce film un grand bravo à l'équipe d'ando masahiro et, je ne suis vraiment pas surpris de la sortie ciné française tellement ce film à de la qualité.
C'est même avec joie que j'irais le redécouvrir en salle !