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Slumdog Millionaire

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Tenebres83 3
Xavier Chanoine 4 Un nouveau tour de force visuel 15 ans après Trainspotting. Il était temps
Arno Ching-wan 3.75 Inde the winner is… Jamal ! !
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Un nouveau tour de force visuel 15 ans après Trainspotting. Il était temps

Sur 120 minutes absolument jouissives, Danny Boyle regarde « comment va la vie » là-bas, en Inde. On y trouve un regard à la fois personnel sur les bidonvilles mais aussi une certaine fascination pour l’énergie qui s’y dégage, les couleurs, le combat de tous les instants face à la misère. Sous forme de récit fragmenté trouvant systématiquement une connexion avec l’émission Who Wants to Be a Millionaire, le film ne perd jamais le fil conducteur et mène le spectateur dans une aventure romanesque à travers l’enfance de Jamal jusqu’au moment présent l’impliquant dans une affaire de triche sur le plateau de l’émission. Passé à tabac par un gros lard puis interrogé sur chaque question répondue juste la veille, il devra se justifier auprès des policiers avant de revenir sur le plateau pour répondre à l’ultime question. Le film adopte un schéma très simple mais passionnant où l’on découvre comment Jamal a pu répondre aux questions sur le plateau simplement en se souvenant de son enfance, la clé à chaque réponse. La morale est alors légère, où dit-on que tout est écrit, qu’il y a une part de chance, une part du destin.

Mais bien plus que cette vision un poil mièvre, Slumdog Millionaire est une pure attraction visuelle et sonore de tous les instants, le directeur de la photo réalise la prouesse de livrer une idée par plan, encore faut-il apprécier les cadrages penchés, les caméras sur épaule, les focales troublantes et les jeux de couleur mémorables sous fond de musique drôlement variée et inspirée. Les vapeurs, les textures, le grain, tout confère à donner une dimension exceptionnelle aux bidonvilles surchargés. Encore heureux que le discours suive derrière avec un regard intéressant sur la mendicité chez les gosses, formés très jeunes et utilisés à des fins peu scrupuleuses par des types avides de la moindre roupie. L’amitié dépasse aussi l’abus et la manipulation, preuve en est le chemin bien différent emprunté par Jamal et Salim jusqu’à leur adolescence. Difficile de reprocher quoi que ce soit à Slumdog Millionaire qui réussit à redonner un semblant de crédibilité à un cinéaste qui n’a été bon en toute honnêteté qu’avec Trainspotting, immense attraction tragique, cool, délirante et euphorisante. Un peu comme ici aussi.



30 janvier 2009
par Xavier Chanoine




Inde the winner is… Jamal ! !

Le réalisateur de 28 jours plus tard a bossé 3 ans sur ce film, aidé par la co-réalisatrice indienne Loveleen TANDAN, qui l’a fortement aidé sur les détails locaux. On lui doit, entre autres choses, la langue hindi, imposée à des studios plutôt réfractaires et pratiquée dans le film - et dans la réalité - par les enfants de moins de 12 ans. Le livre : pas vu pas pris mais son auteur, Vikas Swarup, n’a jamais mis les pieds dans les bidonvilles, ce que se targue d’avoir fait Danny Boyle, fier d’avoir pris des plans sur le vif avec plein de gens regardant bien la caméra de leurs grands yeux stupéfaits (infos piochées ).

Ne tergiversons pas : oui c’est manichéen, oui c’est moral, oui il y a de la rédemption bien ricaine, oui c’est très gentil, oui c’est parfois prévisible, oui c’est un peu trop dans l’air du temps et oui la mise en scène se rapproche dangereusement des dernières hystéries de Tony Scott. Ce qui nous fait 7 « oui ». Un chiffre porte-bonheur, donc tout va bien.

C’est du Bollywood sous amphet, multi coloré, positif et entraînant, qui n’oublie pas pour autant de montrer les bas-fonds de Mumbaï, ses misères, les horreurs liées à la mendicité… mais sans en faire trop, sans nous inonder de la tristesse d’une énième cité de la joie, sans donner les leçons déplacées d’un Occident sans cesse observateur compatissant d’une misère lointaine. L’effet « crise économique mondiale » serait-il passé par là ?

« Ô Danny Boyyyyle » nous propose avant tout une histoire humaine, à la fois une superbe chronique de l’enfance - le plus beau de la chose en ce qui me concerne – ainsi qu’un mélo fonceur s’en allant au galop jovial du poulain d’Amélie, empruntant en masse à multiples bollywoods leurs amours impossible, vils ennemis très méchants et happy ends bien sucrés. L’âme, elle, lit dans les cœurs de jolies choses et l’on a envie d’y croire, de participer à cet engouement populaire pour un de ces Misérables de Victor Hugo, un Gavroche qui aurait soudain l’opportunité de jouer à « Qui veut gagner des millions ». Et de gagner. C’est du David contre Goliath clairement dans l’air du temps, une forme de passerelle bien gaulée entre le cinéma populaire indien et la succès story américaine.

PRISE DE TETE MODE <ON> : …et l’on se plait dans cet univers en même temps que l’on prend peur en sortant de la salle : si le cinéma est, avouons-le, une certaine forme d’évasion, celui de bollywood l’est davantage, offrant usuellement une sorte de pilule du bonheur à tous les pauvres ères et autres dépressifs incapables de se plaire dans ce monde si injuste et oppressant. Ils s’en créent un autre, forcément virtuel, simple, coloré, blindé de bons sentiments... Imaginez un monde à la 1984 d’Orwell avec dedans un Big Brother qui fournirait du Bollywood à son peuple en guise d’opium de masse. Après tout, la révolution, dans la fiction, est autorisée, et l’on peut se demander si le fait que ce type de cinéma se démocratise chez nous est une si bonne chose.

PRISE DE TETE MODE <OFF> : …et je retourne me shooter les oreilles avec l’excellente B.O du film.

23 janvier 2009
par Arno Ching-wan


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