ma note
-/5

moyenne
4.06/5
top 100: #31

S-21, la machine de mort khmère rouge

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 2nombre de notes: 5nombre de notes: 15

les avis de Cinemasie

6 critiques: 4.42/5

vos avis

17 critiques: 4.43/5

visiteurnote
Anicky 4
Bama Dillert 4
Bastian Meiresonne 4.5
Bp 5
chronofixer 4
Diana 5
Illitch Dillinger 4.5
jep 4.75
Jérôme.D 4.75
Kit Mat 4.5
La girardasse 5
Mounir 4.5
Omerieux 3.75
Rico 5
Scalp 3
Sébastien 5
Sifu Tetsuo 4


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Un spectacle nécessaire, mais pas un film

Il faut avoir vu S21, la machine de mort khmère rouge, chef-d'oeuvre de journalisme : un propos universel, une idée de génie, une réalisation dépouillée, pour un terrible coup de massue. Je ne dirais pas que c'est un chef-d'oeuvre de cinéma. Et je le regrette, car ç'aurait pu l'être, comme l'attestent quelques scènes : le témoignage des parents de Houy, trop bref ; l'hallucinante reconstitution du travail de l'enfant-gardien, affaiblie par les reconstitutions cathartiques de l'action des bourreaux ; les ambiguïtés du peintre, trop peu exploitées.

15 février 2004
par Anicky


Les traces du temps

Pas un documentaire facile d'approche; le traitement est relativement novateur. Peu d'explications historiques, le film traîne en longueur, agace parfois, hypnotise de bout en bout; mais c'est le retour des images dans la tête durant les jours APRES l'avoir vu, qui marquent définitivement. Pari insensé, que de ne faire revenir bourreaux et victimes. Derrière les visages impassibles, les voix monocordes, quelque chose de retenu. Plus de colère, pas d'explosion de violence, ni d'accusations à voix haute - les sentiments ont été tellement refoulés, qu'il n'en reste rien, même plus de larmes pour pleurer... Incroyable également l'endoctrinement des bourreaux, qui retrouvent faits et gestes 28 ans après la fin de la guerre; séquence terrifiante du garde, qui répète les gestes quotidiens et qui ne s'arrête plus... Terrifiant le témoignage des bourreaux, qui exposent tout simplement leurs faits et gestes, les crimes dont ils sont coupables, sans se rendre compte du Mal qu'ils aient pu commettre. Une espèce de dialogue de sourds entre victimes, n'ayant plus la force de pouvoir convaincre et les bourreaux, qui ne sont plus aptes à comprendre. Des femmes violées, parce que c'étaient des femmes, des bébés pris pour des "ennemis" qui pouvaient "nuire au peuple" et qu'il fallait donc tout simplement abattre... Et que dire de cet homme, fier d'avoir été formé comme médecin en 3 SEMAINES 1/2, apprenant "à désinfecter les plaies à l'eau salée, panser les blessures ouvertes occasionnées durant les séances de torture en versant du mercure et à faire de la vitamine C à partir de sucre, vinaigre et eau, que l'on injectait aux victimes" - pour les re-quinquer et de les torturer à nouveau !!! 4 ans de règne, 2 millions de morts...INCROYABLE ! Et dire, que nous recommençons sans cesse à répéter les mêmes faits et gestes à travers l'Histoire...

20 avril 2005
par Bastian Meiresonne


difficile à noter et à apprécier; personnellement je l'ai vu juste après LA DECHIRURE et c'en est un très bon complément, plus dur et inhumain dans les évocations de ce système complètement fou que fut celui des khmers rouges. je ne connaissais pas grand chose à cette période trouble du Cambodge, c'est parfois dur à encaisser, parfois on se détache du récit mais ce documentaire me semble nécessaire.

20 avril 2004
par chronofixer


Deads can't dance

S21 la machine de mort khmer rouge. L'un des plus grand documentaires de tous les temps sur un génocide, voir documentaire tout court. Peut-être au-delà de Shoah car Lanzmann a toujours pris son parti (mais qui oserait l'en blâmer ?!). Non, surtout au-delà de Shoah car Panh a fait plus qu'interroger les lieux et les victimes. Il a interrogé les lieux et les acteurs de ces lieux. Il a actualisé l'innommable. Il est arrivé à rendre visible et intelligible l'horreur et la terreur des pires déviances de l'humanité. Il a retrouvé les gestes de la déshumanisation. Les gestes formatés et acquis par un pouvoir, par lequel nous pouvons voir derrière l'effroyable structure des dictatures, et surtout les mécanismes de la destruction. Cette froide mécanique du crime organisé par millions au nom d'une absurdité totale, d'une folie absolue. Panh est arrivé avec une justesse sidérante à enregistrer la parole et les gestes des bourreaux, à les mettre face à leur victimes, sans jamais en passer par la forme du procès. En filmant tout à taille humaine, avec un point de vue non point résolument neutre mais chirurgicale, redoutablement efficace et bouleversant. Panh fait revivre le quotidien, l'enfer d'une machine implacable sans limite qui se nourrissait sans cesse de la terreur, de la suspicion, du complot, de la paranoïa, de l'intimidation, du mensonge, de trop de chose abominable. Il est arrivé à remplir l'espace d'horreur par le vide et le vide par l'horreur. A re-présenter les lieux selon leurs implacable rituels dans le mime. Le présent et les souvenirs basculant alors dans une autre dimension, dans un non lieux propre à la mémoire où se cacheraient toutes les blessures et des images que l'esprit serait incapable de regarder en face. Ce que montre Panh avec S21, par ses partis pris, c'est peut-être aussi qu'il n'y pas d'images concevables, inimaginables à tant d'horreur et de barbarie. Que la morale des bourreaux elle-même à un moment dépassé un cap, où l'individu s'est automatisé, où il suffit de le remettre dans le contexte pour qu'il retrouve sa mécanique, où toute distanciation soudainement s'abolie. A la fois étrange, troublant et profondément dérangeant, Panh signe un documentaire monstre et monstrueux. Il arrive à saisir avec une acuité rare et inédite ce dont seul les souvenirs et les corps des hommes gardent les traces enfouis, cachés, secrète. S21 est un film traumatisant à l'image de ses traumatismes. Il rend hommage à Godard qui voulait que ce soit les peuple concernés qui filment leur histoire. C'est un des moments les plus terrifiants et rare du cinéma, la preuve concrète et implacable de son pouvoir et de ses possibilités. Enfin S21 nous dit qu'il se refuse peut-être à croire à la mort de l'Histoire et du cinéma.

12 février 2004
par Jérôme.D


Grave et bouleversant

Un documentaire qui vaut la peine qu'on s'y attarde un peu. La tragédie est énorme et l'horreur insoutenable. On n'a pas assez parlé de la période des Khmers rouges et de l'horreur qui l'entoure. Ce documentaire et le film LA DECHIRURE sont des films à voir absolument pour en savoir plus sur l'histoire du Cambodge. Dans mes critiques, je ne raconte jamais ce qu'il se passe dans le film, car c'est à vous de le voir.

07 novembre 2004
par Kit Mat


Un docu bouleversant

Il faut aller une fois dans sa vie au Tuol Sleung, ancienne école au centre de Phnom Penh transformée en prison par les khmers rouges pour ressentir l'horreur du genocide khmer. Là où s'est deroulé l'un des drames de l'humanité sont exposés (la prison est devenu musée) les instruments de torture, des tableaux, et sutout tant de photos des victimes (que l'on voit dans le film) de ce massacre insensé. Et c'est dans ce lieu précisemment que ce film documentaire admirable tente justement de donner un sens à cette horreur. En confrontant victimes et leurs bourreaux (qui d'ailleurs se définissent aussi en victimes), le réalisateur nous livre un témoignage si bouleversant qu'il est impossible de retenir ses larmes. Ce film remarquable sur le génocide khmer est une réflexion sur la folie de l'homme. Pour compléter la réflexion sur les années noirs du Cambodge, lire notamment "le portail" de François Bizot et "Voices from S21" de David Chandler... Revu une deuxième fois au cinéma, je persiste et signe. L'un des plus grands films de tous les temps. Pourquoi? Car justement ce n'est pas un film, c'est plus qu'un film. Mettre une note, dire que j'ai aimé le film n'ont pas de sens.

04 juin 2003
par La girardasse


info
actions
plus