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The Limits of Control

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 2/5

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2 critiques: 1.38/5



Aurélien 3.5 Balade somptueuse (plombée par un final inutilement explicatif)
Ordell Robbie 1 Entre Ghost Dog light et GODARD du pauvre...
Xavier Chanoine 1.5 Balade paresseuse
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Balade paresseuse

Bande annonce

On avait quitté Jim Jarmusch en 2005 avec le beau Broken Flowers et ses rencontres tendres et parfois improbables. Avec The Limits of Control, le réalisateur persiste dans la mise en scène de rencontres hasardeuses qui firent toute l’originalité de son cinéma depuis ses essais –concluants- en noir et blanc, mais l’humour autrefois tranchant s’est mué pour le coup en un humour mortuaire et figé, presque glacial. Pas facile de reconnaitre en The Limits of Control une entreprise qui s’est embourgeoisée à en devenir presque ridicule, malgré une approche hermétique et personnelle du film d’espionnage débouchant à un tout qui relèverait de l’imaginaire, la conclusion à l’extérieur et à l’intérieur du blocos est à ce stade un bon exemple. De plus, le film peut être appréhendé de plusieurs manières, on pourrait y voir un film de fantômes éphémères qui aideraient Isaach de Bankolé dans sa quête de tueur à gage méthodique, ce qui insufflerait au métrage une dimension onirique et décharnée. Ou bien un film puant de prétention recyclant ses figures avec une absence totale de propos : le personnage de Tilda Swinton –on dit « personnage » car personne n’a de nom, d’où cette dimension fantasmagorique- fait tout droit penser à la Brigitte Lin vêtue d’une perruque blanche de Chungking Express, à défaut qu’elle lorgne plus du côté d’une mannequin de défilé que d’une femme mystérieuse et charismatique, Kudoh Youki nous ramène vingt ans en arrière pour nous refaire un copycat de l’introduction de Mystery Train, avec de la philosophie en plus, et dans tout ce merdier pas possible résonne, outre les citations farfelues sur les différents arts, un atroce silence de cathédrale presque complaisant et un défilé de personnages sans aucun intérêt.

A croire que la majorité de la production Hollywoodienne ne plait pas à notre abonné de Cannes, puisqu’il semble tout faire pour dynamiter ce que l’on a l’habitude de voir et de percevoir dans le cinéma populaire. Le film est donc d’un côté remarquable dans son approche personnelle du genre –ce qui démarqua Ghost Dog du film de gangster classique- notamment par sa plastique recherchée et son ton très particulier, mais agace par sa mécanique incroyablement répétitive et paralysante et son absence de véritable fond. Il y règne un drôle de malaise dans cette répétition où la moindre séquence brille par son absence de chute, donc de fond : Isaach de Bankolé réalise ses mouvements zen dans la chambre de son hôtel, sort prendre ses deux tasses d’expresso et attend son rendez-vous pour échanger d’étranges boites d’allumettes. Et puis plus rien. Entre-temps, Isaach marche de manière robotique dans les rues de Madrid ou de Séville, change trois ou quatre fois de costume. Font heureusement irruption de belles séquences oniriques avec une Paz de la Huerta incroyablement sulfureuse et une répétition de flamenco enivrante, montrant combien Jim Jarmusch n’a pas totalement perdu de sa poésie, une poésie magnifiée par la photographie travaillée de Christopher Doyle qui n’y peut hélas pas grand-chose dans ce film désespérément muet et renfermé sur lui-même, trouvant trop rapidement ses limites.



05 décembre 2009
par Xavier Chanoine


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