Un malencontreux ratage
L'heroic-fantasy est un genre à part entière et presque quasi-exclusivement américain(ce qui est en soi normal vu les budgets que demandent ces types de productions). En 2001, Tsui Hark s'était réapproprié le genre en l'adaptant à son cinéma et à sa culture via son excellentissime Legend of Zu. La même année, la Corée tentera de faire de même mais le résultat sera tout autre.
L'une des qualités intrinsèques au cinéma coréen est la beauté des paysages naturels de ce pays, constitué principalement d'un relief montagneux. Legend Of Gingko prend place dans ces montagnes et forêts qui donnent une belle touche d'authenticité au film, de même que le village en bois dont les intérieurs et extérieurs sont très plaisants au regard. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant qu'après le succès de Shiri, Park Hye-Jun ait bénéficié d'un gros budget qui contraste par rapport au premier The Gingko Bed et il faut bien dire qu'un budget moindre n'aurait pas vraiment bien desservi cette fausse suite (je précise qu'hormis le mythe entourant l'arbre gingko, les deux films n'ont rien à voir dans leur scénario et genre respectif). Au niveau des costumes, cela reste assez basique mais bien dans le ton de ce genre de film. Par contre, on décernera un gros mauvais point aux cannibales dont l'aspect série Z dénote franchement par rapport aux autres personnages. Tant qu'on en est à cette scène des cannibales, il faut pointer la plus grosse lacune du film qui est les combats: ceux qui trouvaient les joutes de Musa, La princesse du désert brouillonnes risquent de tomber en syncope devant ceux de Legend Of Gingko. Si dans votre entourage, vous avez déjà eu droit à la "superbe" vidéo du mariage de l'oncle où le cousin laisse tourner la caméra en filmant dans toutes les directions et allant jusqu'à la laisser allumée lorsqu'il se trimballe d'un pièce à l'autre en filmant involontairement le sol, et bien sachez que vous aurez la même senstion "d'irregardable" ici, sans compter un combat vers la fin se déroulant de nuit et avec un tel manque de lumière qu'on peut sortir sa télécommand et faire "avance rapide" parce que ça ne sert même plus à rien d'essayer de regarder cette partie du film à ce moment. de même, on notera l'incapacité du réalisateur à savoir filmer les scènes de groupe car le résultat fait beaucoup pensé à un documentaire-fiction comme on en propose dans les musées ou pire à un making-of du fait de la mauvaise gestion de l'espace et des figurants, on le sent bien plus à l'aise lorsqu'il s'agit de cadrer deux-trois personnes et de faire ressortir une certaine émotion.
D'ailleurs, de l'émotion, on en trouvera beaucoup dans Legend Of Gingko: pas à un niveau drame/tire-larmes mais via une mélodramatisation du récit et une exposition des conflits intérieurs des personnages. Certes, il n'y a pas vraiment de quoi crier au génie mais c'est suffisant pour retenir l'attention du spectateur en dehors de la trame générale du récit qui est assez confuse et qui utilise par moments des raccourcis un peu trop grossiers dans sa progression pour ne pas dépasser les deux heures que durent environ le film: un bon exemple pourrait être lorsque les guerriers du village doivent partir en expédition pour déterminer qui sera le prochain chef et au lieu d'avoir un long périple, on plutôt droit à des ellipses narratives qui donnent l'impression au retour qu'ils sont juste partis pique-niquer pendant une après-midi. Niveau casting, on n'a pas droit à de grandes performances mais ça reste honnête. Par contre, on pointera quand même le fait que Sol Kyung-Goo est trop vieux pour son rôle (contrairement à Lee Mi-Sook qui malgré son âge reste crédible). En dehors de tout ça, la musique orchestrale est puissante et entraînante, donnant vraiment un côté "grande épopée" à un film qui hélas n'est pas à la hauteur au bout du compte. Je n'ai pas vraiment eu de plaisir ou de déplaisir à regarder ce film, il est juste dommage de constater que mis entre de mauvaises mains, un projet aussi ambitieux soit-il finit par juste être un pétard mouillé, une oeuvre qui rejoint hélas la triste catégorie "aussitôt vu, aussitôt oublié".
17 septembre 2002
par
Alain
Mauvais Dosage
De l'heroic fantasy avec un peu de sentimentalisme asiatique, on était preneur. Du l'épopée, on était preneur. Seol Gyeong-Gu et Lee Mi-Sook dans le casting, on était aussi preneur. Et pourtant on a pas pris. Tout simplement parce que s'il arrive que des qualités tirent un film vers le haut des défauts peuvent aussi tirer un film vers le bas. Faut-il juger Legend of Gingko comme une tout ou en fonction des qualités de ses parties? On est plutot de l'avis qu'un film se juge en fonction d'une impression d'ensemble. Tout d'abord parce que la façon dont l'action et le hors action sont dosés par le montage et la structure narrative sont pour nous un paramètre important de jugement d'une réussite cinématographique concernant un film de genre. Les 25 premières minutes de Legend of Gingko sont malheureusement un véritable cauchemar cinématographique. Les acteurs y jouent avec un ton théatral forcé. Dans les scènes d'action, la caméra cadre de trop près et s'agite jusqu'à donner le mal de mer et à repousser très loin les limites de l'illisibilité dans le cinéma d'action. On trouve aussi du grand angle mal utilisé et de la virtuosité pour rien -la caméra pivotant autour d'un verre...-. Quant au montage des scènes d'action, son caractère épileptique n'arrange rien. Quant au cadrage de très près, son emploi systématique pour susciter l'émotion vire au tic de mise en scène. Quant au score, il va osciller entre écoutable, mauvais pastiche de score de blockbuster d'action hollywoodien et classicisme pompier. Tout n'est pourtant pas catastrophique dans le film. Les acteurs sont ainsi corrects une fois le début passé et les passages hors action sont moyens et se laissent regarder. S'ils avaient été un minimum transcendés par les acteurs comme dans Shiri ou assez longs pour "reposer" de l'action, l'impression globale aurait été passable. Mais étant moyens ils ne peuvent compenser les dommages que font subir à l'oeil les scènes d'action, dommages qui font du film une "expérience" de visionnage des plus éprouvantes. Et du coup on n'a pas envie d'etre un minimum clément parce qu'un film se visionne d'un trait et pas en faisant "avance rapide" la moitié du temps...
Soul of Sword
Les films d'heroic-fantasy sont rares...et rarement bons !
L'exemplaire trilogie du "Seigneur des anneaux" et les actuelles possibilités et progrès en matière de SFX à l'écran devraient sacrément renverser la tendance et ouvrir tout un pan de réalisations cinématographiques (SF + Heroic fantasy) d'ici quelques années.
L'entreprise de "Legend of Ginko" est donc forcément louable.
Fortement impregné des fantasy swordplay, le réalisateur ne tombe pourtant pas dans le piège de la surabondance des effets spéciaux, mais préfère axer sur des scènes d'action plus terre à terre (combats, poursuites,...) et la dépiction d'une histoire d'amour (condamnée).
Le réalisateur a mis soin de soigner sa mise en scène (cadres magnifiques; changements de rythme variés) et ses décors (costumes, village et décors naturels superbes).
L'histoire est somme toute basique, un triangle amoureux, une prophétie (classique pour la plupart des romans d'heroic fantasy), une fin douce-amère.
En revanche, l'interprétation efficace des protagonistes principaux et la diversité des scènes font que l'on ne s'ennuie que rarement (quelques longueurs et lourdes redites).
Les scènes d'action sont effectivement torchées : l'on dévine une bestialité certaine dans les combats, mais le choix de la mise en scène (caméra à l'épaule nerveuse et ne rendant compte de RIEN) est regrettable.
Bien au-dessus des (rares) standarts du genre, "Legend of Ginko" se laisse voir sans déplaisir.
Legend of Gingko
Un très bon film de sabre épique à mi-chemin entre Musa et Legend of Zu, sans overdose d'effets speciaux épileptiques et qui surpasse sur plusieurs points le mauvais Musa. Pas de traversée du désert ici néanmoins, juste un héroic/fantasy/romance très humain et très bien écrit, et emmené par d'excellents acteurs, dont la toujours impressionnante Kim Yoon-Jin et la plus experimentée Lee Mi-Sook.
Le réalisateur fait lui aussi son travail avec un bon effort de réalisme sur les chorégraphies ajouté à une réalisation satisfaisante, sans tomber dans des plans accélerés et autres effets clipesques fréquemment utilisés(malheureusement).
Un bon petit film de qualité qui me fait dire un fois de plus : "Ils sont forts ces coréens" =)
Musa ? Mais vous êtes fous ?! RRRIIIEEENNN à voir... (heureusement)
Ça fait un bail que je n'avais pas vu un film passer autant à côté de la plaque que celui-ci. Allez, je vous laisse imaginer l'environnement et l'ambiance générale du film :
- Porte de lune tournante à la réplique exacte de "Stargate" !
- Casques "Robocop" pour les méchants, coiffure punk pour les gentils !
- Décors en carton entre "Robin des Bois" et "La Guerre du Feu" !
- Effets d'eau 3D copiés sur "Abyss" !
- Epées forgées dans le même moule que celui utilisé pour "Musclor" !
- Scénario digne du plus long épisode de "Santa Barbara" !
Alors, quelqu'un a une idée ? Pas facile, hein ?
Vous avez devant vous les pires fautes de goüt qu'un film épique fantastique puisse contenir ; pourtant, pour nous faire plaisir, PARK Je-Hyeon a rassemblé tout ça dans un seul et même long métrage : "The Legend Of Gingko" !
Je ne vous en commente pas davantage sur les raisons de cet échec, je préfère vous énumérer les pauvres points positifs qui ont souvé le film du titre de navet : BO correcte et très bon casting féminin.
Allez, bon film ! LOL ;)
Contre Musa
Musa, de Kim Sung-soo, et The Legend of Gincko fonctionnent de la même manière. C'est-à-dire sur la même idée que le cinéma est un art américain. Qu'il est un art. Et qu'il est américain. Et donc que les standards de l'art sont des standards américains. Le cinéma a grand spectacle coréen est donc schizophrène, par hypothèse - la leur. Toute la différence réside alors dans l'échec. C'est-à-dire dans le lieu où cette machinerie du regard importé dérape. Et dans Musa, elle ne dérape pas. Ou à peine : sur une larme, sur un mort. A la fin. Dans The Legend of Gincko aussi, c'est la mort qui est le dérapage. La mort et l'amour, ces deux ressorts de la tragédie dont, précisément, le cinéma américain, osédé de drame et de romance, a depuis longtemps oublié la radicalité. La mort qui, ici comme pour Musa, arrive à la fin. Une fin qui fait rire ceux qui se sont vendus au cinéma. Une fin parfaite, bien sûr. Un dérapage sublime. Une fin pleine de lumière et d'idiotie. L'image, c'est idiot. Il n'y a que la réalité qui soit intelligente. Voyez où ça nous mène.
Un film doux et fort à la fois
Bon, je sais, mon titre fait un peu "pub pour fromage" mais bon ça convient quand même à ce que j'ai pensé du film (non, ce n'est pas du fromage).
Le film est empreint d'une atmsophère poétique assez grande et rappelle ces histoires que l'on a pu lire et/ou surtout inventer quand on était petit. Un royaume merveilleux, presque hors du temps et de ce monde, une fille mystérieuse venant d'ailleurs, des compagnons d'armes maniant aussi bien l'épée et l'arc qu'ils peuvent réchauffer vos coeurs.
En fait Legend of Ginko, même s'il manque de moyens (certaines scènes font un peu penser que c'est un film de débutant ou un film d'amateur averti... Mais c'est aussi ce qui fait le charme du film), le film réussit quand même à toucher et les acteurs sont assez à l'aise dans leur rôle (il aurait quand même peut etre mieux valu remplacer le meilleur ami du héros par un acteur plus jeune, on a l'impression qu'ils ont dix ans de différence).
Donc en résumé, ce n'est pas le film du siècle mais il mérite d'être vu
@ pluche
De la purge a l'etat pur
bon je vais faire court pour ce truc, alors c'est coreen et qui dit coreen dit forcement mal filmé ( pour les films de sabre hein ) et là c'est le sommet la camera bouge dans tout les sens, c'est filmé beaucoup trop pres. Bien entendu l'histoire est pourri et le casting passe partout ( enfin la coreene de Lost, qui est presque aussi mauvaise que dans lost ), j'arrete là, y m'inspire pas ce film
14 octobre 2008
par
Scalp