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Kilimanjaro

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 2.75/5

vos avis

7 critiques: 3.32/5

visiteurnote
Iron Monkey 2.75
Scaar Alexander Trox 3.75
Izzy 4.25
gerald 3.5
luctuosys 3.5
Black_pantha 2.25
el sinior canard 3.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Artificiel, artificiel...

Le cinéma coréen semble ne pas avoir d'identité propre. Il ne cesse de se réfugier dans des références, et il tente de s'approprier les acquis d'autres cinématographies. Symbole d'un manque d'inspiration latent ? Révérence de l'hommage ? Copiage sauvage ? Autant de questionnements qui semblent se confirmer à la vue de ce Kilimanjaro, film intéressant, mais sans personnalité. Le réalisateur enferme son cinéma dans l'espace étroit de sa méthodique science du copiage. Méthodique, car malignement amené, donc pas très honnête finalement, tant tout est agencé de manière à berner le spectateur. Du début à la fin se film tourne en rond, ne sait où se positionner, la mise en scène utilise tout un tas d'artifices, comme cette violence séche et sans concession qui débute et clôt le déroulement. Des images choc et un peu chic tellement inutiles et opportunistes qui cachent un profond manque de personnalité. Les références ne manquent pas, Kitano, Harada, Ishii, tapant du côté du pays du soleil levant, celui du matin calme en perd la moindre once de sincérité. Malgré tous ces défauts, ce film reste tout de même une oeuvre forte et maîtrisée. A voir donc, en prenant en compte ces paramètres indéniables qui peuvent gêner, mais qui en aucun cas n'entrave la marche en avant de ce cinéma du spectacle. Qui vivra verra.

09 juin 2004
par Iron Monkey


Du noir social, crasseux, humain et sans concession, sa violence viscérale à peine lavée par la neige du décor, élément principal. Bien foutu sur toute la ligne, porté par deux acteurs excellents (dont un Ahn Sung-Ki monumental), l'intérêt du film est un peu entamé par une complaisance dans la noirceur un poil artificiel étant donné la thématique du point de départ. Des inspirations kitaniennes un peu flagrantes, il est vrai... mais un très bon film au demeurant.

Un inspecteur de police efficace et antipathique assite impuissant au suicide de son frère jumeau. Suspendu jusqu’à l’issue de l’affaire, il décide alors de retourner là où son frère a habité pendant une longue péroide obscure de sa vie, un village quelque part dans le nord, là où la neige lave tout mais où l’homme n’oublie rien… « Kilimanjaro » est un film brutal. Il démarre brutalement, s’étire brutalement, se clôt brutalement. Le spectateur à l’âme sensible lui préférera quelque chose de plus linéaire et inoffensif ; l’autre, volontaire, se pliera aux règles de ce polar sans concessions, illustrant avec pas mal de talents le talent naturel pour la violence du cinéma coréen. Le voyage vaut-il le prix du billet ? Oui. Car à l’instar du chef d’œuvre « Sympathy For Mister Vengeance », le film de Oh Seung-Wuk, plus mineur cependant, fait partie de ces films qui laissent un goût désagréable dans la bouche, tant la joie et l’optimisme sont cruellement absents, et tant la chose est montrée avec talent. Parce que si la réalisation ne prend pas trop de risques (il n’y a pour ainsi dire aucun effet de style), elle a le mérite de filmer ce qu’il faut, là où ça fait mal ; proche d’un cadrage à la Kitano, posée, distante, elle confère au drame de l’histoire tout le réalisme absurde qu’il lui faut. A ce titre, le film est une sorte de pendant sadique et plus linéaire au cinéma de Kitano (rapports humains autistes, jeux de plages, gangsters stupides). Linéaire parce que la trame, si sa froideur (c’est le mot) la démarque du lot, suit la construction narrative habituelle ; sadique parce que… parce que. Il faut pour le savoir « vivre » « Kilimanjaro », dont les acteurs sont les piliers dramatiques indestructibles : Ahn Sung-Ki est décidément un acteur formidable (chaleureux, naturel, paternel presque, il épouse chaque rôle avec une dégaine différente et le même aura qui fait les grands), et Park Shin-Yang (« White Valentine », « Indian Summer »), d’habitude assez transparent, est ici spectaculairement inhumain, en phase totale avec le film, achevant de faire de « Kilimanjaro » un film fort et intelligent, bref à voir.

10 novembre 2003
par Scaar Alexander Trox


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