Jolie représentation théâtrale
Ermano Olmi est un cinéaste reconnu depuis longtemps,mais il arrive à nous surprendre par le choix de ce dernier projet.
Le début du film est typique de ce cinéma italien des années passées,on se croirait durant le premier ¼ d’heure chez FELLINI, avec ces agitations et ces personnages excentriques.
Le réalisateur choisit de filmer une représentation théatrale sur une légendaire princesse pirate, commentée,oh!surprise,par BUDD SPENCER en vieux capitaine au long cours,très trés loin de ses bagarres passées aux côtés de TERENCE HILL .
Ce qui lui permet une mise en abîme intéressante de l’histoire dans l’histoire,surtout qu’il n’abuse pas du procédé pour ne pas trop plomber le développement de l’intrigue.
Car bien vite le film « réel » démarre, à l’époque des pirates en question, avec pour cadre la grande bleue peuplée de jonques magnifiques.La reconstitution est très soignée,décor et costumes sont magnifiques,les plans sont superbes :le livre d’images est ouvert !
Le scénario est limpide,mais sait rajouter des touches d’humour bienvenues pour compenser des scènes d’action un peu légères, on voit que c’est quand même pas trop la spécialité du metteur en scène italien.On frôle en effet souvent l’œuvre théorique,ou "comment filmer l'aventure",mais OLMI s’en sort par sa sincérité pour son projet.La morale finale, très politiquement correcte ,cadre bien avec les idées affichées par le cinéaste dans ses œuvres précédentes.Il parsème également son film de phrases occasionnelles sur la justice sociale et le pouvoir de l’argent.Là-encore, on reconnaît le représentant de ce cinéma italien engagé des années 60 et 70.
L’interprétation est de haut-vol,entre les tronches de certains second rôles...dignes des western-spaghettis,et l’élégance naturelle de l’actrice principale sino-japonaise.
Quant à Budd Spencer, avec ses yeux plissés et son allure monolythique, il dégage une sympathie immédiate.
La musique est une compilation de morceaux orientaux et classiques qui rythme parfaitement ces aventures. Quelques moments de danse sur la scène du vieux théâtre sont une référence directe aux fameux ballets chinois incontournables de cette culture,et qui ont servi de propagande sous le régime Maoiste,figures devenues aujourd’hui objets de culte kitch.
EN CHANTANT DERRIERE LES PARAVENTS est finalement un exercice de style réussi,jolie parenthèse colorée dans la filmographie d’un cinéaste habituellement plus austère.
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Ce film n'ayant pas eu une grande publicité, je serais sûrement passé à côté si je n'étais pas allé le même jour voir le soporifique "Café lumière" . A vrai dire ce qui m'a frappé c'est la sublime affiche du film, le synopsis que j'ai lu quelque heure avant d'assister à la projection du film, le fait que ce dernier soit italien et aussi le titre qui m'intrigué . En tout cas je n'ai pas été deçu du voyage, "En chantant derrière les paravents" est une réussite : l'histoire est palpitante, les acteurs sont bons . On a l'impression d'assister à une représentation théatrâle, à un drame mais aussi à un film de pirate . A voir .