Un cigare, un psychogun : elles tombent toutes comme des mouches...
La première fois que j'ai tenté de me lancer dans l'aventure Cobra, le tome m'est tombé des mains. Impossible d'accrocher au design malgré le fait que j'aime beaucoup la série télé. La deuxième tentative a été plus fructueuse vu que j'ai tout ingurgité en un rien de temps (y compris le fameux tome 20 à pages manquantes). Et maintenant, je suis en manque...
C'est vrai que le style du dessin change de la production " classique " japonaise. Terasawa a énormément de talents car en dehors des quelques premiers tomes où l'auteur cherche encore un peu ses repères (et encore je chipote mais quel horrible pif pour Cobra quand même !), le dessin est maîtrisé d'un bout à l'autre. Que ça soit au niveau des vaisseaux, villes et autres décors qu’au niveau des personnages. C’est un vrai plaisir pour les yeux. Bien sûr l’un des deux aspects est plus important que l’autre :).
En l’occurrence les protagonistes : là pas de tenue ample pour masquer les corps ou d’anomalies anatomiques flagrantes. A part quelques poitrines féminines un peu trop asymétriques pour être réalistes, tout est bien proportionné : visages, muscles et fessiers. Bien sûr le regard s’attardera plus facilement sur la plastique féminine vu que c’est un des grands intérêts de ce manga. Toutes plus belles les unes que les autres basées sur le standard Barbie.
Et au-delà d’être des jolies poupées, ce ne sont pas toutes des potiches. Certes, comme chez James Bond, certaines sont là pour meubler et succomber aux charmes de Cobra mais d’autres ont des rôles beaucoup plus élaborés et pourront se révéler être de véritables traîtresses en fin de compte. Il y aussi les vrais amours de Cobra qui sont généralement des demoiselles à fort caractère (comme Dominique ou Secret) même si elles ne font pas forcément long feu. Terasawa sait lier l’utile à l’agréable :)
Passons maintenant à l’Homme : le seul, l’unique, le surhumain Cobra. Manque de bol pour les méchants c’est un dur à cuir (et à tuer tout court d’ailleurs). Avec son psychogun, il est quasiment indestructible. Même dans les pires situations, il s’en sort toujours cigare au coin de la bouche et toujours avec la petite sentence d’humour pour bien signifier au méchant que son heure est venue. Il a beau dire qu’il est terrien, j’aimerais bien savoir avec quoi il se dope pour tenir une forme pareille quand même. Quant à l’inspiration belmondoesque, et bien si on ne me l’avait pas dit, je crois que je n’aurais rien remarqué. Ce qui n’est pas plus mal, Bebel n’étant pas dans mes références d’hommes «craquants», je ne suis pas sûre que Cobra m’aurait fait le même effet. Malgré son dur métier de pirate, il a un sens très prononcé de la justice et ne laisse pas tomber la veuve et l'orphelin même si parfois il semble jouer sur plusieurs tableaux.
Autre grand intérêt et pas des moindres de ce manga, c’est tout de même un univers SF construit à la perfection et cohérent. Les histoires alternent entre court et long (jusqu’à plusieurs tomes) et sont toujours remplies de petits détails qui révèlent le pouvoir imaginatif de Terasawa. Il y a trop d’exemples par tome pour pouvoir tous les citer mais ne serait-ce que l’histoire du trésor de Nelson et son arme absolue qui évolue en fonction de l’armement de l’adversaire ou encore les dragons tatoués dans le dos d’hommes pour dévorer leur tête s’ils trahissent leur chef, il fallait l’imaginer tout de même. La course interdimensionnelle est un sacré moment également. Et qu’est-ce que ça peut être plaisant à découvrir (et je suppose à relire aussi) ! Ne serait-ce que pour cet aspect scénaristique, Cobra vaut largement le détour. Ça n’est pas tous les jours qu’on a la chance de lire un manga aussi travaillé et dense même s’il date un peu.
Toc Toc Badaboum....
C'est moi.
L'effet Jean-Paul....
La vie de Cobra, c'est un peu-beaucoup la vie de Belmondo dans ses films.... jolies filles, bagarres, cascades, sexe, champagne, whisky, gueules de bois, cigares.... Mais dans un univers quelque peu différent, mélange de western, de space opera (l'espace, cadre même de l'histoire), d'heroïc-fantasy (avec la présence de nombreuses espèces extra-terrestres), de légendes (les sirènes, la Pérégrination vers l'Ouest)....
De plus malgré le temps, le trait de Buichi Terazawa n'a pas vieilli.... Cela grâce à une mise en scène dynamique, impeccable, et à un design général d'une grande diversité-richesse graphique.
Oui, un chef d'oeuvre du manga.