Cherie

François

2

Gentiment oubliable

Gentiment oubliable

De Patrick Tam, on attend évidemment autre chose que cette comédie à quiproquos qui se laisse regarder, fait sourire parfois, mais qui au final est oublié dans la minute qui suit. Surtout que si certains passages sont amusants, on ne peut pas en dire autant du reste qui ne dépasse jamais les standards locaux du milieu de gamme sans originalité. Le fond est gentillet, et le final dans la pure tradition Hong Kongaise, dans le mauvais sens du terme hélas. On réservera donc le film aux inconditionnels de Cherie Chung ou de Tony Leung Ka-Fai, et encore... Quant aux fans de Patrick Tam, ils savent quoi regarder.

visiteur	note
Bastian Meiresonne	2
Manolo	1
Phildu62	2.75

L'objet fantasmé

Après la ("Nouvelle") vague de violence excessive entamée par ses trois premiers longs, "The Sword", "Love Massacre" et "Nomad", pas étonnant finalement que Tam s'essaye à un nouveau genre. Plus étonnant sans doute le fait, que ce soit de la comédie non-sensique – très prisée à l'époque – et produite par la (plus pour longtemps) "major" asiatique, la Shaw Brother. Des producteurs, qui assuraient un certain budget, mais mettaient également la pression quant à rapporter avec leurs produits. "Cherie" était donc avant tout pensé comme un véhicule aux stars confirmée dans le cas de Cherie Chung, à naître dans le cas de Tony Leung Ka-Fai. Patrick Tam allait renier le produit final et n'a accepté de le revoir que lors de sa récente ressortie en DVD Celestial. S'il n'y a pas de quoi brûler la copie du film, le film est pourtant loin d'être inoubliable et très inégal dans ses efforts à maintenir un rythme comique régulier. Soit deux ou trois scènes d'honnête facture, tel le moment vaudevillesque des efforts d'un personnage à cacher des yeux de Cherie un Tony Leung dénudé (dont on verra à plusieurs reprises un fort beau postérieur) dans un petit appartement de vacances (remerciements à Club Med en début du générique de fin). Ou les vilaines machinations d'un millionaire lubrique à faire "tomber" Cherie. De l'autre côté, beaucoup de scènes tombent irrémédiablement à plat, dont tout le début du film, la scène de la "mouche espagnole" (totalement inexploitée) et une fin, qui s'étire péniblement en longueur. Au passage, Tam expérimente quelques rares plans surprenants et rappelle sa préférence pour les couleurs primaires (et le jaune!!). Une comédie, qui a fort mal vieilli et mise en scène sans réel talent d'un réputé auteur, dont on attendait beaucoup, beaucoup mieux…