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Blood Island

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.31/5

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18 critiques: 3.25/5



Yann K 3.5 ça slashe bien et ça démarre bien.
Ordell Robbie 3 Ne serait qu'un film d'auteur coréen de plus sans ses qualités de slasher.
Aurélien 3.5
Arno Ching-wan 3.25 La flûte se taille
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


ça slashe bien et ça démarre bien.

Révélé à la Semaine de la Critique de Cannes, Bedevilled (2010), premier film, avait été un peu survendu pour justifier sa sélection cannoise (on m’avait sorti un « Kim Ki-duk première période filmé comme du Immura »), mais cela reste pas mal, peut être l’exemple de film d’horreur coréen le plus convaincant depuis des lustres. Et mieux que ça parce que ce n’est pas qu’un « slasher », ça c’est la dernière demi-heure du film : une fille furax slashe tout le monde. Comme le film fait une heure et demie, le mérite du réalisateur est de raconter bien autre chose avant, et de rendre justifiée le slashage. Il filme bien une île somptueuse (c’est pas Immamura, le style se cherche, mais n’est pas dégeu), fait le portrait de dégénérés assez savoureux et offre à son actrice un grand rôle de fille de la campagne qu’il fallait pas prendre à ce point pour une conne (sinon : slash). Bedevilled est surtout encore plus intéressant pour sa première demi-heure à Seoul, très réaliste, faisant le portrait d’une working girl froide, employée de banque, qui rappelle un peu la postière de This Charming Girl (2004) , sauf que cette employée là a perdu tout son charme et sa capacité d’émotion. La confrontation entre les deux personnages est intéressante théoriquement, seulement elle rate en principe : la première est délaissée au profit de la deuxième, le film réaliste part en cliché slasher, le film de Seoul va sur une île et ces deux films ont du mal à exister ensemble. Cette tentative de mélanger deux tons, deux genres, est typiquement coréenne, mais il n’est jamais facile de confronter un genre balisé (le slasher vengeance) avec d’autres. Bien tenté tout de même.

31 mars 2011
par Yann K




La flûte se taille

Voilà un film funambule – un filmambule ? - qui se balade sur une corde raide en menaçant pratiquement tout du long de se gaufrer d’un côté ou de l’autre. Hop ! Chapeau l’artiste : il atteint vaille que vaille le building d’en face. Il y a de ces péloches qui vous donnent un bon degré de satisfaction malgré tout un tas de points négatifs. La pluie coréenne – ze Korain ? - commence à tomber quand sonne l’heure, trop longtemps attendue, de la vengeance. 1h55, c’est beaucoup trop long sur ce type de schéma ; cela se déclinait très bien sur 1h20 – c’était mieux – avant, au Japon. Coucou Sasori ! La voilà, ta campagne ! L’humiliation que l’on partage, la haine qui s’accroit, des méchants très méchants, tous ces salauds d’hommes et une horrible petite vieille mémorable conduisent à l’explosion de rage. Pas de surprise, on connait le truc. C’est roublard comme du Lars Von Trier, trop appuyé mais psychologiquement moins troublant qu’un Kim Ki-Duk, avec lequel le réalisateur commença sa carrière et auquel on pense à travers sa sienne, d’île. Mais non, elle ne coule pas cette Blood Island, on reste à bonne distance des Maldives. La pluie ? Elle commence juste puis s’arrête, comme si l’on s’était dit au montage « n’abusons pas des bonnes choses ». Faux départ. Idem pour l’usuel flashback qui nous expliquerait un trauma, constante du ciné coréen balourd ; « pléonasme » diraient même certains. On en a bien un petit sur la fin mais c’est un malin, il évite in extremis l’envolée de violons qui, on le sent, aurait pourtant bien aimé accompagner notre dernière bobine. Comme dans Blood Rain, tiens, oui. « N’abusons pas des bonnes choses, j'ai dit. On donnerait là un coup de coude trop visible à Deux sœurs ». Déjà que. Ne tergiversons pas, le bilan emballe – le bilemballe ? - pour quatre bonnes raisons que les voici les voilà : 1 - la boucherie terminale reste un morceau sympatoche de joyeux découpage sanglant ; 2 - un humour noir distant mais bien présent permet au saltimbanque de conserver un bel équilibre et d’éviter la chute à plusieurs reprises ; 3 – les images, malgré une mise en scène qui recherche un peu trop le beau plan pour le beau plan, sont de toute beauté ; et 4 - ce personnage pivot, Hae-Won, qui partage le premier rôle avec celui de Seo Young-Hee, incarne à la perfection l’oisiveté du citadin, sa lâcheté intrinsèque et une forme de prise de conscience qui, comme la cavalerie et l’OTAN (c'est d'actualité), arrive toujours trop tard. Ca me parle, me fait cogiter, m’implique : bien vu.  



30 août 2013
par Arno Ching-wan


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