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Bakushi

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Bastian Meiresonne 2


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Mal ficelé

Que la barre ait été placée particulièrement haute en ce qui concerne le documentaire de Ryuchi Hiroki sur trois des maîtres de "kinbaku" (l'art du bondage, soit l'art de pouvoir donner un certain plaisir à des femmes en les ficelant) est un doux euphémisme, vu la renommée du bonhomme et surtout sa propre expérience dans le domaine de la SM en ayant commencé par œuvrer dans des films du genre et en ayant encore dernièrement réalisé une fiction indépendante très intéressante ("I am a SM writer"). Car, contrairement aux principales idées reçues, le kinbaku ne sert pas uniquement de ligoter les femmes pour un propre plaisir machiste, mais d'en faire un véritable art. Dérivé d'un ligotage spécifique en fonction du rang des prisonniers dans l'ancien Japon féodal, le kinbaku s'est petit à petit mué en une pratique érotique japonaise, rapidement récupérée par la mode SM; mais plutôt que d'infliger des peines à ses victimes en les humiliant et en leur faisant mal, les véritables maîtres kinbaku procèdent selon certains schémas bien précis, en stimulant notamment les centres d'énergie de la femme ligotée en une sorte de massage. Le véritable art du kinbaku se construit donc par étapes, selon un certain schéma (traditionnellement, il faut commencer par la poitrine, puis les cuisses et le ventre avant d'immobiliser les autres parties du corps) et pour faire prendre "effet". Mais il y a également un code esthétique, qui fait ressortir une certaine "beauté des nœuds (dont certains ont également une signification bien précise) et de la femme ligotée; ainsi les quelques plans dans le récent "Flower & Snake" de Takashi Ishii ne sont en rien gratuits, mais témoignent des véritables "poses artistiques" extrêmement codifiés, l'intervenant n'étant personne d'autre que Go Arisue, l'un des plus grands spécialistes du genre. Bref, un art, impossible de résumer en quelques lignes – mais qui n'est malheureusement pas davantage explicitée dans le présent documentaire. Succession de séances de ligotage par trois des plus grands maîtres actuels en la matière, Haruki Yukimura, Go Arisue et Chimuo Nureki, rien n'est fait pour faire comprendre cet art – notamment à des novices, qui risquent d'être fort choqués par quelques images de femmes assez "malmenées", en tout cas, qui ont l'air de souffrir beaucoup. Les quelques rares commentaires peu avares en explications et même assez déprimantes (les maîtres disent ne plus vraiment avoir la motivation de leurs débuts et les femmes ne savent exprimer aucune joie dans leurs rôles respectifs), il faudra attendre la dernière demi-heure, pour que les langues des uns et des autres se délient. On passera également à des scènes plus "dures" avec coups de fouet et autres coups infligés aux femmes et des explications assez étonnantes, comme le désir es femmes de s'abandonner totalement en cherchant consciemment à s'évanouir ou leurs passés lourds (notamment des abus sexuels). A noter, que les femmes ligotées ne sont pas non plus des novices en la matière, puisqu'il ne s'agit pas moins que des actrices du genre / véritables artistes d'un milieu underground, Hiromi Saotome, Sumire et Taeko Uzuki. Ajoutez à cela des plans pris à l'arrache, pris avec une caméra digitale approximative (autant côté technique que dans sa mise en scène tremblotante) et vous obtiendrez un produit bien en-deçà de nombreuses autres productions du genre disponibles au Japon. Le véritable documentaire concernant cet art vraiment très spécial reste donc encore à faire.

04 novembre 2007
par Bastian Meiresonne


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