Vesoul 2008 : table ronde

La représentation chinoise étant cette année assez conséquente cette année au Festival des cinéma d'Asie de Vesoul, Jean-Marc Thérouane, l'organisateur du festival, a mis en place, dimanche 3 février, une table ronde sur le thème de la co-production Franco-chinoise. Étaient présents :
 
Teresa Wong, productrice hong-kongaise, membre du jury NETPAC
CHENG Xiaoxing, réalisateur chinois, en sélection avec le documentaire Enfants bananes.
HASI Chaolu, réalisateur chinois, en compétition avec Le Vieux barbier
CAI Shangjun, réalisateur chinois, en compétition avec The Red Awn
Damien Paccellieri, rédacteur en chef de chinacinema.fr, membre du jury NETPAC
Marie Bizais, enseignante de chinois, membre du jury Langues O'

Stanley KWAN, qui a dû remplacer KOBAYASHI Masahiro à la tête du jury international, n'aura pu être présent à la table.
 
 
Jean-Marc Thérouane
Teresa, parle nous de ton dernier projet, une co-production France-Chine.



Teresa Wong
Bonjour, je suis Teresa Wong. Je viens de Hong-Kong et pendant 10 ans, j'ai produit des films indépendants. A présent je travaille au Hong-Kong Art Center et j'organise un festival de courts-métrages indépendants pour lancer les jeunes réalisateurs. Pour le festival de Vesoul, je participe au jury NETPAC. Il y a 2 ans, j'ai commencé la production de courts-métrages indépendants.
 
A présent je suis sur un projet avec LIU Hao sur une co-production Chine-Hong Kong. On a fini le scénario et on a déjà trouvé un financement à Pusan (Pusan Promotion Plan) et au festival de Sundance. Etant donné que le thème du film est l'amour entre les enfants et les parents, ça peut permettre un co-production entre Hong-Kong et la Chine, mais également pour avoir des partenaires étrangers et intéresser beaucoup de monde.
 


Jean-Marc Thérouane
Pourquoi as-tu voulu un co-producteur français ?
 


Teresa Wong
Je voulais trouver un co-producteur français car le public français regarde beaucoup de films asiatiques, dont des chinois, bien plus que les autres pays européens. D'autre part, il y a le Fond Sud, qui finance les films et que les réalisateurs chinois peuvent avoir. Je me suis aussi tourné vers la France parce qu'il n'y a pas tant d'investisseurs étrangers qui aident le cinéma asiatique, et l'avantage est que le Fond Sud a beaucoup d'argent, et que les réalisateurs chinois peuvent aussi en profiter.
 


Damien Paccellieri
Il faudrait apporter une précision sur le Fond Sud. Le Fond Sud a déjà aidé au financement une dizaine de films chinois, dont Luxury Car, de WANG Chao, et les prochains films à être aidés vont être celui de LOU Ye  (réalisateurs d'Une Jeunesse chinoise), qui s'intitulera simplement Une Chinoise, et celui de WANG Chao. Donc effectivement, ce fond du Ministère des affaires étrangères est vraiment important pour aider certaines cinématographies qui n'ont pas forcément les moyens de pouvoirs se développer par eux-mêmes.
 


Jean-Marc Thérouane
Et je tiens à préciser que si le Festival de Vesoul vient maintenant de passer, pour ce qui est de l'aide de l'état, au CNC, c'est parce que justement, on parle de ces cinématographies dites du Sud, et notre dossier sera rattaché et suivi par le service des affaires culturelles (service international du CNC). La France fait en effet énormément pour les cinématographies des pays autres que français.
 


Damien Paccellieri
Et en échange, les réalisateurs chinois viennent en France pour pouvoir faire la post-production des films car, comme on les aide financièrement, ils viennent ici dépenser une partie de cette aide.
 


Jean-Marc Thérouane
Peux-tu nous décrire ce qu'est être un producteur ? Comment trouves-tu le financement ?
 


Teresa Wong
D'un coté, le réalisateur s'occupe du scénario, de la mise en scène,... et de l'autre le producteur fait le reste : trouver les financements, le distributeur, tout faire pour que le film trouve la plus grande audience possible. Par exemple, pour notre film, l'histoire se passe à Pékin, donc c'est aussi le travail du producteur de faire que cette histoire, qui se passe à Pékin, soit bien reçue et comprise par les spectateurs occidentaux.
 
A présent tout le monde s'intéresse à la question du financement des films en Chine. Il y a plusieurs structures qui permettent de trouver des investisseurs ; ce sont les marchés du film, que l'on trouve aussi bien à Rotterdam qu'à Pusan, en Corée du Sud. On peut y présenter un projet sans que rien ne soit commencé. Ce genre de structure permet ainsi à quelqu'un qui a un projet mais pas de financement de rencontrer des étrangers qui peuvent être intéressés, et c'est très important pour les producteurs chinois.
 
Ces marchés sont la première façon de trouver des financements, mais il y a aussi des producteurs qui ont des fonds pour investir dans les films asiatiques. Par exemple, dans la compétition, le film Boz Salkin(1) a profité de ces fonds. C'est également possible par relation.
 


Jean-Marc Thérouane
Tu nous a parlé du financement par les marchés du films. Comme tu viens de Hong-Kong, peux-tu nous en dire plus sur le Hong-Kong Film Market ?
 


Teresa Wong
Tous les ans, en Mars, il y a une grande rencontre sur la production de films. Et à l'intérieur il y a 8 thèmes ; par exemple, il y a le Festival international du film de Hong-Kong, ainsi que le Film Market, le festival de courts-métrages, le programme de financement de films asiatiques. Là, c'est comme à Pusan (PPP), les personnes avec des projets peuvent se présenter et essayer de trouver des investisseurs. Le Film Market a déjà 10 ans ; c'est un endroit où les films chinois, asiatiques, et même les séries peuvent venir. Ca dure entre 3 et 10 jours . Toutes les productions ont un stand et peuvent recevoir des gens pour discuter.
 


Jean-Marc Thérouane 
Passons à un exemple de co-production de film entre la Chine et la France avec CHENG Xiaoxing. Comment as-tu fait pour produire les Enfants bananes et comment l'as-tu vendu à France 3 ?
 


Cheng Xiaoxing
Bonjour, je suis Cheng Xiao-xing. Je présente cette année un film à Vesoul dans la section documentaires, qui s'intitule Enfants bananes. Il dure 50 minutes ; c'est mon 5ème film et 3ème documentaire. Je vais parler un peu de mon parcours pour mieux comprendre la production de ce film. J'ai fait l'école du cinéma à Pékin, et j'ai continué à Paris 8 ainsi qu'au Fresnoy, à Lille, qui m'a permis de tourner deux courts-métrages avec une subvention d'état. Mais à la sortie de l'école, j'ai commencé à tourner des documentaires en auto-production, dont deux (Home Video Argentina et Minsk) qui ont été sélectionnés au Festival Cinéma du réel, à Paris. A la suite de la projection de Minsk, j'ai rencontré une personne qui s'appelle Anna Glokowski, qui travaillait à France 3 et qui s'engageait dans divers projets. A l'époque, je pensais au projet Enfants bananes, qui a pour cadre un voyage linguistique dans des villes chinoises pour de jeunes parisiens qui veulent apprendre le chinois. J'étais parti faire du repérage/photos lors de ce voyage linguistique qui eut lieu à Pékin en 2006, à la suite de quoi j'ai présenté une sélection d'images et un projet écrit à France 3 qui était d'accord pour me suivre dans cette aventure. Il y a ensuite un autre producteur qui nous a rejoint : Les Films d'Ici, en la personne de Serge Lalou, et qui a participé au financement du film. On a également eu le soutien du CNC, ainsi que de deux autres organisations. C'est la première fois que j'ai pu passer de l'auto-production vers quelque chose de plus confortable, plus dans la logique de l'industrie, avec des investissements en amont avant le tournage et la post-production du film. Et je pense que c'est un cas un peu particulier car c'est avec la télévision, qui est un guichet très important pour les documentaires.
 


Jean-Marc Thérouane
Comme c'est avec la télévision, est-ce que tu penses que t'imposer un format 52 minutes peut altérer la façon dont tu voulais faire le film au début ?
 


Cheng Xiaoxing
Évidemment, ce sont des contraintes. On a un formatage 26, 52 minutes ou 1h30. Pour que le film puisse passer à la télévision, c'était le seul format possible car c'était dans le cadre du cycle "la vie comme un roman". Mais est-ce que la contrainte casse la création ? Je ne pense pas. Il y a cette contrainte pour financer le film mais il y a pas mal de marge dans le choix des personnages, la façon de mener le récit, qui sont pour moi plus importants que la question de durée.
 
Je peux de là venir en complément de ce que disait Teresa par rapport au rôle du producteur. C'est quelqu'un qu'on peut avoir comme un interlocuteur, avec qui entamer une discussion. Souvent, dans le cadre d'une auto-production, on est assez seul, on doit gérer à la fois la partie artistique et tout ce qui est logistique, financement. Le manque de dialogue fait en sorte qu'on a des fois pas une idée très claire du film. Cette fois j'ai pu parler avec mon producteur des Films d'Ici. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience, qui a produit beaucoup de projets indépendants, avec des contraintes de formatages et d'édition. Je retire beaucoup de bénéfice de cette expérience.
 


Damien Paccellieri
Je pense qu'il serait intéressant de continuer la discussion sur le travail de production avec les deux réalisateurs chinois qui sont là et de savoir s'ils bénéficient de fonds privés et de savoir comment ils perçoivent cette question de production, comment ils sont aidés, quel est leur regard et les contraintes qu'il puisse y avoir sur leur travail ?
 


Hasi Chaolu
En Chine, dans la plupart des cas, ça se passe comme ça : c'est le réalisateur qui trouve un thème et ensuite il prend son scénario pour chercher des financements. Normalement, les studios de films investissent très peu à part les très grands studios comme La Société des films de Chine et la Société de cinéma de Shanghai. Eux, ils investissent dans des films commerciaux. Les réalisateurs chinois font beaucoup de chose ; ils cherchent des financements, ils tournent des films, et ensuite ils vont vendre leur film. Ainsi, ils font beaucoup de choses qui ne sont pas vraiment leur travail. Ils ne peuvent pas se consacrer à 100% à leur film. Pour les réalisateurs déjà connus, c'est plus facile, car on veut investir dans leur film.
 
On savait que les grands pays comme la France ont des fonds pour financer les films mais avant on n'avait pas de relations personnelles ni les moyens de contacter ces personnes. J'espère qu'après on en aura l'occasion pour avoir accès aux fonds.  En Chine, pour les jeunes réalisateurs, c'est très difficile car ils doivent jouer deux rôles en mêmes temps : le commerçant et le réalisateur. 
 


Cai Shangjun
En Chine, ces deux dernières années, il y a eu du changement ; de plus en plus de gens veulent investir dans des films. Pour les jeunes réalisateurs, maintenant c'est plus facile qu'avant de trouver des financements. C'est juste un problème de temps, mais l'argent n'est pas le problème principal. Je pense que maintenant, pour les films chinois, le problème est de comment faire connaître les films chinois au public étranger. C'est très difficile pour les films chinois d'aller sur les marchés étrangers.
 
Il y a encore beaucoup de choses à faire. Les réalisateurs comme JIA Zhang-Ke, qui réussit à distribuer ses films à l'étranger, sont des cas isolés. Il y a un embarras pour les jeunes réalisateurs ; en Chine, les gens pensent que ces réalisateurs tournent des films juste pour aller aux festivals étrangers. Mais ils n'ont pas le choix car en Chine, il n'y a pas assez de moyens pour distribuer les films chinois à l'étranger. Donc bien sûr, on sera content que le public chinois puisse regarder nos films mais c'est assez paradoxale, car les films qui ont le moins de financement ont plus l'occasion d'être vus à l'étranger qu'en Chine.
 
Je pense qu'en Chine, on a besoin de producteurs professionnels, comme Mme Wong. J'ai eu l'occasion de collaborer avec un producteur américain qui a un bon réseau. Les festivals comme celui-ci sont des ports pour les films chinois. Quand le film est fini, il passe de port en port et on a donc besoin de plus en plus de capitaines, c'est-à-dire de producteurs, qui puissent amener les films de port en port. Donc c'est très important d'avoir des producteurs professionnels, car ils savent comment choisir les thèmes, comment trouver des financements, combien d'argent il faut pour tourner un film. Il ne suffit pas d'avoir de l'argent, il faut aussi avoir de l'expérience.
 
Avant de venir ici, mon investisseur m'a dit "profitez de cette occasion pour trouver quelqu'un qui va acheter ce film"(2)
 


Damien Paccellieri
A titre indicatif, pouvez-vous nous dire combien ont coûté vos films et comment vivent les réalisateurs chinois ? Est-ce qu'ils doivent se diriger vers la TV ou est-ce que leur salaire sur le film leur suffit ?
 


Hasi Chaolu
Les deux films ont eu besoin d'un investissement d'environ 200 000€. En Chine c'est très difficile de faire appel à la télévision. Donc quand on manque de financement, on fait appel à des amis. Il n'y a pas de structure pour subvenir aux films. Il me semble que, quand Leos Carax a tourné les Amants du Pont-Neuf, à un moment, il a fait appel à certaines structures. En Chine, pour tourner un film, on a un budget, et on fait tout pour finir le film avec ce budget, sans dépasser.
 
Pour les films qui demandent juste un petit financement, l'argent n'est pas un problème. L'important c'est d'avoir un bon sujet et un bon scénario. Les jeunes réalisateurs ne cherchent pas à trouver beaucoup d'argent pour vivre ; pour eux, le plus important est d'avoir l'opportunité de tourner un film. Dans mon cas, c'est un peu spécial ; je dois chercher de l'argent moi-même et je fais également le travail de distributeur donc des fois j'ai encore plus d'argent que ce dont j'ai besoin. Mais je ne suis pas producteur professionnel car je n'ai pas de contact avec les distributeurs et festivals étrangers.
 


Jean-Marc Thérouane
Quel était le rôle de l'ambassade de France en Chine ?
 


Cai Shangjun
Je connais le nouveau responsable du cinéma à l'ambassade de France à Pékin. Quand j'étais encore étudiant, j'allais souvent à l'ambassade de France pour regarder les films français. J'ai entendu dire qu'il y avait des aides de l'ambassade de France pour les films chinois ; par exemple, Wang Chao a eu une aide de l'ambassade. A la dernière étape du tournage, il a envoyé son alter-négatif en France, où il a été développé. Il a présenté son film à différents festivals de films en France. L'an dernier, Christian Jeune(3) est allé à l'ambassade de France pour une soirée à laquelle des réalisateurs chinois ont été conviés. Il y avait aussi une productrice française de WANG Xiaoshuai qui a beaucoup fait pour les films chinois. Donc on espère qu'il y aura de plus en plus de gens comme elle, et comme les gens qui travaillent à l'ambassade de France, car en chine, il y a de plus en plus de films avec très peu de financement ; ce sont de très bons films mais malgré tout, ils ne peuvent pas se faire connaître du public étranger.
 


Hasi Chaolu
C'est la première fois que je viens en France et je fais la connaissance de beaucoup d'acteurs du monde du cinéma ; j'espère que ces personnes pourront recommander ou présenter des films chinois aux spectateurs européens. Je suis très content de cette occasion. Je pense que l'Europe, ou plus particulièrement la France, est un pays où les gens apprécient beaucoup les films d'auteurs alors qu'en Amérique du Nord, très peu de personnes aiment ce genre de film. J'espère que vous allez continuer ce bon travail.
 


Damien Paccellieri
A propos du piratage, je voulais savoir si vos oeuvres sont handicapées ou victime d'une diffusion pirate des films ? Aussi, utilisez-vous internet pour faire connaître vos oeuvres ?
 


Cai Shangjun
C'est paradoxal. En Chine on déteste le piratage mais on aime bien aussi. On déteste car on voudrait protéger les droits intellectuels. On aime parce que sans le piratage, nos films ne seraient pas connus. Maintenant, c'est très difficile pour les films d'auteurs d'être projetés dans les salles. 
 


Damien Paccellieri
Je voulais rajouter que SHENG Zhimin, venu l'année dernière(4), est connu grâce aux DVD pirates. Sans le piratage, les Chinois ne verraient pas ses oeuvres, donc c'est paradoxal ; ils ne veulent pas passer par le piratage pour effectivement protéger leurs droits, mais c'est un biais pour les films indépendants de se faire connaître. Et il faut savoir que si vous allez dans certains quartiers de Pékin, en bas de votre immeuble, vous trouverez des gens qui vendent dans leurs cartons beaucoup de DVD pirates à 5 yuans et c'est une façon pour les gens de connaître ces films. C'est peut-être pas la meilleure des façons mais c'est tout de même paradoxal.
 
C'est intéressant aussi de voir certains chiffres clé du cinéma chinois. En 2006, 330 films ont été produits. En 2007, on sera certainement à plus de 400(5). C'est devenu un pays très fort en matière de production. Mais les films indépendants ne sont pas comptabilisées. Par exemple, un réalisateur comme CUI Zi'en, qui fait des films sur l'homosexualité, n'est pas compté.
 


Marie Bizais
Il faudrait également ajouter que pour tourner, il faut avoir un droit de tournage, et que pour avoir ce droit de tournage, il faut demander à une entité gouvernementale. Même sans accord, il y a un certain nombre de réalisateurs chinois qui tournent malgré tout leur film, qui ne sera pas comptabilisé dans le nombre de films reconnus officiellement par la Chine. Et il y en a beaucoup.
 


Damien Paccellieri
Si je ne me trompe pas; il y a actuellement en Chine entre 3000 et 3300 salles, dont 66 numériques, sans compter les endroits qui ne sont pas déclarés – des films projetés dans des petits villages sur des vieux écrans dans des mairies. Il souhaitent encore construire une trentaine de salles numériques d'ici 2010, ce qui en fera en tout une centaine (bien plus qu'en France). Voila pour les chiffres clé.
 


Jean-Marc Thérouane
Et toi Marie, comment en es-tu venue à sous-titrer des films chinois ?
 


Marie Bizais
Pour ma part, j'étais sur Pékin. J'ai un ami, qui s'appelle HE Jianjun, qui a réalisé un film, Postman, qui est un peu connu en France pour être passé dans un ou deux festivals, et sur Arte. Et il a fait un autre film, Butterfly Smile, qui tombe typiquement dans le cadre de ce que je racontais, c'est-à-dire un film qui a mis très longtemps à pouvoir sortir puisqu'il a eu l'autorisation de tournage mais est passé devant plusieurs commission avant d'avoir le droit de diffusion. Chaque commission était différente donc chacune lui demandait de changer quelque chose d'autre et il a mis un an avant d'avoir une version finale de son film. Je l'ai vu une fois car il faisait partie de mon réseau d'ami ; il avait commencé à le faire traduire et m'a dit qu'il avait des problèmes de traduction. Donc j'ai fait le sous-titrage, qui a ensuite été confié à un studio pour être appliqué sur les images.
 
Puis il a fait un autre film pour lequel il n'a pas demandé d'autorisation puisque c'était un film sur les versions pirate de DVD(6) et sur une relation sexuelle passionnelle entre deux personnes. Il n'avait même pas l'intention de demander l'autorisation.
 


Teresa Wong
Je voudrais savoir combien de film chinois sont passés sur les écrans français l'année dernière. Pourquoi vous intéressez-vous particulièrement au cinéma chinois ? Quel genre de film vous intéresse ?
 


Damien Paccellieri
L'année dernière, il a dû il y avoir 4 films chinois sur les écrans en France. En général, les films qui passent sont d'abord ceux qui sont aidés par le CNC ou le Fond Sud, ce qui est logique ; on y met de l'argent, donc on essaye de les présenter en France. Les films qui sont primés également, comme Le Mariage de Tuya (Ours d'or) ou Still Life (Lion d'or).


 
La table ronde s'est achevée sur cette question restée un peu en suspend, et le débat qui aurait dû suivre n'a malheureusement pas pu avoir lieu.
 
Merci au festival pour avoir organisé cette table ronde, ainsi qu'aux intervenants.



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Notes :
(1) Boz Salkin, réalisé par Ernest Abdyjaparov, Kirghiztan, 2007. Sélectionné en compétition du 14ème festival des cinémas d'Asie de Vesoul.
(2) Attention : l'acheteur et le distributeur sont deux entités différentes. Il arrive même dans certains cas que les acheteurs cassent la carrière d'un film en faisant monter les enchères entre les distributeurs.
(3) Christian Jeune est Directeur du département film, adjoint au Délégué Général du festival de Cannes. Il est également spécialiste et promoteur du cinéma asiatique.
(4) Sheng Zhimin est le réalisateur de Bliss, sélectionné en compétition du 13ème festival de Vesoul en 2007.
(5) En Chine, les chiffres ne sortent que vers mai-juin de l'année suivante.
(6) Pirated Copy, 2004. Co-écrit avec CUI Zi'en.
date
  • février 2008
crédits
  • auteur
  • Elise
  • traduction
  • Xia Min
Festivals