2ème Festival Franco-Coréen du Film

Festival Franco-coréen du film - 2ème édition



Encore tout jeune, le Festival Franco-Coréen du Film ne peut pas encore se permettre une ouverture à grande envergure. En tout cas, pas tel qu'il l'espérerait. À l'origine, le but du festival est de proposer un programme de films coréens à Paris pour le public français, et inversement à Séoul. Pour cette deuxième édition, le festival n'a pu se dérouler qu'à Paris, et donc proposait essentiellement des films coréens, et plus particulièrement des films réalisés par de jeunes talents, encore peu connus du public, même en Corée. Ces films, 5 documentaires et 3 fictions, avaient pour thème récurrent le problème d'identité chez les jeunes Coréens.

Parmi ces films, 3 docu avaient un rapport plus ou moins direct avec la Corée du Nord. Tout d'abord, Our School, réalisé par un Sud-Coréens ayant vécu pendant plusieurs années dans l'école nord-coréenne d'Hokkaido, montre comment ces jeunes vivent, loin de leur pays, et sont confrontés à un choix qu'ils ne comprennent pas vraiment. Puis vient Dear Pyongyang, le témoignage émouvant d'une jeune nord-coréenne qui filme son père, celui-ci ayant renvoyé ses fils dans leur patrie dans les années 70. Et enfin, Korean Don Quixote suit le gérant coréen et pro-Nord d'un restaurant coréen de Paris, qui a oeuvré toute sa vie pour la réunification de son pays.

Dans un tout autre registre, Taxi Blues nous transporte dans les rues de Séoul sous fond de documentaire intercalant des scènes de fiction pour coller à un univers blues et glauque. Et Coréen 2495 montrait les dissensions qui ont été créées entre la France et la Corée au sujet d'ouvrages détenus à la BNF.

Parmi les fictions, Boys of Tomorrow racontait la vie de deux frères fauchés dont l'un cherche désespérement à obtenir une arme pour affermir sa virilité ; The Unforgiven était quant à lui un film de fin d'étude, sur les troubles psychologiques causés par le service militaire ; et dans un registre complètement différent, Before The Summer Passes Away montrait une fille n'arrivant pas à choisir la vie qui lui conviendrait le mieux.

Autrement, une sélection de courts-métrages, proposés par deux universités, apportaient leur lots de tout jeunes étudiants, avec des résultats plus ou moins bons. La séance d'ouverture proposait le seul film à peu près connu du festival, puisqu'il s'agissait de Family Ties, sélectionné, entre autres, au Festival du Film Asiatique de Deauville 2007. Et pour clotûrer, Nos traces silencieuses suivait une jeune adoptée dans son enquête sur l'identité de ses parents biologiques.

D'un ordre plus général, le festival a plutôt mieux marché que la première édition. Même s'il bénéficiait de deux salles la première fois, cette année le nombre de spectateurs étaient manifestement plus constant, plusieurs personnes ayant en outre pris un pass sur la semaine, ce qui n'existait pas l'année dernière. Ainsi un flux régulier venait assister aux séances, même les lundi et mardi en début d'après-midi. Il était possible de rencontrer certaines personnalités : la réalisatrice CHOI Hyeon-Jeong, qui venait présenter son documentaire Korean Don-Quixote, accompagnée de Lee Hise, le sujet même du film ; SEONG Ji-Hye était également là le samedi pour Before the Summer Passes Away. Il est également intéressant de noter que ces deux réalisatrices ont fait leurs études en France, montrant leur film dans une vision coréenne agrémentée d'une connaissance particulière de la France.

Une conférence a également eu lieu le samedi, dans la salle de l'Action Christine, sur le thème "Esthétiques du cinéma coréen". L'occasion pour Eric Jolivat (étudiant à la FEMIS) et Aurélien Dirler (oui oui le notre, et également étudiant à Marne-la-Vallée) de revenir sur les particularités du cinéma coréen au sein de l'Asie et dans le monde. Aurélien nous a ainsi fait part de sa connaissance du cinéma asiatique pour faire ressortir des points particuliers de la Corée, insistant sur le mélange des genre si courant au Chungmuro. Eric a quant à lui fait part de son opinion sur la manière dont son distribués les films coréens, et les problèmes que cela suscite. À voir pour cela la vidéo de la conférence (prochainement).
date
  • décembre 2007
crédits
Festivals