DVD Proxy War
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image

Master propre, image parfois granuleuse, de la pixelisation sur les arrière-plans mais une excellente définition d'ensemble.

son

Mono d'excellente facture avec un peu de souffle.

sous-titres

Excellents sous-titres anglais amovibles.

bonus

Note portant sur l'interactivité de tout le coffret

Bonus du DVD du film

Une filmographie de Fukasaku, des trailers 16/9 des 5 films de la série, de Yota le pourfendeur, du Cimetière de Morale qu'on peut regarder séparément ou d'un trait.

DVD de Bonus du coffret

Le premier bonus est une interview de William Friedkin sur son rapport au cinéma de Fukasaku expliquant entre autres l'influence du cinéma de Fukasaku sur French Connection.

Le second bonus est un documentaire de 20 minutes intitulé Jitsuroku: reinventing a genre (le jitsuroku étant un sous-genre du yakuza eiga basé sur des faits divers réels). Il comporte des interventions de Saamoto Junji, Fukasaku Kenta, du biographe de Fukasaku Yamane Sadao et d'un producteur de la TOEI. Y sont analysées les raisons de l'impact de la série sur le genre et de son succès public: des films tranchant avec un ninkyo eiga dont les formules s'épuisaient, un scénario très documenté, un refus d'héroiser ses personnages, des films sans vrai personnage principal, un Fukasaku voulant évoquer la période historique dans laquelle il avait grandi, un Bunta Sugawara auquel le role d'Hirono allait comme un gant parce qu'il partageait les vues antiestablishment du cinéaste, un contexte historique du Japon seventies où coexistaient propspérité économique et contestation étudiante... Les interventions de Fukasaku Kenta sont les moins intéréssantes d'un bon lot.

On a également un court documentaire Boryoku: Fukasaku and the art of violence (boryoku signifiant justement violence). Kurosawa Kiyoshi, Fukasaku Kenta, Sakamoto Junji, Yamane Sadao, la spécialiste du cinéma japonais Linda Hoaglund y analysent le rapport du cinéma de Fukasaku à la violence. Sont ainsi évoqués la dimension politique de la violence dans son cinéma, la façon dont le cinéaste considérait cet aspect aussi constitutif de l'humanité que l'amour et l'amitié. On retiendra une anecdote de Kurosawa Kiyoshi: une femme lui avait dit trouver que Cure était trop violent (LOL) et qu'elle ne pouvait donc montrer un tel film à ses enfants sans danger pour leur éducation. Se trouvant sans réponse, il demanda à Fukasaku ce qu'il aurait répondu. Réponse du cinéaste: qu'est ce que cette éducation qui risquerait d'etre chamboulée par la visionnage d'un film violent. Elle n'a donc pas confiance dans sa capacité à éduquer ses enfants? Mais le plus intéréssant n'est pas les interviews déjà mentionnées. Ce sont d'une part une interview de Fukasaku jeune où il évoque le lien très fort entre son rapport à la violence et le fait d'appartenir à ce qu'il appelle "la génération du marché noir" qui a grandi dans le chaos du Japon de l'immédiat après-guerre et qui fut critique à l'égard du miracle économique. D'autre part, quoi de mieux pour achever ce court documentaire que de montrer le Fukasaku seventies en action, en plein tournage d'une scène très violente d'interrogatoire avec Sugawara Bunta? Très court et précieux document...

Kantoku: Remebering the director évoque en 20 minutes le souvenir de Fukasaku au travers d'un entretien croisé entre Yamane Sadao, Fukasaku Kenta et le producteur Sato Masao. Sont évoqués entre autres la curiosité naturelle de Fukasaku, la diversité des genres qu'il a abordés, le fait qu'il n'ait pas eu d'acteur fétiche, son énergie sur des tournages où il dormait très peu...

Dans Kaplan on the yakuza, David Kaplan, journaliste d'investigation pour Us News and world report, évoque l'évolution du monde des yakuzas au Japon. Dans cette interview très courte mais intéréssante, il parle de l'émergence du phénomène yakuza sous l'ère Tokugawa, de la remise en cause du code d'honneur par la génération de yakuzas de l'immédiat après-guerre. Il évoque aussi la façon dont l'occupant américain a utilisé les yakuzas pour affaibilir les syndicats au Japon et lutter contre le communisme. Il termine en parlant des liens yakuza extreme/droite (le terme de yakuza désigne aussi bien un gangster qu'un ultranationaliste). Et aussi en montrant que les yakuzas ont étendu leur territoire hors du Japon en profitant des sex tours à Bangkok et Manille(voyages que faisaient les Japonais à partir des sixties économiquement prospères pour se saouler et "consommer" des prostituées). Un éclairage très intéréssant sur le film.

Enfin, dans Translating Fukasaku, Linda Hoaglund évoque son travail de sous-titrage des films de Fukasaku, ses rapports au cinéaste et à son oeuvre. Elle parle de ses difficultés de traductrice pour rendre l'argot japonais, de l'influence de Godard sur Fukasaku, de la rage transparaissant dans son cinéma et de l'énergie du personnage. Elle évoque la façon dont les Jingi Naki Takai lui ont ouvert les yeux sur sa vie d'Américaine ayant grandi au Japon, sur les conséquences de la Bombe Atomique et de l'occupation américaine. Elle explique que la sortie de cette série fut longtemps retardée aux Etats Unis car le film commençait par une image de la Bombe Atomique suivie d'un scène de marché noir et d'un passage où un GI violait une Japonaise. Cela risquait d'heurter la conscience d'un peuple qui n'a jamais été occupé, voyait Hiroshima comme un nécessité et n'imaginait pas que ses soldats puissent commettre ce genre d'exactions. Elle évoque la façon dont Fukasaku montrait le chaos moral de la société japonaise derrière son apparence disciplinée. Une interview très intéréssante d'une personne qui a supervisé le coffret.

Livrets:

Un premier livret illustré comporte les crédits de la série avec les personnages qu'incarnent chaque acteur, les titres des chapitres des DVD et deux articles signés de spécialistes du cinéma japonais. Patrick Macias raconte ses rapports à Fukasaku et à son oeuvre et évoque l'importance de la saga Jingi naki takai dans la pop culture nipponne.

Tom Mes évoque quant à lui la façon dont la série a changé l'histoire du yakuza eiga et fait un parallèle très juste entre les démarches de Fukasaku et d'Imamura. L'autre livret contient un résumé de chaque épisode et des liens qui s'y font et défont. A cela s'ajoute une frise historique légendée avec les membres de chaque clan, leurs liens, leurs alliances, les guerres entre clans et à l'intérieur des clans. Toutes choses bien utiles pour s'y retrouver dans un ensemble aussi imposant que complexe.

presentation

Menus fixes avec le fameux thème musical du film. Coffret cartonné s'insérant dans un superbe boitier métallique. Un bel objet.

rapport qualité/prix

Un superbe coffret pour découvrir une série qui fit date dans l'histoire du yakuza eiga.

Remarque: Notes concernant l'ensemble du coffret.




20 janvier 2005
Ordell Robbie | ses autres critiques Photos non contractuelles.
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