Ce producteur né le 15 octobre 1961 à Yokohama est une figure incontournable du cinéma indépendant japonais des années 90. En 1992, il lance sa carrière de producteur avec la série J-Movie Wars qui sera ensuite très prolifque (44 films en 10 ans). Il produit Nakata Hideo (Don't Look Up (1996)), Aoyama Shinji (Helpless (1996)) mais il commence à se faire un nom en Occident en 1997 avec la Caméra d'Or cannoise de Suzaku et 2/Duo, premier film de Suwa Nobuhiro (dont il produira ensuite M/Other) qui glâne des récompenses dans de nombreux festivals dans le monde (Rotterdam, Venise, Vancouver). Son vrai envol date néanmoins de l'énorme succès au Japon de The Ring en 1998 qui lui permet de lancer en 1999 J Works sous l'égide de Suncent Cinemaworks afin de produire des longs métrages de fiction de réalisateurs japonais débutants. Parmi ceux-çi, on compte le très remarqué Eureka (2000), Hotaru (2000), seconde fiction de Kawase Naomi dont il est désormais l'époux, primé à Locarno, la tentative de revival chambara Gojoe (2000), le court et très punk Electric Dragon 80 000 V (2000). En 2001, il sera très présent à Cannes au travers du navrant Desert Moon et des remarqués H Story et Unloved. Mais les difficultés financières s'accumulent progressivement et il quitte la Suncent tout en déclarant que le boom du cinéma nippon à l'étranger touchait à sa fin. Néanmoins, il aura produit en 2002 un épisode de la série Mike Yokohama réalisé par Alex Cox (un épisode de cette série réalisé par Aoyama Shinji a été depuis exploité en France sous le titre la Forêt sans Nom). Globalement, le défaut de la plupart de ses productions est la liberté trop grande laissée aux créateurs (l'exçès contraire d'Hollywood en somme): du coup, cela a souvent abouti à des film intéréssants mais manquant le plus souvent d'un vrai monteur (dire qu'Eureka, superbe en l'état, devait à l'origine durer 4 heures 30... Heureusement qu'il a raisonné pour une fois Aoyama...), parfois puants de prétention (Desert Moon) ou à des films aux choix artistiques souvent cohérents mais dont les parti pris courent le risque de l'hermétisme ( Suzaku). Ces films-là furent néanmoins bien accueillis en Occident par la critique parce qu'ils correspondaient à une certaine idée du "film japonais de festival" (en gros des films qu'on pouvait rattacher artistiquement au cinéma nippon de l'âge d'or de part certains thèmes et choix de mise en scène). Reste qu'à l'arrivée Sento aura révélé des auteurs et été impliqué dans des "aventures" cinématographiques stmulantes (les films de Suwa, le flippant Ring, Eureka, les deux films d'Ishii Sogo cités plus haut) qui en font un grand producteur de l'histoire récente du cinéma japonais.
source: Saggitaire Films
Ordell Robbie