ISHII Sogo
石井聰互

ISHII Gakuryu

Outre qu'il fait partie des figures de premier plan des années récentes du cinéma japonais, Ishii Sogo illustre par son parcours la fameuse devise "Do it yourself" du mouvement punk. Cet autodidacte de la caméra fait partie avec Iwai Shunji et Harada Masato des réalisateurs phares du cinéma japonais actuel.

Né le 15 janvier 1957 dans la préfecture de Fukuoka, Ishii Sogo, de son vrai nom Ishii Toshiro, découvre sa vocation de cinéaste lors de ses études à Tokyo en 1977. Il emprunte des caméras 8 et 16mm pour filmer le bouillonnement de la scène punk de l'époque. Ceci le distingue du parcours traditionnel du cinéaste japonais dans le système des studios qui était de faire ses classes en tant qu'assistant-réalisateur en attendant de gravir les échelons. En 1978, il réalise son premier long métrage Panic High School. En 1980, il tourne Crazy Thunder Road, un concentré d'urgence, en 16mm. La TOEI en achète les droits pour le sortir en salles. Plus tard, Kitano Takeshi le citera parmi ses films favoris du vingtième siècle. En 1981, il réalise Shuffle, moyen métrage basé sur le manga Run de Ottomo Katsuhiro. En 1982, Burst City réunit dans son casting les ténors de la scène punk japonaise de l'époque. En 1983, il forme le groupe Sogo Ishii and the bacilius army et publie l'album Asia Strikes Back, violente critique de la société japonaise, et l'illustre par un film pour ses concerts. En 1984, the Crazy Family lui vaut une renommée festivalière et le fait remarquer du groupe de rock industriel Einstürzende Neubauten. Il filmera un de leurs concerts japonais sous le titre 1/2 Mensch(1986).

En 1986, Ishii Sogo se retrouve sans emploi avec le fin du punk local. Il réalise un court Le Maître de Shiatsu en 1989. Suit une période d'activité ralentie jusqu'à ce qu'en 1994 le film Angel Dust le propulse de nouveau sur le devant de la scène. Suivent August in the water(1995) et le Labyrinthe des rêves(1997) souvent comparé au Carax des débuts qui font sensation dans les festivals internationaux. A la fin des années 90, il forme de nouveau un groupe de rock, Mach 1.67, où il accompagne à la guitare le chant de Asano Tadanobu. La musique du groupe accompagnera le revival survolté du chambara qu'est Gojoe(2000) et la bombe punk (2001). Ces deux films prouvent que Ishii Sogo n'a pas terminé son entreprise d'agitation du cinéma japonais et du spectateur. En 2003, il réalise Dead End Run.

source: midnighteye

Ordell Robbie