A l'instar d'autres artisans de la grande époque des studios (Fukasaku, Suzuki, Ichikawa), Hideo Gosha a été longtemps éclipsé en France par les grands noms du cinéma japonais canonisés par la critique (Kurosawa, Mizoguchi puis Ozu). Grâce au travail de spécialistes du cinéma du Soleil levant(Max Teissier), de programmateurs de festivals (l'Etrange Festival) et l'explosion à partir des années 80 de la cinéphilie de genre (Christophe Gans entre autres), son apport au film de sabre qu'il a ramené sur le terrain du réalisme est désormais reconnu à sa juste valeur.
Né en 1929 à Tokyo, Gosha Hideo débute en 1952 à la télévision japonaise à la NTB après des études commerciales. En 1959, il devient producteur de séries télévisée sur la chaine Fuji TV. C'est pour cette chaine qu'il va signer la série à succès les Trois Samouraïs. Devant l'insistance de la Shochiku, il décide de l'adapter en 1964 au cinéma. Ce sera son premier film, Trois Samourais Hors-la-loi, qui signe son entrée tonitruante dans l'univers du film de sabre. Dans ce film, il porte un regard dénué d'humanisme sur la condition du ronin qui tranche avec la vision chevaleresque dont le genre était coutumier. Le chambara devient son genre de prédilection: il lui donne en 1969 deux classiques ( Goyokin, l'or du Shogun, Puni par le ciel) ainsi qu'entre autre Bandits contre samouraïs(1978) et Les Tueurs des ténèbres(1979).
Comme beaucoup de grands artisans du cinéma japonais des années 60 (Fukasaku, Suzuki), Gosha abordera des genres très variés: le film de yakuza avec Les Loups(1971), la fresque historique avec 2,26(1989) et le drame social avec Portrait d'un criminel (1985). Il meurt en 1992.
source: l'Etrange Festival
Ordell Robbie