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moyenne
3.43/5
Zatoichi 08: Fight, Zatoichi, Fight
les avis de Cinemasie
4 critiques: 3.19/5
vos avis
10 critiques: 3.83/5
Dans la moyenne
Troisième contribution de Misumi Kenji à la série
Zatoichi dont il est l'un des initiateurs (avec l'acteur Katsu Shintaro et le producteur Kubodera Ikuo), ce «
Voyage Meurtrier » (titre Wild Side) est un épisode très honnête de la saga des aventures du masseur aveugle. Comme à l'accoutumée, Katsu Shintaro y a l'occasion de rosser les mauvais garçons, le film délivre son lot d'excellentes situations (voir notamment une superbe scène dans une grange où Zatoichi fait face à une bande d'assassins tout en changeant les couches du bébé sur lequel il veille ou encore celle où il s'arrête sur une passerelle pour écouter la berceuse chantée d'une mère à son enfant) et les personnages croisés par le héros viennent enrichir ce dernier de nouvelles nuances. Ainsi, si l'on retrouve le sabreur aveugle égal à lui même, c'est probablement aussi l'épisode où il est le plus touchant (si bien qu'il s'en faut d'un rien pour que certaines scènes sombrent dans le mauvais mélodrame) et où le spectateur ressent avec le plus d'acuité la tristesse profonde du personnage. Cela, couplé avec l'excellente mise en scène de Misumi Kenji, suffit à conférer à cet opus le petit supplément d'âme qui manque à certains des premiers épisodes de la série et lui permet de se situer dans la bonne moyenne de celle ci.
3 coups de sabre et un couffin
Dès que Misumi se coltine un loup à l'enfant, que l'animal soit aveugle ou non, ça fonctionne. Il faudrait d'ailleurs penser à lui confier un épisode du Mandalorien, tiens.
Une légère brise souffle sur la ritournelle. Ca chante, ça s'exprime, ça s'amuse en zigouillant et inversement. On rigole d'abord pour mieux pleurer après, la fourberie est connue sur ce canevas. Et de me marrer comme une baleine quand notre sabreur décanille une ribambelle de gars en leur demandant de bien vouloir mourir en silence, mince, y'a un gamin qui dort. On frôle la niaiserie par endroits, certes, mais avec de l'allant, des idées et, surtout, des passages aussi crève-coeur que les yeux de Zatoichi sont déjà crevés. "Je ne vois pas ton visage, enfant, mais touche le mien. Ca c'est mon nez, ça mes joues et ça, ce sont mes... non, ça, c'est rien," dit-il, peiné, en enlevant la petite quenotte de sa paupière. Ca peut paraître con-con, mais ça m'a ému. Et qu'est-ce que Misumi filmait bien ! A chaque fois que j'y retourne, l'évidence me saute aux... non.
La tendresse de Zatoichi.
Le retour du MISUMI Kenji aux commandes de ce Zatoichi n°08 apporte inconsteblement un plus au personnage. On connaissait un Zatoichi invincible, parfois triste, mais généralement jovial et heureux malgré son handicap. Dans "Fight Zatoichi Fight", on découvre un Zatoichi sentimental et très mélancolique. C'est la première fois que je suis touché par le personnage, je pense que ça l'a rendu plus proche de nous, plus humain. En contre partie, ce retour sur terre de Zatoichi lui enlève par la même raison notre vision du héro déifié. Il devient donc pour le spectateur un homme comme les autres, et ce n'est peut-être pas si mal :)
Ainsi, cette histoire s'articule entre bienveillance, devoir et douceur : Zatoichi se doit de ramener un bébé à son père. Un voyage dangereux qu'il effectuera en compagnie d'une nourice bien particulière, une voleuse de première !
Tendre et tumultueux à la fois, cet épisode est donc particulièrement plaisant.
Il était un père...
Ce huitième épisode marque le grand retour de MISUMI à la série qu'il avait initié avec le premier épisode.
Si le film porte indéniablement la trace de son instigateur, il ne révolutionne pas non plus fondamentalement le genre; mais chacune de ses attributions classe l'épisode parmi les meilleurs de la série et peu d'autres réalisateurs ont su s'emparer avec autant d'enthousiasme du personnage et de répétitives idées clefs.
Si les derniers épisodes avaient emprunté une voie dessinant un personnage de plus en plus obscur, MISUMI choisit le ton de la comédie pour changer du tout au tout. Attribuer le rôle d'un père au masseur aveugle est au moins aussi audacieux que de se faire marier James Bond (dans sa meilleure aventure, soit dit en passant); mais la formule prend ! Cette cohabitation forcée révèle aussi bien la bonhomie de Zatoichi, que tout le drame dont il est touché. Si les précédentes aventures avaient déjà largement montré le personnage incapable d'aimer correctement une femme sous peine de al condamner à mort, ici est mis clairement en évidence son incapacité d'être un père à tout jamais. Trop d'ennemis se dressant sur sa route, le masseur n'aura donc jamais de répit. Quelques rares moments prouvent la réelle tendresse paternelle d'Ichi pour l'enfant et MISUMI sait parfaitement ce sensible débordement d'émotions, notamment par une scène rallongée où le fameux bretteur joue pendant un long moment avec le bébé en attendant le retour de sa nounou de fortune.
Si le film offre de grands moments franchement comiques (le baptême du masseur, le vol des haillons d'un épouvantail pour en faire des lingettes, Zatoichi donnant carrément le sein au bébé, Zatoichi au jeu des dés, Zatoichi tuant des adversaires tout en changeant les couches, ...), les combats ne sont pas en restes. Multiples et variés, elles offrent parmi les plus anthologiques de la série, notamment en faisant affronter Ichi deux imposants adversaires de sumo, tuant de nombreux adversaires sans réveiller le bébé qui dort ou le final lui réservant un pige quasiment fatal...Le talentueux cinéaste prouve qu'il y a encore un énorme potentiel dans la série et que même en re-faisant ce qui avait déjà été fait, il y a toujours moyen de trouver une nouvelle approche originale - comme trouver une possible faille pour contrer les attaques mortelles du fameux sabreur.
Un excellent film de divertissement, apportant une nouvelle dimension au fameux personnage, surenchérissant dans l'originalité dans des classiques scènes et revenant à une mise en scène parfaitement adaptée au format (somptueux personnages, plans découpés géométriquement par de nombreux éléments en premier plan, têtes des personnages coupées pour signifier leur mort prochaine ou la difficile condition dans laquelle ils évoluent, tel Zatoichi, prisonnier de son malheureux destin).