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2.98/5
Whispering Corridors 3 : Wishing Stairs
les avis de Cinemasie
3 critiques: 3.33/5
vos avis
13 critiques: 2.75/5
Mes enfants, il est l'heure de flipper.
Yoon Jae-Yeon rehausse la série des Whispering Corridors dans le domaine de l'horreur viscérale en apportant une touche infiniment plus dark et horrifique que ses prédécesseurs. Si le premier opus renouvelait le cinéma de genre asiatique en apportant une dimension sociale intéressante, Memento Mori confirmait cette tendance en s'orientant d'avantage vers le drame humain et laissant de plus en plus de côté les codes du cinéma fantastique populaire, même si il faisait souvent preuve de facilité, mais cartonnait dans le registre du film dramatique. Wishing stairs réoriente à nouveau la série et met en avant les symboles même du cinéma de genre : la relation d'amitié forte (encore une fois proche de l'amour) entre deux étudiantes, l'une va décéder et son fantôme reviendra hanter les lieux. C'est un peu du Nakata croisé avec l'univers fantasmagorique et onirique d'un American McGee, notamment pour ces superbes escaliers sortis tout droit d'un conte imaginaire pour adulte. Wishing stairs récupère alors les ingrédients typiques de la série (lycée exclusivement féminin, guéguerres, humiliations) et les transgressent pour aboutir au final à un produit purement flippant.
Si la première partie n'amène rien d'original malgré les portraits touchants des deux étudiantes et d'une fille obèse complètement dingue, la seconde bascule sans broncher vers le film d'horreur sans surprises mais doté d'une ambiance suffocante et d'une continuité telle que le cinéaste évite toute pause classique entre deux scènes d'épouvante -au contraire de tout un pan du cinéma d'horreur américain post Scream- créant ainsi une tension palpable et inépuisable jusqu'au final. Le ton est résolument baroque, on n'atteint tout de même pas la densité d'un chef d'oeuvre d'Argento (Suspiria pour son approche d'un internat de danse gardé par une sorcière, Inferno pour ses pièces labyrinthiques et ses couleurs saturées) mais Yoon Jae-Yeon étonne par son incroyable facilité à retranscrire la peur par le positionnement ingénieux de sa caméra (jusqu'à en être opportuniste et réciteur de références déjà vues) et par le soin accordé aux décors. Tous les lieux typiques du cinéma fantastique sont ainsi présents : la douche, la chambre d'ado, la salle de classe, la cave, mais cette revisite d'un genre particulièrement torché depuis 25 ans ne lasse pas, et arrive même à surprendre par certaines séquences bien emmenées (la folie de la fille boulimique, le retour à la vie de So-Hee, superbe et à la beauté d'un ange, et tout ce qui en découle par la suite) et par son atmosphère travaillée. On reprochera par contre le formatage parfois trop appliqué (So-Hee est le clône de Jeon Ji-Hyeon, pas de sa faute mais bon...) et un final plutôt décevant, montrant les faiblesses potentielles d'écriture d'un cinéma qui commence à tourner en rond. Whishing stairs réussit en tout cas à surprendre et c'est pourquoi, en tant que digne successeur de Memento Mori, tout spectateur un temps soit peu attiré par le cinéma fantastique et dramatique se doit d'en connaître l'existence.
Escalier du réchauffé
Après un Memento Mori inégal et confus malgré quelques belles fulgurances qui le plaçaient au-dessus du tout venant coréen, la série des Whispering Corridors poursuit son déclin avec un troisième épisode peu inspiré. Si le cinéma de série a pu donner de grandes choses du côté du Japon dans les années 60-70 et à Hong Kong jusqu'au milieu des années 90 parce que dans les deux cas les concepteurs de séries essayaient de répondre à une demande du spectateur d'être surpris, étonné, on est plus proche ici d'une formule en pilotage automatique, de la volonté de servir au public ce qu'il connaît déjà -de la série ou de ce qui marche ailleurs- afin d'alimenter le tiroir caisse, objectif atteint par ce qui fut un succès de l'été coréen. Toutes le choses dont parle une bonne partie du film (les complexes physiques de l'adolescence -l'actrice qui joue l'obése joue très mal en particulier-, la compétition à l'intérieur d'une classe, la pression mise par les professeurs sur leurs élèves) sont du niveau du tout-venant du teenage movie mais cela ne saurait excuser le ratage du film: un Virgin Suicides n'est pas plus profond thématiquement mais c'est la justesse du regard de Sofia Coppola qui fait la différence.
Or là où le précédent souffrait de maniérisme niveau mise en scène, Yun Jae Yeon confond ici mise en scène discrète et choix de mise en scène "placement de père de famille", ce n'est pas clippeux, c'est juste assez plat, là où le volet précédent voyait ses risques niveau réalisation parfois récompensés par de beaux moments de cinéma. Mais là où le film rate complètement sa cible, c'est en tant que film d'horreur: là où le premier volet se permettait de faire la leçon à l'épouvante made in Japan -être aussi efficace niveau frousse qu'un Nakata tout en ajoutant une dimension de commentaire social-, celui-là se contente de rentrer dans le moule du cinéma populaire coréen actuel. A savoir reprendre ce qui se fait ailleurs sans chercher à l'assembler de façon cohérente et sans faire cet effort de "recyclage" (faire du vraiment neuf avec du vieux en y apportant une touche personnelle) qui donna les grandes choses que l'on sait du côté de Hong Kong. A essayer de créer la terreur par une approche sensorielle dans la lignée de Nakata, à vouloir nous refaire pour la énième fois le coup des jeunes filles aux cheveux longs à l'allure de fantôme ainsi que de la possession par un esprit du mal et vouloir réciter son De Palma à coup de visages arrosés de sang, Yun Jae Yeon ne réussit même pas à construire une série B d'épouvante efficace parce que la reprise n'est pas faite avec le minimum de touche personnelle que pouvait avoir le rip off ringien tout juste potable des frères Pang.
Si l'industrie cinématographique coréenne vit un âge d'or en terme de santé financière, il lui reste encore à prouver qu'elle peut produire un cinéma populaire ne se limitant pas à reprendre ce qui marche chez ses voisins et à Hollywood pour faire survivre un cinéma national et s'emparer du leadership du cinéma en Asie du Sud-Est laissé vacant par la chute de Hong Kong. Chose dont ce coup d'épée dans l'eau cinématographique fait douter.
A la vie à la mort
Troisième épisode de la série WHISPERING CORRIDORS, WHISPERS est plus proche du premier que du célèbre MEMENTO MORI, le numéro 2.
Une ambition artistique moins affichée que ce dernier, n’empêchant pas la grande qualité esthétique avec un choix de couleurs souvent magnifiques.
La partie initiale est superbe, portrait d’une complicité entre deux lycéennes ou l’amour n’est jamais loin de la seule amitié, mais avec la part d’ombre de Jin Sung jalouse du succès de son amie So-Hee qui affirme pourtant toujours plus sa passion pour elle. Sentiment d’infériorité culminant dans la pratique de la danse classique ou So-Hee développe des dons incontestables.
Un troisième personnage est aussi esquissé : Hae-Ju, fille au physique ingrat et profondément isolée de ses camarades, ne suscitant que dégoût voire cruauté de leur part,réfugiée dans son univers exclusif.
Après le drame, alors que la place d’une Hae-Ju métamorphosée devient primordiale, le film change de ton, perdant beaucoup en pudeur et en sensibilité pour revenir au cahier des charges initial, faire peur. Du coup, plus impersonnel, il cumule les emprunts à d’autres films du genre : scènes de meurtre à l’arme blanche façon slasher US, apparition d’un fantôme ressemblant un peu trop à la Sadako de RING, etc.
Si le final émouvant en revient au romantisme initial, l’impression de manque de cohésion demeure.
Le problème de ce WISHING STAIRS découle de son appartenance à cette série des WHISPERING CORRIDORS. Même si l’on attendait bien un nouveau sujet sur des apparitions dans un collège pour filles, la qualité des deux premiers films avait laissé espéré un nouvel opus dans une veine identique aux précédents. Ainsi, pris à part, il reste un excellent film de fantômes. Mais il ne soutient pas la comparaison avec le n°1 et encore moins avec le 2. C’est d’autant plus dommage qu’il avait largement les moyens d’y parvenir, avec ce début prometteur à l’ambiance mélancolique dans la lignée des autres épisodes, une interprétation pleine de fraîcheur et de retenue, et des qualités visuelles incontestables.
Attendons alors de voir WHISPERS, le numéro quatre !
Pas loin...
d'être une vraie réussite.
Pendant environ une heure, le film fait jeu égal avec ses deux prédécesseurs: interprètes absolument merveilleuses, réalisation soignée, ambiance, décors, photo,... Un vrai sans faute...
Allez savoir pourquoi le film finit par se casser la gueule dans son troisième tiers, accumulant jusqu'au grotesque les poncifs issus de Ring (Cheveux sales plein la tronce? OK! Utilisation du son et musique à la Kenji Kawai? OK! etc.), ce qui, en soit, n'est pas gravissime si cette tentative de coller à la mode (qui n'en est déjà plus une, les ricains, malins, se sont emparés de la formule, l'ont usée jusqu'à la corde pour revitaliser leur cinéma horrifique et maintenant passent à autre chose avec le retour du gore, etc....) ne sombrait pas dans le ridicule: le film ne fait pas peur une seconde et le scénario est artificiellement tarabiscoté.
Dommage, dommage...
Loin d'être aussi fort que Memento Mori, ce troisième volet reste nettement supérieur aux standarts du ciné fantastique.
Autant le dire en préambule, Memento Mori fait partie de mon top 10, aussi la vision de ce Wishing Stairs s'avérait des plus délicates. Bien entendu, le film n'égale pas son prédecesseur !
Pourtant, l'histoire reste très belle, et surtout le personnage de la jeune fille un peu rondelette et sans amis est extrement touchant. Je dois dire que, sur ce point, j'ai completement craqué !!! L'idée de situer l'histoire dans une école de danse accentue la fragilité, la delicatesse de la mise en scène. On peut regretter quelques effets "à la Nakata", désormais trop usités. Toutefois, il se dégage de ce film un charme suave et malsain.
Ce film possède donc quelques défaults (en comparaison à Memento Mori, la musique ce fait trop absente, pour une école de danse c'est là des plus regrettable) et d'une interprétation inégale mais si de qualité (les personnages sont déséquilibrés, et le jeu inégal, le trio se compose de deux talentueuses actrices et d'une véritable révélation, une future légende !!!).
A noter aussi, le retour de la série Yego Goedam dans le fantastique, là où Memento Mori se positionnait dans le drame.
Malgrès cela, le métrage reste un très très beau film. Même si effectivement toute l'attention se porte sur un seul personnage, mais après tout il est si rare de voir un rôle si touchant ...