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Voyage à Furuyashiki

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1 critiques: 2.5/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 2.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

All junk...

Curieux documentaire bric-à-brac. Alors qu'il était parti tourner un documentaire à caractère très scientifique (études des températures au jour le jour et de la composition chimique du sol; comptage de chaque graine de riz sur une branche) sur la culture du riz, le réalisateur Ogawa s'est attaché aux habitants du village des montagnes, où il menait son expérience à bien. Il avait loué des terres pour cultiver lui-même le riz en compagnie de son équipe et avait sûrement sympathisé au fur et à mesure avec les villageois pendant les longs mois d'attente jusqu'à la récolte. Il restera finalement un an à Furuyashiki. Séquences introduites par l'étrange jeu d'un ocarina (instrument à vent en terre cuite ou métal), entrecoupées de nombreux inserts textuels sur fond bleu pour commenter différentes choses, la longue première partie ne s'attache donc uniquement à l'étude des champs de riz. Le travail se concentre moins à montrer les différentes étapes de la plantation jusqu'à la récolte du riz, plutôt que d laborieuses études de la variation des températures longuement commentées à l'aide de schémas filmés en gros plans, des expériences menées avec des maquettes pour estimer la progression des airs froids et la composition des sols des différents champs. Trop long, sans véritable intérêt autre que pour le cultivateur d'un champ de riz (et encore...), la première heure est un véritable supplice; seule le débordement sincère d'intérêt de la part du réalisateur et les trouvailles des maquettes et schémas aidant à la bonne compréhension sont touchants; cette curiosité de compréhension et de vouloir faire partager est d'ailleurs palpable tout au long du documentaire et témoigne de la profonde implication de son réalisateur. Telle l'introduction au film le laissait sous-entendre, OGAWA dévie pourtant en cours de film vers autre chose : il s'attache à interroger les huit familles composant le village. A l'instar de son "La Ballade de la Bête humaine - Kotobuki : Le Quartier des Journaliers", il part du principe que chaque individu a quelque chose à raconter, que ce soit une simple anecdote (la découverte d'un petit fossile vieux de 20 à 40 millions d'années, assurant à sa vieille propriétaire une gloire semblable à celle d'"une star de cinéma"), un métier (éleveur de vers à soie; fabriquant de charbon, métier hallucinant condamné à disparaître totalement) ou un lourd passé (la plupart des témoignages). Le village étant peuplé avant tout de personnes âgées, les jeunes étant partis à la ville, ils se souviennent de leur dure vie de labeur dans la montagne; mais petit à petit le propos se déplace ailleurs : les mères évoquent la brutale disparition de leurs enfants à la guerre, puis des anciens soldats racontent leur engagement (in)"volontaire" aux conflits successifs en Mandchourie, puis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le film offre alors quelques rares instants magiques, où les hommes décrivent en quelques phrases toute l'horreur d'une boucherie sans sens. Arborant toutes ses médailles gagnées sur le champ de la bataille, un ancien conclut par : "All junk"...(que de la camelote; que du déchet). Si quelques témoignages sont profondément humains et ne devraient être perdus au rien au monde; si Ogawa a certainement su graver un morceau essentiel d'une infime partie de l'histoire nationale de son pays, son film pêche malheureusement par ses longueurs. Sa curiosité ne connaît aucune limite et il filme TOUT; sa soif de partage vaut donc de - apparemment - ne rien couper, alors que certaines séquences n'ont pas beaucoup d'intérêt et que certaines scènes auraient pu être raccourcis sans problème. Il n'arrive pas à pleinement capter la magie pourtant bien présente de ce petit village de montagne, regorgeant des fantômes du passé et intimement liée à la Nature; mais sa démarche est sincère et le cas des personnes s'intéressant encore sincèrement à autrui et ECOUTANT l'autre deviennent de plus en plus rare au sein même de notre société mondiale. Rien que pour ça...

13 septembre 2005
par Bastian Meiresonne


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