Jardin Secret...
J'ai failli mettre une note encore supérieure, mais la vision de ce film a été tellement déconcertant, qu'il faudra bien plus d'une vision pour pouvoir réellement trancher...
Hésitant effectivement entre polar et fantastique, "Victim" me semble avant tout une oeuvre bien plus personnelle, que l'intrigue primaire ne laisse entrevoir.
Faisant une nouvelle fois preuve d'une noirceur inouïe, Lam ne laisse paraître toute une (sa?) violence retenue tout au long du film que par petites touches; telle l'accès de violence à la fin du film ou les quelques interrogatoires musclés. Faisant déjà preuve de ce talent sur ses autres "classiques", tels que "City on Fire" ou "Prison on Fire", l'entière atmosphère du film baigne dans un climat froid, à trancher au couteau, où le spectateur ne sait jamais à quoi s'attendre. L'attitude très bizarre du "héros" - Manson, le nom en dit long...-en est d'ailleurs la meilleure preuve : après son enlèvement, il n'est plus le même et ses agissements très curieuses déboussolent le spectateur. Véritable tour de force, expérience visuelle unique dans son genre, car le début du film perd complètement le spectateur par rapport à ce qu'il pourrait voir par la suite. Histoire de fantômes ? Polar classique ? Ce n'est que dans la dernière demi-heure du film, que tout se met en place et que tout devient très clair...On pourrait décrocher et accuser le réalisateur de nous avoir ainsi bernés jusque-là... ... Je ne pense pas. Je pense, que le début a véritablement été au moins une experience cinématographique (et je me mets à rêver d'un film fantastique / d'horreur, qui serait un jour réalisé par Lam), si ce n'est quelque chose de profondement personnel !!!
Que nous dit le début ? Que dans la maison "hantée", un mari avait tué sa femme suite à une crise de jalousie; or ce thème planera tout au long de l'intrigue policière, tel un fantôme voilé, hantant les personnages. Manson, qui accusera le policier joué par Leung, de le tromper avec sa femme; Leung, qui verra rouge au cours d'un anniversaire-surprise très raté. Je ne connais pas la vie privé de Lam à l'époque de la réalisation du film, mais je ne serai pas surpris d'apprendre, qu'il venait d'être soit trompé, soit quitté par sa femme et qu'il ait reglé ses comptes à travers la réalisation de ce film. Pari terriblement osé pour un polar d'apparence plus classique - élement véritablement auteurisant dans un cinéma HK pourtant frileux de ce genre...et son résultat au box-office aura une nouvelle fois donné raison à la terrible malediction du cinéma pop-corn au profit d'oeuvres plus intimistes.
D'un autre côté, je pense que le thème aura dû être mieux abordé, plus approfondi, mieux imbriqué. L'on ne peut que suppoter cette thèse, comme on pourrait également attribuer les vision fantômesques à l'ombre de la mort, qui plane sur les héros du début jusqu'à la fin; ou un passé terrible rattrappant toujours le présent, etc.
En revanche, je pense que le jardinet de la maison de Manson est métaphore de son for intérieur, de son "jardin secret". Après son enlèvement et durant la mise en place de son plan terrible, il le "bétonne" (donc se ferme), détruisant les fleurs (le "bon" en lui) - sa femme, cherchera à casser la surface bétonnée (cherche à comprendre son mari / à "fouiller" derrière sa carapace) et découvrira une terrible vérité (un "cadavre dans le placard"). Amusant à voir, que sous la surface, il subsiste encore quelque trace de verdure / de fleurs, une éspèce de conscience de la bonté, qui lui fait revenir chercher sa femme à la fin du film. Son refus le fera définitivement basculer du côté obscur.
Ses dernières paroles sont adressées au policier, qu'il accuse à nouveau de lui avoir pris sa femme = on rejoint les fantômes du début du film, d'ailleurs visuellement représentés à l'image juste avant qu'il ne meure...
Explications écrites à la hâte, qu'il me faudra modifier au cours de quelques visions répetées futures - le film, en tout cas, le mérite; d'autant qu'il mériterait à être (re-)découvert par le plus grand nombre d'entre vous, ouverts à des films plus "auteurisants".
A noter, que l'interprétation est excellente de part et d'autre; que Lam aborde également son thème de pré-dilection, celui du devenir de HK '97 (ici la repercussion de l'après-'97, amenant la faillite de bon nombre de couches sociales moyennes) et que mise en scène, lumière et également les thèmes musicaux sont particulièrement travaillés (le générique de fin est à glacer les os...).
Extrêmement sombre, parfois lent, souvent prenant.
Ayant vu ce film avant "Full Alert", je le lui préfère. L'aspect fantastique y est pour beaucoup, car je le trouve extrêmement habilement employé.
La scène d'introduction pose le décor. L'intrigue, double, laisse planer le doute, fait réfléchir. Puis certaines pistes semblent abandonnées pour un retour dans le polar pur, avant un final qui remet en doute toutes nos convictions.
Interprété par un Lau ching-wan habité et comme toujours parfait, le film traite de l'ambivalence des relations humaines. L'ambiguïté des personnages et la dualité de leur identité est soulignée par l'emploi de la vraie femme de Lau pour interpréter son épouse à l'ecran.
Peu habitué au fantastique, Lam réussit à nous plonger dans l'effroi au travers de quelques scènes clés incroyablement prenantes, mis en scène avec génie et montées avec talent.
Le rythme, surprenant, un peu lent, est parfaitement étudié. Après une première partie surnaturelle, le spectateur reprend son souffle pour un milieu plus classique et plus mou, afin de mettre en valeur l'efficacité d'un final apocalyptique, nihiliste et désespéré, dans lequel l'humanité fait face à ses fantômes, à ses choix, à sa noirceur, et au fait que les mythes les plus effrayants ne seront jamais auss cruels que la noirceur de l'âme humaine.
Moins ancré dans les problèmes sociaux si chers au réalisateur, "the victim" s'attache à troubler notre perception de la réalité pour remettre en question notre capacité au bien et au mal, notre libre arbitre, et notre incapacité à affronter nos sentiments les plus noirs.
Un grand film à découvrir!
Gafi le fantôme
Un film d'une grande noirceur, un chef-d'œuvre de pessimisme, le meilleur Ringo Lam depuis
City on Fire, dixit en gros Jean-Pierre Dionnet. À l'écoute de propos aussi enthousiastes, on ne pouvait augurer qu'une belle réussite venant de l'auteur de
Full Alert, ce qui n'est pas tout à fait le cas au final. Certes, la photo se défend, Lau Ching-Wan livre une honorable composition d'acteur et le scénario a du potentiel en ce qu'il feint d'abord d'exploiter le filon du « ghost movie » post-
Ring avant de virer ostensiblement au thriller mâtiné de drame social (à cet égard, Lam fit clairement écho à la crise économique du moment qui sévissait à Hong Kong, inscrivant sur le compte de cette dernière la folie du personnage principal). Il faut malheureusement se farcir en l'espace d'une bonne heure cette enquête policière d'une désespérante platitude, à laquelle Tony Leung Ka-Fai et ses comparses ne semblent pas croire une seconde, pour voir enfin l'intrigue décoller un peu. Et c'est là le problème intrinsèque de
Victim: presque tous les effets de tension et de surprise exposés par le récit échouent formidablement, à l'image d'une mauvaise fiction TV criminelle ou fantastique diffusée en second-time. Quelques scènes fortes et/ou esthétiquement soignées (la fuite de Lau Ching-Wan, les plans dans la fabrique de billets, le coup de théâtre final) limitent la casse mais ne suffisent pas à rattraper l'ennui éprouvé durant la majeure partie du film. Aussi déplorera-t-on dans ce pâle essai faussement fantastique l'absence de nerf et de maestria narrative qui caractérisent en général le style de Ringo Lam. À découvrir par curiosité et sans s'attendre à des miracles.
Quand l'économie rend fou!
Ringo Lam reprend en gros la trame de Full Alert. Sauf qu'ici, il ajoute une bonne de fantastique et alors que Full Alert suivait uniquement les protagoniste homme et leurs relations avec leurs consciences,leurs morales, c'Est ici leurs rapports avec les femmes et le fric.
Lam semble nous dire que les victimes sont ces gars qui ont tout donné à leurs job pour en ligne de compte tout perdre.
Le flic joué par Tony Leung travail, travail, travail tant qu'il en oublie son anniversaire. LAu Ching Wang qui a tout donnéà son boulot, est maintenant sans travail depuis 6 mois.
Travaiiler pour le fric. MAis pour quoi faire du fric. En fait, au fond de nous, c,Est peut-être psycho-sexuel. Le chasseur le plus puissant du clan était selui qui revenai avec le plus de gibier. Celui qui avait plus de giber avait.. plus de femme. On dira ce que l'on voudra, le fric et la femme ont toujours été lié dans la tête de l'homme (pour ne pas passer pour un mysogine, je ne dirais pas que les femmes aussi sont intéressée.. ah @!#$, je viens de le dire).
Donc un homme qui se valorise pas son boulot, quand il le perd, ou alors quand ce même boulot l'éloigne de sa femme, qui était censé être le but ultime de ce boulot, qu'arrive-t-il?
LEs 2 personnages croient que leurs femmes les trompent. Tout comme le "fantôme" (je ne dis rien de plus, il faut voir..) de l'hotel à tué sa femme jadis pour les même raisons.
Ringo Lam semble dire ici que cette fameuse "Bubble Era" et la crise qui a suivit en Adsie, à détruis le couple.
On dira que j'analyse trop, mais en fait j'Ai aucun mérite, c'est Ringo lui même qui m'a donnéles clefs. Dans une entrevue (non, c'Est pas moi qui conduisait l'interview).
Côté forme, Ringo Semble avoir du plaisire. En en bon film asiatique, il y a mélange de genre et d'atmosphère.
Lent et précis avec des explosion de violence comme dans les polars des années 60-70 (Bullit par exmple, célèbre pour sa poursuite automobile), le film commence comme un de ces films fantastique minimaliste qui était si populaire cette année là en asie. Pour ensuite revenir au polars clinique que Lam aime tant. Le tout soupoufré de scènes d'actions et de suspense.
J'aime... Un bon compagnon à Full Alert.
Il faut savoir qu'à Hong-Kong, les filles ont la réputation de checher le mari parfait. Comprendre: celui qui a une bonne position. Il y a tant d'histoire d'horreure de couple qui se brise lorsque la situation économique change. Entendre:lorsque le gars perd son boulot.
Mais ne serait-ce pas parce que les filles dans grandes cités capitaliste sont devenues autonomes qu'elles font peur aux hommes? Les grnad compagnie de pub et de marketing adorent les filles célibataires. En effet, ils ont faient des études qui d.montres que les filles célibataires gaspilles beaucoup. Magasines, font du shopping. C'Est donc encouragé. Des célibataires c'Est plus rentables.
Les phénomènes de suicide masculins, de dénatalité, laisse prévoirs des "crises" futures.
Pour RIngo Lam c,Est la famille, le couple qui est le grand perdant. Workalcoolique, ne pensant qu'aux frics... LEs héro monomaniaque de Full Alert et Victime... sont les symboles de l'homo-travaillus.. les vraies Victimes.....
Full Alert version couple avec fantômes.
LEs USA auraient fait Ghost. Ringo Lam fait Victim.
À noter les films de 98-99 qui parle de la situation économique de HK. Comme King of Comedy, Viva Erotica... La crise Asiatique à été un phénomène tragique faisant plusieurs victime
Je met "3.25" parce que j'Aime les mélanges, les thèses, l'Action, en fait tout ce qui fait les "auteurs" façon HK (C'Est à dire considéré comme non-auteurs par les occidentaux, ces réalisateurs font du film de genre mais passe toujours leurs considration aux travers: Tsui Hark et Ringo Lam par exemple)
un scénario interressant
Un polar ? un film fantastique ? on ne sait pas trop, et c'est justement ça qui rend le film interressant, voir inquietant par moments. Je n'en dirais pas trop ici bas, mais l'interet du film décroit à mesure que celui ci avance.
Reste des acteurs convaincants (Tony K-F leung en tête) et l'idée de départ que je trouve excellente.
Ringo: 1- Ring:0
Il aura fallu une 2ème vision pour me convaicre des qualités de ce film. Même s'il n' arrive pas à la cheville des meilleurs Ringo, le film est bourré de qualités, notamment scénaristique, dans son parti-pris de mener le spectateur en bateau, le faisant croire à un film de fantomes post-Ring, alors que le réalisateur veut, en fait, faire basculer son oeuvre dans le policier voire le drame social.
Si l'on ajoute à celà l'inteprétation impressionnante de Lau Ching-wan (que loue Ringo dans son commentaire audio d'ailleurs), Victim est decidement trop mesestimée.
Une nouvelle collaboration Ringo Lam/Lau Ching-Wan très noire et très réussie
Après s'être essayé au film d'action philosophique avec Risque Maximum, Ringo Lam revient à Hk avec 3 polars (Full Alert, The Suspect & Victim).
Etant donnée la difficulté de faire une critique de Full Alert tant il est grand, critiquons ce polar/fantastique qu'est Victim.
Lau Ching-Wan est Manson Ma, un ancien informaticien, enlevé et retrouvé dans un manoir supposé hanté. L'inspecteur Pit (Tony Leung Ka-Fai) est l'inspecteur chargé de l'enquête. Pendant l'interrogatoire et selon sa femme, Manson Ma semble avoir un comportement différent voir agressif.
Ringo Lam apporte une touche de fantastique à son polar, qu'il abandonnera au fil du film. Impossible d'en dire plus sans gâcher le plaisir du spectateur; Victim, rempli de fausses pistes et de manipulations avec même quelques frissons, est très bon.
Lau Ching-Wan est terrifiant en homme renfermé cachant sa vraie personnalité (un de ses meilleurs rôles, parmi tant d'autres), Tony Leung convaincant en flic s'impliquant trop dans son travail.
Un polar très réussi en somme.
Le septième sens
Ca fait un bien fou de voir ou revoir un film de
Ringo LAM Ling-Tung d'avant l'exil, c'est tellement maîtrisé, les personnages ont une vraie profondeur et la réalisation fait mouche.
Victim est un excellent thriller qui allie parfaitement psychologie et paranormal. Les interprètes sont excellents
LAU Ching-Wan et
Tony LEUNG Ka-Fai en tête. Passé ce constat basique, on a l'impression étrange de ne pas avoir saisi toutes les ficelles de l'intrigue, mais en même temps on a vécu une véritable expérience sensorielle.
Tant les personnages ont une vraie profondeur, une vraie teneur, comme toujours chez Lam, même dans ses comédies les plus douteuses, ses films de fin d'étude.
Il est un cinéaste qui ne supporte pas les contraintes de productivité, il a besoin d'agir librement. On sent dans ses plans comme une étreinte permanente des lieux sur ses personnages, une sorte de claustrophobie qui ne demande qu'à exploser les contraintes. En fait Ringo Lam aime les lieux étroits, les endroits dans lesquels ses personnages sont cloîtrés, et desquels ils cherchent à s'extirper, à se libérer. Des quatre murs de
Prison on Fire, à la cité ghetto de
School on Fire en passant par les endroits clos aux limites du respirables de
Full Alert, le tunnel sous l'eau notamment.
Un lieu importe beaucoup dans ce film, c'est l'escalier menant à le demeure de Manson, Ringo Lam insiste sur cet endroit avec des prises plus longues, on est quasiment certain que ce lieu va influer dans le cours des choses.
Dans
Full Contact, Lam fait totalement explosé toutes sortes de contraintes et ça donne un film complètement barbare et incroyablement fou...
Les personnages de Victim sont sur la corde raide, ils sont prêts à exploser intérieurement et cherchent une raison de s'affranchir de ces contraintes.
Autre aspect intéressant de ce film, c'est l'ambiance âpre et pesante qui tout au long nous prépare à une sorte d'inéluctabilité.
L'aspect fantastique-épouvante, Lam en utilise volontairement les ficelles, n'hésitant pas à montrer des fantômes, ce qui pourrait prêter à rire chez d'autres dans une intrigue qui justement tend à rationaliser les faits.
On peut effectivement comparer non pas l'intrigue, mais la dualité de deux personnages forts totalement en opposition sur le papier, mais qui au fond sont assez proches, avec le duo
LAU Ching-Wan-
Francis NG Chun-Yu de
Full Alert.
En fait, j'ai revu ce film après avoir lu la critique de Christian, ce que je conseille d'ailleurs vivement à tout le monde, et je l'ai vu différemment de la première fois. J'ai intégré cette notion de finalité par le fric et l'abandon des véritables piliers qui font les tenants du couple, et il est évident qu'il en ressort une véritable profondeur appuyée par la parfaite interprétation des deux principaux personnages, deux géants ni plus ni moins, ce Tony Leung là n'ayant rien à envier à l'autre à mon avis...
Au final, même si l'ont n'est certainement moins subjugué après la vision de ce film qu'après un
Full Alert ou un
City on Fire on a l'impression d'avoir encore une fois vécu une véritable expérience sensorielle. Ringo Lam est à mon humble avis le cinéaste hongkongais le plus naturellement viscéral...
Un excellent polar sombre et complexe, une réalisation soignée et un film qui déroute par moment, oscillant entre le fantastique (léger quand même) et le film plus classique; mais d'un ton froid, noir qui plane sur tout le métrage.
La confrontation Lau/Tony est bien menée, chacun des deux est excellent, mention spéciale à Lau en homme au bord du gouffre et prêt à sombrer à tout moment (cf la scène finale avec sa femme). Il joue particulièrement bien (comme d'hab) et tient tête à un Tony Leung un chouia plus en retrait mais tout aussi bon (comme d'hab lui aussi). Un face à face haletant, avec quelques pointes de violences sèches ça et là et un scénario qui se dessine petit à petit.
Bon petit polar
Et bien ma foi, voici un bon petit polar HK qui oscille entre les styles policier et frissons. Le scénario déroute donc le spectateur par moment, ce qui rajoute un plus à l'intrigue.
L'excellent LAU Ching-Wan nous livre ici une très bonne prestation, il tient son rôle à 200% ! C'est un régal de le voir jouer dans ce film, accompagné de Tony LEUNG Ka-Fai.
Il y a un bon travail de réalisation, Ringo Lam aux commandes, ce qui donne encore au film un bon point.
Independance Day.
Ce qui est intéressant, avec The Victim, c'est que ce film n'a pas besoin de spectateurs. Comme souvent à Hong-Kong, il fonctionne à distance, celle qui empêche le jeu de l'identification de rendre le film répugnant. L'intensité narrative que le format du film conditionne, les délires référencés ouverts mais ignorants de ce second degré chic et snob que certains aiment à retrouver chez Tarantino, les acteurs ouvertement mauvais, tout cela place littéralement le film loin de yeux, y fait glisser le regard. Il y a une certaine arrogance cinématographique dans cette démarche - et peut-être se moque-t-elle du spectateur. Mais il n'empêche : s'en moquer est toujours mieux que tenter de l'acheter ouvertement comme on le fait tous les jours à Hollywood et en Europe.
Je me suis collé devant ce film en 3e partie de soirée en craignant de m'assoupir au milieu, et finalement j'ai totalement accroché à l'histoire et suis resté scotché de bout en bout. Le mélange polar fantastique est assez bien dosé et maintient un suspense constant. Le seul bémol que j'émets concerne l'interprétation de LAU Ching-Wan qui n'est pas hyper convaincant, mais à sa décharge, il a le rôle le plus complexe du film.
NOIR...
Une fois le film terminé, j'avais du mal à y croire à tel point il est sombre et pessimiste (peut être le plus pessimiste des films de Lam...C'est dire !).
Victim oscille habilement entre fantastique et polar sordide, et nous montre la progressive désagrégation de 2 hommes: Le flic et le truand (qui est aussi la victime).
Certaines scènes sont assez dures, que ce soit au niveau de la violence physique (voir les 20 dernières minutes avec un Lau Ching Wan tétanisant ou bien l'introduction stupéfiante de brutalité sèche) ou morale, puisque Lam narre tout de même l'histoire d'un homme qui, à cause de son traumatisme, sombrera dans la psychopathie. Le personnage du flic n'est pas en reste non plus: Il est décrit comme un être brutal, borné et dont la vie familliale se détruit peu à peu (voir la scène d'anniversaire à la fois drôle et d'une très grande tristesse).Enfin, il y'a les braqueurs usuriers, féroces comme des bêtes sauvages.
Lam n'a, peut être jamais poussé aussi loin sa vision d'une société Hong-kongaise malade, désespérée, sauvage et violente...Dans ce film la barbarie est inscrite dans l'histoire même des batiments: voire cet hopital hanté, lieu ou se déroulent certaines séquences assez flippantes nous rappelant les déambulations de David Hemmings dans Profondo rosso.
Bref, un excellent polar noir et dépressif (se situant par moments à la frontière du film d'horreur), permettant à Ringo Lam de pousser plus loin que jamais sa radioscopie de la société Hong kongaise.
Ca commence comme un film paranormal, pour se transformer par la suite en polar plutôt classique mais efficace avec des rebondissements bien senti. Ou l’ont voi le personnage principal se transformer en véritable psychopathe au fur et à mesure du film.
Ca enterre tout les ring et cie
Bon j'ai pas regarder l'intro de Dionnet, marre de me faire spoiler la gueule. Et bein on a un bon ptit film là, c'est carrement mon préféré dans le genre fantomes chinois que je deteste, traité par Ringo Lam ce genre prend vraiment une autre ampleur.
Ca commence comme un Ringo Lam classique avec un scene bien violente typique du bonhomme, on suit donc une enquete suite à un enlevement, qui va conduire Tony Leung ( pas celui de infernal affairs, l'autre ), vraiment tres bon dans son role, dans un hotel abandonné, ce qui donné lieu a une belle scene d'angoisse superbement mis en scene, suite à cette scene on entre dans la partie fantastique avec le perso de Lau Ching-wa ( une fois de plus tres tres tres bon, carrement habité par le role ) qui à l'air fou. Mais vu qu'on est chez Lam, c'est avant tout un polar et là rien à dire c'est vraiment un scenario en beton avec des persos super bien ecrit ( Leung est un flic borné à la vie de famille difficile, la scene de l'anniversaire est vraiment tres bonne, et Ching-wa qui au premier abord ne ressemble en rien à Leung, sont au final vraiment semblable ), le rythme du film est plutot calme mais entrecoupé de scenes choc à la Lam, notamment une course poursuite en voiture parfaite et un ptit gunfight dans un immeuble ( d'ailleurs cette scene est juste magistral avec la decouverte des vrai bad guys, notamment joué par un Colin chou toujours impeccable ).
Pis la fin quoi ( ou des ptits details du debut du film prenne toute leurs importance ), carrement barbare ( le truc sur Colin chou, on se dit, non quand même y va pas oser, bein si il ose ), bien noir et nihiliste. Lam aura réussi a nous faire douter tout le long du film et sans user de gros sabots, en un seul plan on comprend tout.
Un tres bon polar ( un de plus ) de Mister Lam.
14 octobre 2008
par
Scalp