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La Vengeance est à moi

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.25/5

vos avis

16 critiques: 4.09/5

visiteurnote
Sauzer 3.75
Samehada 4
Mounir 4
Cuneyt Arkin 4.5
Bastian Meiresonne 4.25
koalaurent 3
Bp 5
Izzy 5
zybine 5
Hojo 5
Miyuki 3.75
nisei 4.5
Pikul 4.5
Scalp 0.25
Oh Dae-soo 4.5
Bama Dillert 4.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Comme souvent chez Imamura, un grand moment de cinéma décalé!

Alors que l'on attend une chasse à l'homme, l'on a droit à un portrait d'un homme instable. Alors qu'on s'attend à un bio-pic à volonté documentariste, l'on a droit à un film qui ne se pose jamais là où on l'attend et s'attache à peindre par des détails infimes une galerie de seconds rôles qui piquent régulièrement la vedette au personnage campé avec brio par Oguta Ken. Ne jamais se poser là où on est attendu, tel semble être le défi que s'est lancé Imamura, et encore une fois il ne déroge pas à son habitude. Sa narration éclatée fait encore une fois mouche et on se perd avec délice dans les méandres ce portrait trouble, décalé, brillament amoral, parfaitement mis en scène par un Imamura revenu au top après son crochet par le documentaire.

18 décembre 2006
par Cuneyt Arkin


Body Count

Marquant le retour d'IMAMURA après une longue absence des grands écrans suite à l'échec de son dernier long métrage et de son implication poussée dans le domaine du documentaire, "La Vengeance est à moi" est un nouveau pari cinématographique audacieux de la part de son réalisateur. Ne faisant aucune concession à sa créativité artistique, même après ses cuisants échecs passés, le cinéaste intègre ses leçons apprises dans le domaine du documentaire au sein même d'un long métrage pour tenter de reconstituer une partie des méfaits d'un célèbre escroc et tueur en série japonais des années soixante. Démarrant comme un polar, le film poursuit comme la laborieuse reconstruction déstructurée de toute l'affaire, accumulant des reconstitutions fictionnalisées des méfaits du tueur pour terminer sur une longue troisième partie des derniers jours de liberté de son assassin. Incroyable tour de force, chaque partie fourmille de mille trouvailles visuelles et constitue l'amorce d'un film en soi. Difficile de faire la part des choses, des éléments fictifs rajoutés par son auteur pour romancer l'histoire, à l'instar des mensonges accumulés par le tueur pour berner ses futures victimes. Restant à bonne distance de son personnage, les partis pris radicalement opposés selon les différents segments n'admettent aucune identification à l'étrange personnage; les séquences de meurtre sont en tout exécutées avec un sang froid rarement égalés à l'écran et profondément dérangeants. Personnellement, je n'avais été autant secoué que par une séance sur grand écran étouffante de "Henry, portrait of a serial killer". IMAMURA ne prend aucun parti pris. Ses pistes empruntés ne mèneront jamais à une quelconque explication claire aux motivations du tueur - sans doute le coupable lui-même n'aura jamais été capable de s'expliquer quant à ses actes. Les personnages secondaires sont tout aussi impressionnants; personne n'est exempt de quelque pêché et au tueur d'évoluer dans un véritable environnement malsain. La mort est omniprésente à l'image (morts; tentatives de meurtre et de suicide; des cimetières; la mort de Kennedy, ...) et IMAMURA n'hésite pas d'ajouter d'autres traumatismes typiquement japonais (occupation américaine, bien sûr; mais également la politique de réquisition durant la guerre sino-japonaise) pour ajouter au climat malsain récurrent, emblématique des temps incertains du début des années '80s au Japon. Un film coup de poing d'un cinéaste, qui n'a rien perdu de son hargne de ses débuts; seule la troisième partie est quelque peu trop longue par rapport aux deux premiers tiers tout simplement sublimes d'un point de vue cinématographique.

19 septembre 2005
par Bastian Meiresonne


Une vengeance singulière.

Comme dans la plupart des films tirés d'une histoire vraie, il y a toujours ce petit quelque chose qui nous rend proche du personnage principal, même quand celui-ci est un meurtrier et un usurpateur de la trempe de Enokizu ! J'ai aimé cette proximité qui nous met parfois mal à l'aise, et c'est essentiellement grâce au travail de IMAMURA Shohei à la réalisation. Ogata Ken est également bien à sa place, collant au mieux à l'aspect à la fois dérouté et sûr de lui du tueur. L'histoire est clairement divisée en deux parties très différentes, tout d'abord avec sa femme dans sa famille, puis en cavale, avec sa maîtresse dans une auberge. Le film est assez décousu par moments, un rythme irrégulier ; il faut dire qu'il essaye au mieux de suivre son personage, assez insaisissable. Au final, j'en garde un sentiment de bon film, mais vraiment pas d'oeuvre parfaite de la part de IMAMURA.

29 août 2005
par koalaurent


Everest cinématographique

Les films qui bouleversent totalement votre vision du cinéma, ça ne court pas les rues n'est-ce pas? Pour ma part, y'avait le" Roi Lion" (si, si j'vous jure, le film culte de mon enfance) et il y a maintenant "La vengeance est à moi" de Shoei Imamura. Retraçant la cavale d'un tueur, Enokizu, "La vengeance est à moi" se caractérise par une narration étourdissante, basée sur des sauts entre les époques, touchant tour à tour l'enfance du héros, sa cavale et son interrogatoire dans le présent. Mais "La vengeance est à moi" n'est pas un thriller: c'est une fable sur l'amoralité, le portrait terrifiant d'un homme cynique, magnifiquement campé par un Ogata Ken au meilleur de sa forme. Très, trop humain, le personnage d'Enokizu dérange, présentant tantôt le visage d'un escroc, d'un assassin, d'un mécène. Campé dans sa folie, en proie à un appétit sexuel incommensurable, Enokizu va trouver une bouée de sauvetage, en la personne d'une jeune gérante d'auberge et de sa mère, qui, enchaînées à leur passé, vont développer une étrange relation avec le tueur en cavale. Le film repose en grande partie sur ces deux personnages et leurs interactions avec Enokizu. L'empathie entre la mère et le criminel est particulièrement impressionnante, à l'image de ce dialogue surréaliste au bord d'une rivière où la vieille femme devine les intentions d'Enokizu tout en lisant à livre ouvert dans ses contradictions. Imamura observe avec un détachement salutaire, évitant au film toute portée moralisatrice, ces personnages graviter autour de leurs propres tourments, dans l'espoir de trouver une issue de secours et de donner un sens à leur vie. Thème récurrent aux films d'Imamura, les scènes de coucherie, stigmatisant avec talent la bestialité, se concentrent le plus souvent sur la femme. Celles-ci sont au centre du film d'Imamura, se caractérisent par une volonté de vivre indomptable et dominent le film de leur classe. Que ce soit la tenancière de l'auberge qui cherche un sens à sa vie, la femme d'Enokizu en proie à un amour inaltérable pour son beau-père, les femmes de "La vengeance est à moi" plient parfois, mais ne rompent jamais. Contrairement aux protagonistes masculins du film, elles ne fuient jamais, font toujours face. La manière qu'a Imamura de montrer cette énergie indomptable, tout en sobriété est vraiment magistrale. Certains cinéastes actuels, filmant tout en gros plans afin de sursignifier devraient en prendre de la graine. D'une simple saynète de quelques minutes, Imamura parvient à donner une dimension non négligeable à un personnage, et ça, c'est la marque d'un véritable talent, que dis-je, du génie. Quant au face à face final entre le père et le fils, il écrase allégrement toutes les tentatives actuelles de donner de la densité à une scène de duel avec pléthores d'effets spéciaux (Matrix, etc...). Faire passer autant de tension (la scène est vraiment terrifiante) sans aucun effet de style et grâce à la seule performance d'acteurs (exceptionnels certes) reste pour moi un véritable miracle cinématographique. Je pourrais encore m'attarder sur les autres thèmes abordés par le film (la religion et le rapport de l'homme par rapport à Dieu, le rapport conflictuel parents-enfant, les répercussions sur l'enfant de l'attitude de ses parents, etc...), mais je vais m'arrêter là pour revenir sur le seul point faible du film. Il réside dans les 20 première minutes, très bordéliques, où le spectateur a vraiment du mal à se situer dans les multiples sauts temporels et il faut vraiment s'accrocher pour réussir à rattraper le train en marche. Mais la récompense au bout est.... Reste à espérer une sortie en DVD Z2 de ce chef-d'oeuvre, car ce serait une hérésie de faire tomber ce film aux oubliettes.

27 août 2004
par Bp


Géant!

En toute simplicité, un film incroyablement dense et puissant!

03 octobre 2003
par Izzy


Le chef d'oeuvre d'imamura

Ce film de 1979, qui vient après une longue période de silence d'Imamura, peut être considéré comme son film le plus achevé. En deux mots, il retrace l'odyssée d'un serial killer, issu d'une minorité catholique d'une petite île de pêcheurs. En parallèle, on suit le parcours de sa première femme, qui nourrit à l'égard de son beau-père un amour auquel celui-ci ne peut répondre, et de sa compagne du moment, tenancière de bordel dont la mère est elle-même meurtrière. Notre homme est l'incarnation du mal. Plus exactement, il est totalement dépourvu de morale : seul compte son intérêt individuel immédiat. Il tue gratuitement, pour quelques billets ; vole de pauvres femmes rencontrées aux assises et auxquelles il fait croire qu'il est avocat ; humilie et rabaisse ses parents dont il ridiculise la foi. Comme toujours, chez Imamura, les sentiments sont crus et rudes, a fortiori lorsqu'ils se développent au sein de la structure familiale. Entre le tueur et son père, entre la @!#$ et sa mère, même haine, même impossibilité de dialoguer sans recours à la violence. Seul espoir dans ce film asphyxiant, l'amour que se portent la première femme du tueur et son beau-père. Peur de l'inceste et poids du catholicisme conduisent pourtant, le second à rejetter les avances de la première au terme de l'une des plus belles scènes érotiques que le Maître ait réalisées. Violence et passion ou Désirs meurtriers auraient pu être les titres de ce chef d'oeuvre, qui a visiblement fortement influencé le Roberto Succo de Cédric Kahn.

21 octobre 2002
par zybine


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