Se base uniquement sur sa réputation d'OVNI japonais
J'avoue éprouver le même sentiment que Happy, pour le coup. Surtout par le fait que Sushi Typhoon est dans le coup, et que ce label, ainsi que le pitch du film, a tout pour plaire à un public avide de bizarreries japonaise. J'ai eu cette impression que le réalisateur forçait beaucoup trop le caractère "whatzefuckesque" du film, puisqu'après la vague Miike qui a déferlé sur le public occidental, on n'attend plus rien d'autre du cinéma japonais.
L'aspect du film, comme si tourné avec trois sous en poche et une bande de potes, ne me dérange pas, ça se prête bien au concept du pinku. Les scènes de danses semblent vraiment être improvisées, la choré est minimale, toute la réalisation a apparemment été expédiée de la même façon. Le kappa ne cache pas son déguisement en plastique, ça enlève encore plus de crédibilité à l'histoire, au cas où il y en avait encore.
Par contre, on baille quand même très vite. L'histoire ne se développe pas assez, on a finalement trop peu d'occasions de rire, et même si on en attend que les scènes "d'actions", on peut être très vite déçu. Je connais une pelletée de films asiatiques beaucoup plus satisfaisants sur ce plan-là sans se revendiquer du pinku. Une dernière scène complètement absurde sauve un peu le spectacle, mais ça reste vraiment maigre.
Pink ou pas
"Underwater love" a fait le buzz sur la Toile au cours de ces derniers mois pour avoir été annoncé comme le "premier pinku musical" réalisé par l'un des meilleurs représentants du pinku actuel, Imaoka Shinji en collaboration avec le mythique chef-opérateur Christopher Doyle et sur une bande-son signée par le duo franco-allemand Stereo Total (plus connu en Allemagne, que par chez nous, je le consens).
Derrière la campagne de marketing savamment orchestré se cachent en fait les producteurs, la KOKUEI, mythique société de production de pinkus depuis les années 1960s, qui ont toujours été très conscient des revenus générés par le marché international et Rapid Eye, une boite de distribution allemande, notamment "coupable" du raz-de-marée du cinéma bollywoodien, qui a EX-PLO-SE outre-Atlantique au début des années 2000s.
Du coup, on ne peut se défaire du sentiment d'assister à du "pinku made for the international market" et j'en veux pour preuve le texte d'intro, qui explique ce qu'est un kappa…Comme s'il y avait encore un japonais sur terre à ne pas connaître cette créature mythique !!! On embraye sur un long premier plan d'un kappa, perdu dans son marais avec triturations et expérimentations de l'image par Doyle, en bonne forme…bien que son formidable génie ne transparaisse que par intermittences, le tournage visiblement rapide et à petit budget ne lui permettant guère de faire beaucoup de fantaisies.
La même chose est à dire des chorégraphies; si la première, intervenant au bout d'une dizaine de minutes et clairement inspirée de la danse de l'usine de "Dancer of the dark" est encore assez travaillée, toutes les séquences suivantes sont hyper rapidement torchées, en playback bien visible, sur une musique sympathique plus européenne que japonaise et avec deux-trois mouvements vite répétés avant le tournage, plutôt que de s'évertuer à concurrencer les mythiques productions bollywoodiennes.
Côté cul, on repassera aussi avec en tout et pour tout trois scènes extrêmement chastes, dont une – quand même – assez formidable avec, pour la première fois de l'Histoire du Cinéma Japonais – un sexe de kappa en érection, qui donne quasiment lieu à une version parodique de celle de "Tetsuo" en moins gore, mais très, très jouissive.
Malgré tous ces "défauts", "Underwater love" reste quand même un divertissement tout à fait plaisant, qui s'essouffle un tantinet à mi-parcours avant de reprendre du rythme dans sa dernière partie franchement loufoque. Une sorte d'esquimau – aussitôt sucé, aussitôt digéré.