Assez faible malgré un beau retournement de situation de la part de Jeff Lau
Il est difficile de comprendre comment certains films ont pu voir le jour. Treasure Hunt fait parti de ceux-là. Partant sur la base d'un film d'espionnage aux Etats-Unis, on se retrouve vite pris à contre-pied. Débarqué en Chine, le héros interprété par Chow Yun-Fat se retrouve dans un Shaolin qui ressemble plus à un club de vacance qu'à un monastère. Commence alors l'histoire d'amour avant de conclure par un peu d'action. Si l'on ajoute le manque de rythme et des scènes comiques plutôt faibles, il ne semble y avoir guère de raisons de voir le film. Seulement avec Jeff Lau derrière la caméra, les choses ne sont pas aussi simples. Jouant pleinement de l'incohérence du scénario, il réussit à faire oublier la trame narrative à travers quelques scènes qui justifient à elles seules de supporter le reste du film.
28 février 2006
par
jeffy
Du grand n'importe quoi made in HK...
On est rarement déçu avec Jeff Lau, en ce sens qu'il fait toujours des films bien typiques comme les fans les aiment, et comme les détracteurs les détestent. Regardons un peu la jaquette de ce bon vieux Treasure Hunt. Ok, Chow Yun-Fat en agent du FBI qui part en Chine chercher un trésor mystérieux, et tombe amoureux de Wu Chien-Lien à Shaolin. Mmm visiblement un peu de flinguage, on devrait donc avoir un mélo d'action comme on en a vus pas mal. Le slogan laisse un peu dubitatif quand même "Love Power. Supernatural Power. Converge in the Shaolin Temple". Là on commence à se demander si en fait ça ne serait pas n'importe quoi. Et on devrait.
En fait, Chow Yun-Fat vient dynamiter la sagesse de Shaolin, en leur apprenant le baseball (les moines avec leur maillot "Shaolin", faut le voir...), en leur servant du Coca, et surtout en se prenant bien la tête avec le chef de Shaolin, Gordon Liu en personne! L'humour plane au raz des paquerettes, avec des passages totalement improbables et d'autant plus indispensables (Chow Yun-Fat avec des fleurs qui lui poussent dans les cheveux...) au milieu d'un film autrement plutôt sérieux. On ajoute à ça un scénario complètement bancal (on a l'impression que CYF fait du tourisme à Shaolin), quelques passages Kung-fu dont une scène de totalement hors de propos entre Philip Kwok (en chauffeur de taxi exilé de Shaolin!!!) et Gordon Liu, et donc totalement culte, des gunfights bien violents comme on les aimait dans les John Woo, des moments plus cuculs que cuculs avec le couple favori des fans, j'ai nommé Chow Yun-Fat / Wu Chien Lien, une touche de fantastique qui fait voler les amoureux dans les arbres, Peter Pau à la photo, David Wu au montage, une musique sympa, des frères jumeaux sortis du chapeau.
En bref, c'est une comédie d'action kung-fu romantico-fantastique, c'est plutôt pas mal fait du tout (sauf la partie aux USA assez moyenne), franchement drôle pour peu qu'on aime l'humour cantonais, franchement émouvant même si on s'était promis de pas craquer. Evidemment, ce grand mélange sans queue ni tête empêche le film de vraiment trouver sa cohérence ou même une quelconque tension, mais entre un fourre tout assez surprenant et un film moyen dans une veine plus classique, le choix est vite fait. Vive le n'importe quoi, vive le cinéma de Hong-Kong!
Un divertissement léger et somme toute mineur, mais les interprètes sauvent ce film et nous font passer un agréable moment en assumant avec humour les délires auxquels le scénario les confronte.
Sympathiquement mauvais
Pour apprécier un film de Jeff Lau, il faut savoir prendre suffisament de recul pour ne pas se prendre les pieds dans le plat.
Sa mise en scène est aussi bâclée et avouons-le bordélique qu'elle contient quelques effets de bravoures parfois exceptionnels.
Cette fois-ci il nous propose un mélange improbable de plusieurs genres, mais peine à trouver ne serait-ce qu'une once de ligne de conduite pouvant donner du goût à sa tambouille.
Du polar d'espionnage, on passe au film de kung fu en passant par le mo lei to.
On navigue entre les genres avec cette manière de faire qui est unique au réalisateur d'Eagle Shooting Heroes et de Chinese Odyssey 2002.
D'Eagle Shooting Heroes il reste d'ailleurs un certain non-sens tellement abracadabrant qu'on en prend un certain plaisir. La surdose crétinoïde finit de nous achever. Mais on y prend un certain plaisir.
De Chinese Odyssey 2002, on retrouve quelques fragments d'un esthétisme magnifié par une photographie impeccable, et une certaine poésie découlant d'instant en suspend, de scène autre, je pense notamment à l'envol des deux amoureux et leur danse lassive à cinquante métre au-dessus du sol.
Quand le film bascule dans l'actionner pur, on a droit à quelques gunfights intéressants et des bastons assez bien chorégraphiées.
Voilà donc réunis tout un tas de critères suffisament excitants sur le papier pour donner un spectacle léché et plutôt intéressant, mais voilà ça manque vraiment de liant et ça dépasse parfois les bornes oubliant une certaine réserve quand il aurait fallu de la retenue.
Contrairement aux deux autres films cités plus haut, qui eux savaient se placer et s'assumaient pleinement, ce Tresaure Hunt tente trop souvent le grand écart et finit par s'entraver et chuter lourdement.
Malgré tout on prend un certain plaisir.
le mélange des genres à la hong kongaise fonctionne pas mal, ceci étant l'atout du film et en meme temps son principal défaut. on est tenu éveillé tout le long, et on pardonne les séquences trop naives ou trop téléphonées. CHOW yun fat n'est toujours pas un modèle d'expressivité mais il assure, et on obtient un gloubiboulga filmique qui saura divertir correctement, sans toutefois en esperer trop.