Une bonne surprise que cette production WONG Jing, largement supérieur au tout-venant auquel il nous a habitué.
Le film se passe donc en Chine, à QingDao, là ou Anthony WONG, voleur d'oeuvres d'art, croise le chemin de Lao San (LIU ye) reconverti en justicier psychorigide depuis un accident survenu alors qu'il était dans la marine.
Lao San est aussi très doué en wushu de la dynastie des SONG, et il se sert de ses capacités pour remettre les escrocs ou les indélicats en tous genre, ne supportant pas l'injustice. Il rencontre donc Anthony WONG, venu dérober une pièce de collection historique. Voilà la base de ce film mêlant action, comédie dramatique et polar.
Le film repose en grande partie sur son casting masculin sans tâche, avec un LIU Ye qui n'a plu à faire ses preuves ( Balzac et la petite tailleuse chinoise, Postmen in the mountains, Lan Yu...), quelque part entre un "Rain Man" et un De Niro dans Taxi Driver (bon c'est juste pour le côté justicier). Sa performance que certains trouveront peut etre caricaturale, est pour moins irréprochable, ainsi qu'Anthony WONG bien que son rôle soit plus traditionnel.
Le film n'ennuie pas une minute, pour ma part je l'ai trouvé très agréable bien que pas parfait (quelques invraisemblances dans le dénouement, des scènes d'action un peu trop à la mode coréenne/américaine, une bande son techniquement moyenne...).
Vous l'aurez compris The Underdog Knight n'est nullement un film événement mais un divertissement très réussi, faisant parfois penser à un Crazy Stone moins drôle.
Forest Jump
Quand ce bon vieux briscard de Wong Jing se tourne vers le juteux marché chinois, il ne fait pas les choses à moitié. En faisant appel à son imparable savoir-faire au sein de l'industrie cinématographique HK en rameutant une équipe technique d'habitués du genre de l'action et en puisant dans le sac à talents de l'ancien archipel britannique (Anthony Wong quand même), il n'oublie pas non plus de se référer à c equi marche au Mainland, à savoir des comédies foldingues tournant autour de la récupération d'un objet précieux. Un véritable sous-genre au sein de la cinématographie chinoise actuelle depuis l'incroyable succès surprise du "Crazy Stone" de Ning Hao et qui a donné naissance à une ribambelle de copies plus ou moins réussies, dont "I am Liu Yuejin" de Ma Liwen ou encore "Set off" parmi les exemples les plus récents.
"Underdog Knight" insuffle au genre une bonne dose d'action parfaitement chorégraphiée sous les traits de la jeune star montante Liu Ye (La cité interdite", "Blood Brothers", "Connected", etc), qui interprète une sorte de nigaud aux capacités martiales extraordinaires. Tel Black & White, les jeunes héros du manga / de l'animé "Béton Amer", il sillonne les rues de son quartier, lance à la main, pour punir les méchants; ce qui donne lieu à quelques scènes enlevées, bien que moyennement chorégraphiées et souffrant de l'actuel syndrome de vouloir à tout prix "coller" à l'action avec des cadrages resserrés, qui ne font pas justice à l'aptitude des combattants et rend toute l'action assez illisible. Le manque d'expérience de Liu Ye vaut également un désagréable sur-découpage, au moins en chaque fin de mouvement…
L'autre marotte du moment, c'est de faire d'handicapes physiques ou mentaux les héros du film. Après l'autiste dans le thaï "Chocolate" et l'attardé mental dans le vietnamien "Legend is alive", c'est donc Liu Ye, qui interprète un soldat, légèrement retardé depuis une insuffisance d'apport en oxygène lors d'une action de sauvetage sous-marine. Pas que ça ait la moindre incidence sur le scénario, si ce n'est que d'attendrir le spectateur, notamment féminin au cours de scènes de romances platoniques avec (l'ex)-fiancée du soldat.
Je dois avouer toujours éprouver un léger malaise devant ce véritable "gimmick" scénaristique, surtout que je suis en lien avec des autistes de par le travail de ma femme. L'interprétation ne me convainc en général qu'à moitié et la représentation qu'on en fait est trop "fictionnalisée" pour pouvoir faire abstraction de la réalité; surtout que ce "handicap" ne sert finalement absolument pas le propos par ailleurs du film.
L'ensemble reste plaisant, ne casse pas des briques non plus, mais est en tous points supérieurs aux dernières réalisations du grand gourou Jing…Mais il y a fort à parier, que quand il aura trouvé sa place dans ce nouvel "eldorado" du 7e Art, il se remettra à réaliser / produire ce qu'il sait faire de mieux: des petites choses insipides et sans aucun intérêt, mais parfaitement calibrées pour largement rentabiliser sa mise de départ…