Un Chu Yuan où CHAQUE situation cache une entourloupe
Chu Yuan n'a jamais été aussi puissant que lorsqu'il fait croire à son spectateur à toute une pléiade de rebondissements qui s'enchaînent à vitesse grand V dans l'unique but de freiner le héros (ici Ti Lung) dans sa démarche de prôner son innocence. Et
Le Poignard Volant est une grande réussite du studio parce qu'il multiplie les effets de surprise dans une pure logique policière. Là encore la ressemblance avec le polar britannique typique de l'époque est absolument concevable dans la mesure où espions et mauvaises personnes lâchent leurs costards et chapeau pour un ensemble de tissus purement chinois et d'armes élancées. Outre un casting de qualité, l'oeuvre de Chu Yuan brille par ses quelques moments de grâce scénaristiques, notamment lorsque Li XunHuan (Ti Lung) se doit de rejoindre le monastère de Shaolin avec un Maître dans un parcours semé de pièges. Si l'ensemble est invraisemblable, on croit dur comme fer aux nombreux pièges tendus par "Cinq-Venins" et sa bande, usant de stratagèmes démoniaques. Cet homme et ses brioches empoisonnées, puis cette mère et ses deux bambins, tous évoquent l'envers du décor et de l'innocence. Tous souhaitent empoisonner Li XunHuan. Le poison est d'ailleurs l'une des thématiques chères au cinéaste une fois de plus développée ici avec un brio rarement atteint. Chaque scène impliquant le poison vaut le détour, chose plutôt rare dans un univers privilégiant les combats et la vengeance. D'une grande beauté visuelle, quoique trouvant les Chu Yuan dark plus intéressants, le métrage fait la part belle aux plaines enneigées et aux arbres enguirlandés dans un pur soucis d'esthétique, Chu Yuan se contentant de bien filmer sans trop pousser. Vaut surtout pour sa trame d'une grande richesse et ses personnages mystérieux.
Un chef d'oeuvre de Chu Yuan en toute subjectivité.
Une nouvelle adaptation du romancier Gu Long pour Chu Yuan qui reprend beaucoup des ingrédients de ses précédents classiques (encore bien trop méconnus),
Magic Blade,
Killer Clans,
Clans of intrigue et autre
Jade Tiger. Attention, cette critique sent la subjectivité à plein nez puisque je suis totalement tombé sous le charme de ce nouveau wu xia débordant de personnages, de mystère et de pureté. The sentimental Swordsman est d'une part d'une beauté renversante dans chacun de ses plans, peut-être moins foisonnant et travaillé que Killer Clans mais d’une pureté globale simplement magnifique. Plus encore, Chu Yuan propose, enfin, un voyage qui passe par de superbes extérieurs à la beauté nippone enchantresse qui rappelle aussi immédiatement le grand
King Hu. L'intrigue est à mon avis moins tordue et plus simple que dans les autres adaptations de Gu Long mais le film y gagne en limpidité. Le mystère moins épais est contrebalancé par un nombre de personnages accru. Cela peut sembler une faiblesse mais je l'ai vécu comme une véritable force. Le scénario se porte successivement sur plusieurs mystères qui se résolvent et rebondissent de l'un à l'autre avec un enthousiasme aussi passionnant que les rebondissements enchevêtrés d'un killer clans. Le sac mystérieux tout d'abord, le "plum blossom bandit" (bandit à la fleur de prune) ensuite, le génial passage sur le mystère du "five poison kid", le traître du temple shaolin, et enfin le recentrage vers le bandit que l'on devine avant la fin, ç’est un fait, mais qui offre une scène finale toute en finesse aux dialogues sublimes.
De plus, Chu Yuan prend son temps, pour une fois, pour nous dorloter dans son ambiance fantastique sans aller trop vite (le début apaisant est assez frappant comparé aux rythmes de ses autres films), et pourtant l'action est très présente mais toujours ponctuée de beaux mots qui font le charisme général. Les personnages sont magnifiques. Même si la relation entre Ti Lung et Candy Yu est rapidement développée, que Ku Feng, lily Li ou Yueh Hua parlent moins que de coutume, ils n'en sont que plus grands par leur seuls visages pleins d'expressivité. L'intrigue et l'action se mêlent avec un bonheur intense toujours plus grand avec l'arrivée d'un nouveau personnage.
Les protagonistes sont beaucoup plus clairement campés sur leur position qu'à l'habitude ce qui ajoute encore à leur charisme. Ils sont tous monumentaux et les seconds couteaux particulièrement haut en couleurs.
L'ensemble est peut-pêtre plus simple(iste) que les autres wu xia Chu Yuan de la même veine mais, comme un effet similaire avec le Vengeance ! de Chang Cheh comparé à son Boxer from Shantung, Sentimental swordsman est d'une limpidité et d'une force brute à toute épreuve, agrémenté de magnifiques combats courts mais en parfaite fusion avec la pellicule. Beaucoup moins inventifs qu'un magic blade, ils sont plus réalistes, souvent filmés en suites de plans fixes très composés, sans trampoline et assez secondaires au final, mais toujours superbement chorégraphiés par Tang Chia, et sont autant de danses et de duels acrobatiques très peu accompagnés d’artifice pour une fois, qui se marient à la perfection avec les superbes décors fournis.
Un énorme plaisir que je conseille vivement. Peut-être mon Chu Yuan préféré avec Killer Clans. Un croisement entre Magic blade et un Jade tiger qui serait réussi (pour le côté "techniques d'empoisonnement" cher au réalisateur et à Gu Long) avec une touche romantique indéniable.
Pure, simple (enfin, pour un Chu Yuan). Beau-ti-ful !
Assurément dans mon top 5 de la Shaw même si d’autres ne seront certainement pas de cet avis. ;p Ti Lung tout en subtilité m'a totalement bluffé. Originalité, il manie l'éventail avec une grande classe et ne dispose d'aucun sabre. Sa dernière réplique finale est aussi l'une de ses plus belles et a terminé de me terrasser. Ce film est grand !
Deçevant
Intrigue lourde, combats peux inspirés et film terriblement long. Quelques beaux plans exterieurs mais c'est tout.
Le poignard de Choh ne rate jamais sa cible
La splendeur visuelle typique des film de Choh n'est plus quelque chose dont on doit s'étonner. Elle est au contraire le trait le plus saillant de sa filmographie, et ce dans son entièreté! Même les mauvais films de Choh Yuen restent magnifiquement réalisés et photographiés. Ici, c'est plutôt dans la profondeur des thèmes classiques de son oeuvre qu'il faut chercher la valeur particulière de Sentimental Swordsman. Le sentiment est justement le trait le plus saillant et le plus beau du film: Ti Lung est trop sentimental pour un monde où la manipulation a remplacé l'honneur, pour un monde où la fierté a supplanté l'amitié. Il fait toute la grandeur et toute la faiblesse de son personnage. La manipulation qui en découle est certes un trait classique dans le cinéma de Choh, mais c'est aussi le caractère de thriller fantasque qui en découle qui fait tout le charme de ce film.
Raisons et sentiments...
Plus loin on s'aventure dans la filmographie avec la sortie foisonnante de ses oeuvres par Celestial, plus on peut admirer (ou pas) le véritable travail d'esthète de Choh Yuen, mais également les limites de son cinéma.
A l'apogée de sa folie de tourner, Yuen propose certes un magnifique travail - comme à son habitude - mais répète également bon nombre d'éléments déjà expérimentés dans multitude d'autres de ses oeuvres.
Décors et lumières sont magnifiques, les cadrages travaillés, mais l'intrigue est étirée et sans originalité aucune. L'ensemble ressemble une nouvelle fois trop à un joli conte sur du papier glacé, où il manquerait tout de même un grain de folie pour le sortir d'un ennui latent. L'intrigue se limite à une bonne brochette de combats entrecoupés de coups de théâtre reposant tous sur un empoisonnement...Du coup, les spectateurs gâtés dans des oeuvres bien supérieures du réalisateur manqueront de véritables rebondissements et de coups de théâtre et la répétition des empoisonnements deviennent lassants à la longue.
On aurait pu imaginer également un délire plus appuyé sur la multitude d'adversaires rencontrés par Ti Lung au fil de ses aventures, qui auraient fait sortir l'intrigue de sa léthargie - mais Yuen a opté pour une transcription plus proprette, plus enclin à placer des branches fleuries dans tous ses cadres.
Une oeuvre supérieure à l'ensemble des réalisations de la Shaw sur le déclin de l'époque, mais une nouvelle oeuvre mineure de la part de son réalisateur.
Reste le plan (rapide, mais marquant) des morts par empoisonnement "mis en scène" autour d'une table, rappellant un certain genre transalpin d'horreur de la même époque.
La mort aux trousses
Une nouvelle adaptation du romancier Gu Long pour
Choh YUEN , avec de l'intrique et un foisonnement de personnages hauts en couleur. Le tout est grandement mis en scène et propose une approche esthétique nouvelle, certaines scènes étant tournées dans de superbes décors extérieurs.
L'histoire : Li Hsin-Huan (
TI Lung) un épéiste malade et alcoolique, revient de longues années d'éxil pour venir en aide à celle qu'il aima jadis. En effet, cette dernière est menacée par un étrange assassin, malin et particulièrement doué dans l'art du maniement des armes. Arrivé sur place, accompagné de son fidèle compagnon Chuan-jia (
FAN Mei Sheng), il est soupçonné lui-même d'être l'assassin. Pris en défaut, il tentera lui-même de dénoeur les ficelles d'une intrigue bien complexes...
Le concept de base commence à couler de source si l'on veut bien s'intéresser à l'oeuvre de ce cinéaste trop longtemps méconnu en Occident, mais réserve encore une fois quelques surprises esthétiques et une intrigue toujours passionnante. Même si cette fois l'intrigue a parfois tendance à s'égarer dans tous les sens. de plus, le foisonnement de personnages divers qui viennent et sortent de la scène, peut s'avérer fatal au spectateur non initié.
L'intrigue est assez sommaire, puisqu'elle propose de suivre le personnage de Ti Lung dans sa quête de vérité, et de croiser avec lui tout un tas de personnage hauts en couleurs.
L'épée est une nouvelle fois au centre de l'intrigue, puisque c'est elle, ou plutôt son maniement qui sert de language commun entre les différents protagonistes de l'intrigue.
Les combats sont une nouvelle fois bien chorégraphiés par le maître
TANG Chia, mais ne propose pas de véritables chorégraphies alléchantes, le combat proprement dit n'étant pas l'apanage du maître du thriller médiéval. Il préfère s'attarder sur ses personnages et égarer le spectateur dans des faux-semblants avec tous les artifices et effets habituels.
Esthétiquement, le film innove, proposant les habituels décors kitsch, fleuris où l'ont peut croiser de jolies créatures, là, rien de bien nouveau, mais également de superbes décors extérieurs enneigés.
Quelques passages montrant le déplacement de personnages en grand plan dans des décors que la neige magnifient, touchent au suprême. Avec une approche esthétisante proche du grand
King HU.
Encore une réussite de la part d'un cinéaste qui a fait du wu xia pian un véritable champ d'expérimentation pour ses recherches picturales et son sens inouï de la composition.
Théatral et grave, son cinéma donne matière à réflexion, à se malmener les méninges même parfois, mais propose toujours des personnages passionnants et de véritables intrigues.
Le Poignard Volant, même s'il n'est pas le sommet de son art, tellement le foisonnement excessif de personnages égare parfois l'intrigue principale, demeure tout de même un excellent wu xia pian esthétiquement réussi.
ouais.... se laisse voir mais sans plus!
sûrement pas un must de la "shaw brothers" ce film réalisé par Chu Yuan se laisse voir mais on est jamais vraiment pris dans l'intrigue (un peu compliqué comme d'habitude chez Chu Yuan, et mon anglais n'est pas encore à 100% comme la plupart des cinémasiens!lol!) On est très loin du fantastique "magic blade" et la prestation de Ti Lung est honnête mais sans plus. Un fim malgré tout assez moyen quand on sait de quoi sont capables le réalisateur et Ti Lung. Quelques bons combats quand même.
Trés bon wu xia
Encore un beau film de Chu yuan. Intrigues à tiroir, jolie photo et un assaut toutes les cinq minutes ... Rien d'extraordinaire ni de vraiment original quand on a vu d'autres film du cinéaste, mais ça se voit tout de meme sans déplaisir et y a de beaux combats.