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RRR: Behind & Beyond

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3/5

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Ordell Robbie 3 Making of.
Astec 3 Making ouf!
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Making of.

RRR: Behind & Beyond, ou le véritable documentaire commémoratif -supervisé par RAJAMOULI- de l'aventure RRR, à l'inverse de la tentative opportuniste Netflix. En majorité un making of (chose rare dans le cinéma indien) alors que l'international (succès au Japon, culte américain, séance survoltée du Mann's Chinese Theater de Los Angeles, succès des Golden Globes et des Oscars) est évoqué seulement sur la fin. Un making of avec son inévitable part d'autocongratulation mais détaillant la logistique d'une production de ce calibre, voitures électriques censées incarner les fauves numériques lors de la scène de l'assaut du palais colonial, professeur d'apnée pour les acteurs, rails de travellings, gestion de figurants de plusieurs nationalités... Mais aussi des détails d'écriture/de conception tels que l'analogie entre la scène d'apparition de Raju et un passage du Mahabharata, le caractère traditionnellement indien de la pyramide humaine du film, le rythme joué par Raju à la batterie commun aux musiques traditionnelles indiennes et africaines... Ainsi que l'interruption COVID du tournage et le perfectionnisme d'un RAJAMOULI souhaitant une synchronicité parfaite des danses de RAM Charan et NTR Rama Rao Jr au nom du caractère fusionnel de l'amitié de Raju et Bheem. Ceci dit, tout cela va trop vite et on aimerait que le documentaire se pose parfois pour donner des explications techniques au néophyte. Mais le documentaire a le mérite de rendre compte d'un gigantisme de vieux péplum hollywoodien, d'une énergie de tournage qui se sont retrouvés dans le film.

08 janvier 2025
par Ordell Robbie




Making ouf!

Bon, pas si ouf que ça mais néanmoins fort sympathique.

Pas si "ouf" (i.e: avec de l'info inédite) que ça pour quelqu'un comme moi qui a écumé le net télougou pour lire, voir et écouter tout ce qu'il pouvait sur le film (et son réalisateur), mais très bien mis en forme, et couvrant un large éventail d'aspects, pour un public plus équilibré. Mentalement. Le shot du reflet dans l'œil non numérique ? Je le sachais déjà ! Et même que : le plan a quand même été un chouïa "réhaussé" numériquement ( P. Draper, le dir sfx : "99% de cette prise de vue a été réalisée de manière pratique". Mais oui, ce n'est pas un trucage. D'ailleurs plus généralement, on comprend bien avec ce documentaire qu'une des raisons de la réussite visuelle du film c'est un recours mesuré, intelligent, au numérique : par exemple la scène d'intervalle avec ce plan de Bheem et les jets d'eau violents et chaotiques derrière lui? Tout vrai. La poignée de main virile sous l'eau entre nos deux héros ? Tout vrai (ma fille m'avait fait sourire en me demandant si c'était truqué)... S'il fallait encore des preuves que Rajamouli est au niveau super sayan des réalisateurs de films d'action...

Un autre aspect du film, et de son réalisateur, que le documentaire illustre, éclaire, c'est la dimension politique de son apolitisme. RRR a parfois été taxé - à tort - de réac (pour faire court)/nationaliste (dans le sens négatif), limite pro BJP vu de l'étranger, alors que l'actualité de la promotion du film disait déjà le le contraire avant même la sortie : la première image montrée, une photo du personnage de Bheem habillé en musulman, déguisé mais le public ne pouvait pas le savoir, avait ainsi provoqué l'ire des représentants du BJP (le parti d'extrême droite nationaliste hindou au pouvoir). En ne publiant que cette image sans contexte ou explication, Rajamouli savait très bien ce qu'il faisait (troll, et génère du discours). Il le confirme indirectement dans ce documentaire lorsqu'il parle de la scène du pont avec l'accident du train et de ce que ça représente pour lui : l'Inde (l'enfant), sauvé par un hindou et un musulman. C'est une des grilles de lecture du film rarement - jamais - soulignée ici (et plus généralement une réalité sociale, culturelle et politique pas intégrée dans la lecture des contextes...) tellement certains sont dérangés par un soit disant excès nationaliste (anti colonial), ou des vilains caricaturaux là où la réalité historique est bien plus brutale et barbare que celle évoquée par le film. Je le rappelle : Rajamouli se dit athée, sa seule religion étant "celle des salles de cinéma".

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Je me permet de compléter le documentaire quant à la scène d'introduction de Ram Charan, son combat vs la foule (en vrai je copie colle une vieille bafouille qui va mourir sur FB lue par 2 pécos sinon ha ha!).

Une séquence impressionnante par le nombre de figurants impliqués et la chorégraphie de l'action qui voit le personnage de Raju affronter une foule de milliers de personnes. Pour l'occasion ce ne sont pas moins de 2000 à 4000 figurants, selon les plans, qui furent mobilisés. On est certes loin du record de 300 000 figurants du Ghandi de Attenborough, ou plus proche de nous des 20 000 figurants employés sur la trilogie du Seigneur des Anneaux, mais le nombre reste important ; et RRR propose bien plus qu'une scène de foule car c'est avant tout une longue scène d'action, de combat, dans la catégorie "un contre tous" et je pense que là, le film détient un record.

Il a fallu 3 à 4 mois de préparation, plus une trentaine de jours de tournage, pour accoucher de la séquence. S. S. Rajamouli raconte dans une interview qu'il avait initialement fait appel à un chorégraphe de cascades / action hollywoodien très réputé, mais que les prévisualisations de ce qu'il proposait l'avaient "grandement déçu". Rajamouli avait initialement demandé à King Solomon, son réalisateur des scènes d'action de longue date, de lui proposer quelque chose mais pensant qu'il n'y parviendrait pas avait finalement opté pour la solution hollywoodienne. Heureusement pour lui, Solomon n'avait pas arrêté de travailler : "Solomon m'a montré ce qu'il avait filmé. J'ai été très impressionné. Dans les séquences qu'il m'a montrées, ça ressemblait vraiment à une émeute de foule impliquant 200 personnes. Il y a ensuite travaillé pendant 2 mois et demi après que j'ai suggéré quelques développements. Sans l'intervention de l'acteur. Pendant 2 mois et demi. 30-40 combattants à l'avant. 200 gymnastes entraînés derrière eux. 400 figurants entraînés derrière eux. Et puis les figurants non entraînés. Nous avons fait ça avec presque 2000 personnes. Chaque centimètre est chorégraphié."

C'est un cascadeur bulgare qui filme un certain nombre de plans rapprochés et ceux en contre-plongée au cœur de la masse, quand le personnage de Raju est submergé. Rajamouli : "Il y a un chorégraphe de cascades bulgare qui s'appelle Juji à qui j'ai demandé de prendre la caméra pour filmer la foule dans la séquence de Charan, pour se déplace avec la foule. Je lui ai donc demandé de capturer cela et même si c'est un chorégraphe de cascades, il a accepté de le faire. Il n'avait pas le complexe de supériorité des Occidentaux. Il s'est très rapidement intégré. Je lui ai également demandé son aide pour les séquences de l'intervalle et du climax."

Toujours pour la même séquence, les plans larges eux ont exigé le double de figurants et les vfx pour multiplier le nombre. Rajamouli : "Il y a quelques plans où toute la foule est en temps réel. Et il y a des plans où... nous filmons les premières couches avec des gens qui sont près de la caméra... et des personnes effectuant des mouvements compliqués. Pour le reste, nous ajoutons des images de synthèse. Par exemple, il y a un plan en plongée dans le teaser, où l'on voit la quantité de personnes. Le compte final tourne autour de 50 000 personnes. Dans ce plan, les personnes réelles représentent environ 4 000 individus, que nous avons filmés en plusieurs couches pour arriver à 10 000 et le reste, en images de synthèse représente de 30 à 40 000 personnes."

Courte vidéo making of des vfx pour cette séquence : https://www.youtube.com/watch?v=cfVL4OyCZE0
Propos tirés de cette interview S. S. Rajamouli : https://www.youtube.com/watch?v=VYYStalJsAw
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Donc oui, sympa le doc mais bordel pourquoi personne ne lui a demandé ce qu'il en était des 16 MINUTES DU FILM QUI ONT ÉTÉ COUPÉES comme le révèle l'acteur Satya Dev dans une interview il y a peu. Je veux mon DiRRRector's Uncut !



10 janvier 2025
par Astec


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