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La Vengeance des infirmes

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drélium 4 Première vision : trop mou et vieillot. Deuxième vision bien plus tard : incont...
Ryoga 3.5 Chang Cheh en roue libre nous offre une succession d'affrontements entre des co...
François 3.5 Scénario sans intérêt, mais scènes martiales à profusion
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Première vision : trop mou et vieillot. Deuxième vision bien plus tard : incontournable pour le fan

NB : Crippled était à l'époque mon premier Chang Cheh avec Five Element ninja et simplement mon premier Shaw Brothers. Peu coutumier du kung fu old school vraiment old school, Je l'avais trouvé trop mou et décevant en comparaison avec Super ninjas et les grands kung fu à la Woo Ping, Jackie ou Sammo. Les combats trop calculés au millimètre manquaient beaucoup de rythme, de souffle et de naturel et ne cassait alors pas vraiment des briques. Ce qui suit est donc l'avis de quelqu'un assurément endoctriné par le old school Shaw qui a redécouvert il y a peu à quel point Crippled est une grande réussite martiale des Venoms en action.

Avis du parfait fan des kung-fus Shaw Brothers, de Chang Cheh, des Venoms, de Chen Kuan Tai et de Wang Lung Wei :

Quand un film débute par une femme qui se fait sauvagement et sans prévenir amputer les deux jambes et que son fils de 10 ans juste à côté se fait couper les deux bras, on se dit que ça promet et surtout que Chang Cheh est en pleine forme. Et en effet, ce film se révèle après maturation comme un sommet des Venoms et une parfaite démonstration de violence gratuite d'un niveau martiale technique et acrobatique démentiel où les Venoms atteignent des sommets. Nos quatre héros mutilés prouvent rapidement que ce n'est pas un petit handicap comme la cessité, la surdité, l'amputation ou la folie qui empêchera nos fiers Venoms d'avoir l'air parfaitement sains et entraînés.

Le fait est que ça ne s'arrête quasiment pas du début à la fin avec un nombre d'armes et d'acrobaties exécutés à la perfection et qui plus est variés à souhait. Même étant dans les plus réputés de la série des Venoms, Crippled Avengers n'a rien de comparable avec les grands wu xia passés de Chang Cheh. En pleine période kung fu shaolin, Cheh n'a que deux objectifs, donner de la violence et du kung fu technique et faire le plus possible de films de ce genre afin de contrer son ancien chorégraphe devenu rival, Liu Chia Liang, qui lui mise avant tout sur la voix martiale, le kung fu non sanglant, et ne réalise pas en quantité astronomique comme l'ogre, mais avec plus de soins et de temps. En ce sens, les kung fus shaolin des Venoms sont mineurs mais hautement divertissants pour l'amateur de vrai old school tendance gros molosses qui tuent avant de réfléchir.

Je salue bien bas l'ambiance délirante, la technique des Venoms, la violence kitsh et tous les combats qui sont incontestablement dans les sommets de la troupe. Moins bis, moins sanglant (et oui pourtant c'est déjà pas mal) et moins fou que Super Ninjas mais incontournables pour qui aime la pure démonstration technique et exhaustive agrémentée de la bonne dose de violence qui peut manquer à un Liu Chia Liang.

Rarement, on aura vu les Venoms à un tel niveau. Une orgie martiale qui se place en tête du top Venoms avec Super ninjas, Shaolin rescuers et Invincible shaolin.

13 juin 2003
par drélium




Chang Cheh en roue libre nous offre une succession d'affrontements entre des combattants infirmes experts en kung fu dans un film mineur mais excitant

Avec la série des One armed swordman et son célèbre héros manchot, ou encore les films japonais mettant en scène Zatoichi le samouraï aveugle, les films asiatiques ont souvent montrés des héros handicapés s'avérant de redoutables combattants, leur infirmité devenant un atout les poussant à se surpasser.

Mais dans Return of the five deadly venoms on peut dire que cette formule est portée à son paroxysme. En effet dès le début du film nos quatre héros vont devenir infirmes. L'un devient aveugle, le deuxième sourd-muet, le troisième a les deux jambes coupées, et le dernier est un jeune chevalier rendu complètement idiot après avoir eu la tête compressée par un engin de torture. Bien sûr ils vont alors rendre visite à un maître en arts martiaux qui va leur apprendre à se battre en développant des techniques particulières pour chacun d'entre eux. Et comme l'union fait la force, ils vont ensemble retourner se venger.

Il résulte de toute cette histoire un film très jouissif et complètement décalé ou les combats s'enchaînent sans temps mort, tous plus cinglés les uns que les autres. Cependant on se rend bien compte en même temps que tout cela est un peu vain, et que le spectacle aussi sympathique soit-il tourne un peu à vide. On est en tout cas très loin des réussites de Chang Cheh du début des années 70, ici l'histoire n'a finalement que peu d'importance, du moment que les combats sont spectaculaires.

Au niveau des acteurs outre le célèbre Chen Kuan Tai, Chang Cheh met en scène un groupe d'acteurs plus ou moins expressif que l'on verra dans les films qu'il tournera entre la fin des années 70 et le début des années 80 (comme Five Venoms, ou encore pour ceux que cela intéresse deux films que l'on peut trouver en VF : L'homme à la lance contre Shaolin, et Trois fantastiques ceintures noires). Parmi eux on retrouve Kuo Chui plus connu aujourd'hui sous le nom de Philip Kwok qui depuis a travaillé avec John Woo, et plus récemment sur Le Pacte des loups de Christophe Gans.

Vous l'aurez compris, ce film s'adresse avant tout aux inconditionnels du genre qui trouveront un spectacle fort réjouissant, les autres risquent de décrocher assez rapidement.



22 octobre 2000
par Ryoga




Scénario sans intérêt, mais scènes martiales à profusion

Jamais aussi à l'aise dans les films de kung-fu que dans les Wu Xia Pian, Chang Cheh livre ici un film délirant mais vide, manquant de la substance même qui a fait la gloire du réalisateur, pour être remplacé par de vrais combats martiaux. On y perd toute émotion viscérale, on y gagne de vraies performances martiales. Reste le petit apport typiquement Changien, à savoir les héros mutilés et autres joyeusetés bien sanglantes. L'un dans l'autre, Crippled Avengers est un bon divertissement, mais pas plus.

Le principal défaut des films de kung-fu des années 70 et 80 est de présenter assez souvent trop de combats répétitifs, même avec des artistes martiaux de talent. Il a vraiment fallu attendre la fin des années 80 pour que le rythme soit mieux maîtrisé. Ici on retrouve ce défaut, avec tout de même beaucoup de combats, le scénario étant mince comme une feuille de papier. Heureusement, deux qualités permettent au spectateur de tenir la distance.

La première est qu'en mutilant ses héros de manière diverses et variées (les yeux, les oreilles, les jambes, le cerveau, les bras...), le film les transforme en supers combattants possédant des capacités extraordinaire. L'aveugle entend tomber une feuille, le sourd utilise des miroirs pour voir arriver ses adversaires, le manchot possède deux bras métalliques avec darts et extension téléscopique (oui oui), le neuneu pratique le "neuneu boxing", le cul de jatte devient un kicker de folie avec ses jambes d'acier. C'est évidemment totalement n'importe quoi, mais cela rend le film amusant et varié.

Deuxième qualité, ici point de David Chiang, Wang Yu ou Ti Lung, mais de VRAIS artistes martiaux, capables de performances impressionnantes. On retiendra surtout Philip Kwok tout bonnement époustouflant au cerceau. Le combat final à trois avec le neuneu, l'aveugle et "mains de fer" devient assez démentiel lorsque ces anneaux entrent en jeu. Les passages à mains nues sont par contre nettement moins impressionnant, un certain Bruce Lee ayant déjà fait table rase sur le sujet quelques années auparavant. Mais lorsqu'il s'agit d'armes blanches, le film devient fort amusant.

On peut aussi parler de l'humour du film, assez rare dans des Chang Cheh mais ici plutôt bienvenu pour éviter que le film se prenne trop au sérieux. De plus, les passages de mutilation viennent également étonner le spectateur, on se coupe des membres à tire-larigo, on tue tous ceux qui ne sont pas contents. C'est évidemment du grand n'importe quoi, mais la vraisemblance est bien le dernier des soucis du film.

Au final, les fans de kung-fu bien délirants y trouveront leur compte, ceux de Chang Cheh probablement moins, on a plus impression de voir un Liu Chia-Liang (pour la profusion des techniques utilisées) malade (pour le côté morbide avec les mutilations) qu'un vrai Chang Cheh. Qu'à cela ne tienne, le film reste délirant et parfois très impressionnant.



23 mai 2003
par François


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