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Reincarnation

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Bastian Meiresonne 1


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Avaler des technicouleuvres

"Reinkarnasi" est non seulement le premier film de l'acteur, artiste martial et futur politicien Dede Yusuf, mais également la toute première production cinématographique de la maison de production PT Kharisma Starvision, association des deux hommes d'affaires avisés Chand Parwez et Shanker RS Bsc…Une première production, qui a failli leur coûter la carrière: dès le départ conçu comme un gros projet avec d'importantes scènes d'action (chorégraphiées par Dede Yusuf, artiste martial émérite) et un tournage reparti entre l'Indonésie, Hong Kong et même le Tibet, le projet est interrompu trois longues années pour cause de la crise monétaire asiatique, qui frappe l'industrie cinématographique de plein fouet. Dans la note d'intention du dossier de presse, les deux producteurs remarquent, pas sans humour, que cette "pause récréative a été très bénéfique au développement purement artistique"…Je serai bien curieux de savoir à quel niveau….Celui de choisir d'autres acteurs en fonction de leur incompétence ? Revoir un scripte que l'on devine déjà foutraque à la base pour l'enrichir de nouvelles situations encore plus drôles ? Ou de répéter des chorégraphies de toute évidence imaginées et répétées entre la sieste de l'après-midi et l'heure de l'apéro.
Non, finalement "Reincarnation" appartient à cette catégorie de films totalement improbables, qui ont connu leur heur de gloire sous le règne de RAPI FILMS durant les années 1990s et ont pu se perpétuer en partie durant la crise des années 1990s, om des producteurs totalement inconscients étaient prêts à tenter tout ou n'importe quoi pour espérer renouer avec le succès.
 
C'est ainsi, que le film démarre par les mots aussi mystiques, que pompeux:
 
"La vie est une source d'énergie, qui ne saura ni durer dans le temps, ni être détruite. Elle change de forme, comme la goutte d'eau, qui est absorbée dans un nuage pour redevenir une goutte d'eau sous la forme de pluie battante.
La même chose pourra être dite du Bien et du Mal, qui cohabitent depuis la nuit des Temps, sous différentes formes, mais dans un même but.
C'est ce que certains croyants appellent "le cercle de la vie".
 
Oui, ça donne envie, est dans la parfaite volonté affichée des créateurs (en partie hindous) d'insuffler philosophie et intelligence dans des œuvres d'Art, mais ne laisse en rien deviner le spectacle qui va suivre.
 
Le film démarre par des chorégraphies assez molles dans ce qui est dit être le "Temple Shabala" au Tibet – et les aficionados des nanars hongkongais seront totu de suite en terrain connu avec une mise en situation qui ressemblerait à s'y méprendre aux pires œuvres de Joseph Kuo.
Des bonzes bagarreurs, on passe à des show girls dans le Jakarta de nos jours, mise en parallèle très claire, notamment dans son jeu de décadrages outranciers, notamment sur des décolletés généreux, la présentation d'un playboy et d'un premier inattendu meurtre, extrêmement graphique, qui rappelle avec bonheur les productions Rapi du début des années 1980s.
La suite est à l'avenant avec la soudaine intrusion de flash-back d'un autre âge avec des décors en carton-pâte, des costumes et des mimiques tous droits sortis d'un mauvais épisode de POWER RANGERS avec un homme se transformant en monstre caoutchouteux, qui viole une femem au rire démoniaque, des yeux qui lancent des lasers et un degré kitsch qui va aller crescendo tout au long du film avant de se muer en pur actioner contemporain fauché. Il ne manque même pas le super vilain, qui éclate en un gros rire dément de longues minutes comme dans les productions indonésiennes des années 1960s et 1970s….
 
Bref, on sent, que Dede Yusuf a voulu y mettre le paquet (le budget se monterait d'ailleurs à 4 milliards de roupies, une somme colossale pour ce type de production à l'époque) en citant pêle-mêle l'ensemble des influences cinématographiques passées et présentes, qui ont dû le marquer de proche ou de loin…sauf qu'à ne disposer d'aucun talent de réalisateur et de n'avoir (visiblement) su s'entourer d'aucune équipe technique compétente, le rendu ressemble à un bouillis absolument indigeste…L'expression australienne "laughing in technicolor" pour décrire le fait de vomir n'aura aussi bien porté son nom que pour le présent film…mais finalement, à un degré de nerd assez fort, on pourrait jouer aux humains infiltrés de "Bad Taste" et même goûter à cette bouillie, le sourire et le cœur aux lèvres devant un tel sommet de nullité.
 
Une énormité, comme seul le cinéma indonésien des années 1980 / 1990s a pu accoucher et qui ne laisse planer plus aucun mystère quant à la déchéance de leur cinématographie…En même temps, peu d'autres pays disposent d'un tel vivier de nanars, qu'il est aujourd'hui de plus en plus bon de déterrer avec les produits ultra formatés que l'on nous sert.


03 novembre 2010
par Bastian Meiresonne


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