Maudite cassette
Re-situation du contexte historique: "The Record" est tourné en plein dans la mouvance (déjà déclinante) des slashers movies américains remis au goût du jour avec la série des "Scream" de Wes Craven. Des larges emprunts à cette série originale sont d'ailleurs visibles tout au long du film, depuis la voix du coupable, en passant par la séquence, durant laquelle Eun-mi enjambe le meurtrier assommé (POURQUOI elle tente de prendre l'ascenseur, au lieu d'arracher le masque du coupable, de l'étrangler ou chercher des secours est l'une des nombreuses aberrations tout au long du film – comme celle de se changer tranquillement dans le sauna, alors que le tueur rôde…ou le fait de vouloir absolument se séparer pour retrouver le psychopathe SANS ARMES…du coup, quand les jeunes l'ont trouvé, ils s'enfuient, car une vague dose de bonne volonté n'est encore jamais venu au bout d'un quelconque malade mental…) ou un couteau enfoncé dans la tête par le côté, etc, etc. L'intrigue s'inspire paresseusement de "Souviens-toi l'été dernier" parsemé d'un zeste du "Blair Witch Project" pour le côté caméscope. En avant la soupe ! Le fantôme sans yeux de la pochette ne sera donc à aucun moment à l'ordre du jour.
Au moins sait-on à quoi s'attendre avec un neo-slasher: des ados débiles, une intro poussive et un dénouement au-delà de toute vraisemblance. "The Record" applique consciencieusement tous ces stéréotypes. L'intro tranche d'ailleurs singulièrement avec sa suite en prenant exemple sur "American Pie" (!) avec un bahut survolté et des blagues un brin salaces…Le changement de ton n'en sera que plus étrange, mais révèle le défaut majeur du film: les personnages présentés en début du métrage sont foncièrement antipathiques. Caïds de leur cour de récré, leurs mauvais tours joués à Sung-wook (la pauvre future victime involontaire) sont loin d'être drôles et valent aux spectateurs de prendre le jeune garçon malade sous son subconscient protecteur. Le film aurait peut-être pu être une réussite en se plaçant du point de vue de la victime ou – mieux – en abattant de manière délicieuse les différents bourreaux…mais que nenni: les scénaristes prennent le parti des jeunes cons, qui font tout pour tenter de survivre face à un croquemitaine plus forts que tous ses illustres modèles réunis (il place des cadavres pile poil dans des salles de classe où vont se réfugier les fuyards; il apparaît tranquillement au détour d'un couloir ou d'un autre, alors que les enfants ont piqué un sprint à faire pâlir Powell et il est au courant des moindres faits et gestes de ses victimes traquées).
Les mises à mort sont d'ailleurs de très moyenne facture, dont deux carrément pas montrés à l'écran. Seul le bras au portable et la toute dernière intervention du croquemitaine amorçaient un degré fun totalement absent du reste du métrage.
Alors, certes, c'était là l'un des tous premiers représentants de son genre au pays du matin calme et la surenchère des produits de même genre a depuis lassé un public occidental, mais la débilité des personnages et les raccourcis scénaristiques trop énormes ne sont tout simplement pas à excuser !
Pseudo-remake coreen de "souviens toi l'ete dernier"
Certainement la plus belle daube de l'histoire du cinema coreen .
A voir absolument .