Un épisode 2 qui a déjà les défauts d'un épisode 3.
Pushpa The Rule, c’est une suite sans un soin minimum d’écriture scénaristique. Ses créateurs étaient peut-être un peu trop conscients que les ingrédients attendus par le public d’un gros blockbuster panindien étaient là. Soit le mélange de style crade et de macho cool du Tony MONTANA du bois Pushpa, l’abattage de Faradh FAASIL en Bhanwar SINGH flic antagoniste de Pushpa, la belle photographie vive, les moments comédie musicale peu nombreux mais mémorables. Et les scènes-climax bien sûr. Il faut cependant concéder que le problème de la romance du premier volet a été résolu.
Hélas, le scénario ressemble à des épisodes de série télévisée mis bout à bout sans se préoccuper de leur donner un fil conducteur. Pushpa corrompt les flics pour libérer les emprisonnés par Bhanwar, Bhanwar qui veut obtenir des excuses de Pushpa… Toutes choses engloutissant le concept de son titre aka Pushpa transforme son village en zone de non droit. Et il y a la fin: SPOILERS le tableau d’un Pushpa ému de la grossesse de sa femme ressemblant aux défuntes campagnes de communication La paternité fait ressortir la face douce de ce grand fauve qu'était Johnny Hallyday. Pushpa qui se rend au mariage familial réconcilié avec tout le monde. Sauf que tout le gnangnan se retrouve cassé parce qu’une bombe explose au mariage. Et vla le cliffhanger de Pushpa 3 (pour le faire revenir encore plus méchant). On aimerait bien que ce genre de choses ne se fasse plus. FIN SPOILERS
Le problème est que, même si on ne s’ennuie pas trop durant les 3 heures 21 du film, ce dernier est un volet 2 dont les défauts sont ceux de pas mal d’épisodes 3 hollywoodiens. Un volet qui pose la question de savoir si le blockbuster indien du Sud ne risque pas de tomber dans le même piège de la surenchère que son cousin américain.
Pushpa poussif
Plus long, plus cher, plus vide.
Inutilement étiré sur plus de trois heures vu le peu que le scénario offre en comparaison du premier volet, manquant d'enjeu dramatique, de rythme, de catch phrase qui fonctionne, de climax vraiment accrocheur, de bad guy marquant et d'un tube musical incontestable (appel d'un compositeur additionnel vers la fin de la prod, vexant Devi Sri Prasad le comp original...), cette suite est indubitablement moins bonne et ne rassure pas forcément pour le prochain volet, à moins que Sukumar n'ait gardé le meilleur pour cette partie (le plot au Japon qui ouvre ce 2nd volet mais dont on n'entend plus parler ensuite par exemple...). Les scènes de combat par contre sont réussies dans le style câblé caractéristique (mais "contenu") des fight masters en charge, et surtout plus nombreuses que dans le premier Pushpa, au détriment par contre d'une action plus scénarisée, signe d'une écriture moins inspirée : ici pas d'équivalent à la course poursuite d'anthologie de Pushpa the Rise.
Pushpa 2 n'est pas la suite améliorée qu'on pouvait espérer mais propose néanmoins du gros spectacle même si un peu à vide, cabotinage d'Allu Arjun compris.
11 décembre 2024
par
Astec