Naphtalinité paradoxale.
Cinemasie colle à l'actu. La preuve, notre Princesse Sarah moyennement nationale revient sur le devant de la scène à l’heure où le groupe Kyo sort son nouveau tube tranxen « Sarah ».
Lotie de dessins chaleureux et d’une animation correcte, cette série a également l’avantage de se terminer un jour, sans pour autant que certaines longueurs injustifiées ne se greffent à l’ensemble pour faire durer le « plaisir ». En nos contrées, le fameux générique de début lié à un excellent doublage français ont achevé de faire de Princesse Sarah une série à succès.
Même si cet animé est tiré d'un roman de Frances Hodgson Burnett, lui-même sous influence Dickensienne, ça n'est pourtant qu'un Heidi’s like de plus. L’idée de départ est celle, classique, de la brave fille bien gentille qui va s’en prendre plein la gu… pour pas un rond sur la trame orphelinat-brimades-sacrifices standard. Calimero est son cousin, le noir pousse un peu trop et le visage de Sarah, aussi fragile qu’une coquille, se brise à chaque épisode devant les attaques fourbes et mesquines des petites pestes de l’institut. Ces dernières n’ont qu’un seul but dans leur vie : pourrir celle de Sarah, qu’honore (« oui c'est pourquoi? » KABOUM!) pourtant Tom Crisford, un homme qui n’a qu’un seul objectif dans sa vie : retrouver la fille de son ami Ralph Crew.
On la voit faire la vaisselle après un dîner de 3000 personnes (« T’oublieras pas de ranger les petites cuillères dans le tiroir du haut ! »), récurer le parquet sur 120000m2 (« Tu referas le salon, il reste des tâches ! »), promener les chiens puis ramasser les crottes (« T’en as laissé un bout sur mon escalier ! ») et repriser les chaussettes de tout l’orphelinat (« Tu les laveras après ! »), le tout en se forçant à sourire et en remerciant les gens d’être assez sympa pour lui adresser la parole. Comme le disait presque Coluche : « quand un avion s’écrase dans le monde, c’est sur les pompes à Princesse Sarah», au point que même les Ingalls se foutent d'elles quand elle tond leur prairie de 400 hectares avec ses ciseaux de couturière.
L’intérêt de regarder une telle série ? Hurler à la tronche de Sarah en même temps que les autres, trouver un personnage inexistant en cellulo sur lequel on peut se défouler, pleurer de rire en la voyant tomber de l’escalier, poussée par ses camarades, puis se relever en disant : « Ch’est pas grave, che vous ch’aime touch quand même beaucoup vous chavez » et cracher ses dents...
Le cynisme de ce texte est toutefois injuste lui aussi, car au premier degré et destinée à des enfants cette série est réellement touchante. A l'heure où les jeunes fillettes animées sont bien souvent assimilées à des lolitas tellement creuses ou excentriques qu'elles en deviennent de véritables icônes sexuelles déviantes (Ed dans Cowboy bebop, mais aussi Noir, Gunslinger Girl...), Princesse Sarah reste une héroïne rassurante, généreuse, humaine et réussie par ses qualités de fabrication mais également par la naïveté d'un personnage qui force le respect. Il est enfin à noter que cette petite analyse n'a rien à voir avec les vagues actuelles de nostalgie régressive, elle ne souhaite qu'être bien jolie et vient à l'aide de tous ses ami(e)s en pointant (pour finir) un peu du doigt un tic agaçant qui tend à se banaliser dans les DA destinés à la jeunesse, sans doute une filouterie pour attirer quelques moins jeunes...
Une histoire triste où tout est triste
C'est incroyable que l'on puisse faire un dessin animé aussi triste quand on y pense. La pauvre petite Sarah, il ne lui arrive que des malheurs. Elle est mal traitée et ne possède strictement plus rien une fois que ses parents ont disparu. A mon avis, certaines personnes doivent vouloir encore montrer aux enfants quelle chance ils ont, même s'ils se plaignent constamment. Les adultes ont les informations télévisées pour leur montrer les désastres quotidiens du monde et les enfants ont le droit à ceux de Sarah. Pour ma part, je n'ai trop rien à dire, parce que je regardais cette série autant que les autres du temps de La Cinq...
Sur le plan technique, trop rien à redire et le gros avantage, c'est que le générique n'est pas de la bande à Dorothée. :)
Le mélo par exellence.
Je suis d'accord avec X27. Tout est réunis pour que ce D.A soit l'un des plus tristes du monde. L'histoire (une riche héritière devient une pauvre orpheline contraint de travailler comme bonne a tout faire dans la pension où l'avait mise son père), la musique, les personnages (Sarah, joyeuse et aimable, malgré la maltraitance quotidienne qu'elle subit de la part de ses supérieurs) et surtout les décors (la ville de Londres est glaciale, monotone et austère).
le dessin animé le plus triste avec Rémi sans famille