Un film visuellement splendide et très sensuel
Peter Greenaway n'est pas à proprement parler un cinéaste très facile d'accès, ni vraiment commercial. Comme Ewan mac Gregor n'hésite pas non plus à se lancer dans des films un peu hors des sentiers battus, on se réjouit de les voir ici réunis.
Résolument sensuel, le film fascinera ceux qui aiment la calligraphie. Car en faire sur le corps de Vivan Wu doit être le fantasme ultime pour la plupart. On est cependant bien loin d'un category III racoleur comme Hong-Kong savait nous en offrir. Greenway est un vrai cinéaste qui rend ces scènes fascinantes et n'oublie pas le fond de son film.
En bref, il ne s'agit ni d'un Cat III ni du téléfilm de M6 du dimanche soir, mais d'un vrai film d'auteur à la touche orientale assez envoûtante. Il est aussi évident qu'il ne s'agit PAS d'un film commercial et qu'il en déconcertera plus d'un. Mais l'expérience vaut la peine d'être tentée, surtout dans une salle de cinéma.
L'érotisme oriental vu par Greenaway...
Plus que tout autre, l'anglais Peter Greenaway a ses défenseurs forcenés et ses détracteurs acharnés. En clair, on aime ou on n'aime pas. Quoi? Principalement
l'esthétique et le manièrisme de ses films, chaque plan étant en effet cadré et
composé comme un tableau. De Zoo à 8 Femmes 1/2 en passant
par l'incroyable Drowning by Numbers, son style unique fait preuve
d'une maîtrise formelle indéniable qui, diront certains, cache un ennui mortel
et un ridicule consommé.
Peu importe! Cette sensualité, cette beauté dans le sens le plus pur du terme,
cette construction narrative non linéaire qui caractérisent notamment The Pillow
Book suffisent à me combler de bonheur et de respect. D'ailleurs, qui
d'autre que Greenaway aurait osé adapter le recueil de pensées inadaptable
de Sei Shonagon écrit il y a de cela 1000 ans, à notre époque entre Tokyo
et Hong-Kong, en osant le changement Noir et Blanc/Couleurs toutes les minutes
et en racontant son histoire dans de surprenantes "fenêtres Windows"?
La perfection est toute relative, mais pour moi ce film s'en rapproche
sérieusement. Les images splendides se marient à merveille avec une bande-son
vraiment originale, où l'on a le plaisir d'entendre à l'occasion d'un troublant
karaoké la voix de Guesh Patty. Quant aux acteurs, ils sont tous formidables.
Vivian Wu n'hésite pas à se donner corps et âme (surtout corps...) à
la caméra de Greenaway, Ewan McGregor a peut-être trouvé son meilleur
rôle et ses "Nagiko" hurlés derrière la porte à la fille qu'il aime n'ont pas
fini de me faire frissonner. Oida et Ogata, 2 acteurs japonais, remplissent
également leur mission sans qu'on n'y trouve rien à redire. The Pillow Book
est à mon avis le plus intéressant des films occidentaux sur l'orient, rien que ça.
Ce n'est pas peu dire qu'il vaut le déplacement.
Bien
Un film d'une beauté troublante, presque palpable .
Un livre d'images à fleur de peau !
Formation de peintre oblige, Greeneway compose ici chaque image afin d'atteindre la perfection visuelle. Il use du split screen avec merveille et entraine le spectateur dans un dédalle de beautés ( charnelles et pictural ). Le passage de la toile picturale à celle cinematographique n'a jamis été aussi patent ! Un joyaux vivement recommandé !
un film boulversant de sensualité
ce film m'a troublé.
les images sont d'une beauté a couper le souffle...
Pierre d'angle, de touche, jalon.
Le cinéma de Greenaway est, avec celui de Godard, le plus intelligent cinéma vivant. Il représente l'exploration maximale d'une façon très déterminée de faire du cinéma : celui de l'exploration radicale du plan et rien que du plan. Le hors-champ, chez Greenaway, cela ne signifie rien, parce que cela ne peut pas être vu. Tout est champ, et tout y est profusion. The Pillow Book, dans cette grande entreprise qui cite Tarkowsky et Bresson, sans nul doute, paraît un peu étrange : les plans semblent s'épurer dans leur distribution. Mais c'est parce que la construction se fait désormais en profondeur. L'espace de distribution n'est plus la planité du plan, mais les multiples couches abstraites que le plan cèle et décèle. C'est du cinéma, et rien que du cinéma, cet art des images en mouvement.