Peut être le film le plus eceurant de l'histoire du cinéma !
Un professeur se livre à des experiences sur des humains qu'il fait enlevé par une bande de fous. Il cherche apparement à trouver une forme de fusion entre le corps humain et les plantes. Mais, son dernier cobaye est un flic enquettant sur la disparition de plusieurs personnes. Son collégue va partir à sa recherche.
Un film qui porte parfaitement son nom puisqu'il ne s'agit que de l'étalage d'organes, de boyaux et liquides visqeux en tout genre. Cela passe aussi par la nécrophilie, le viol, ... Et dire que ce film a été réalisé par une femme ( qui soit dit en passant en réalise une suite ) !
Je suis très amateur de films gores mais alors là ... D'ordinaire, l'amoncellement d'hectolitres d'organes engendre le rire ou au pire l'indifference. Seulement Fujiwara crée un monde cohérent dans sa décripitude, la solitude et ... la mort. L'atmosphère devient si étouffante, éprouvante qu'il en résulte un malaise certain du spectateur se retrouvant ainsi dans le même état de fragilité mentale que les protagonistes du films.
A voir à vos risques et périls ( muni d'un sceau au cas où )
La Nature Humaine
L'artiste avant-gardiste et ici réalisatrice / actrice / chef-opératrice / scénariste… FURJIWARA Kei est issue de cette délicieuse période punk des folles années 1970 du Japon. Une période marquée par le déclin annoncé du grand empire nippon tout juste reconstruit, où une poignée de jeunes (et moins jeunes d'ailleurs) tentent d'entretenir le mouvement mondial libertaire, qui avait pu souffler à la fin des années 1960, tout en s'opposant à l'ambiance "peace and love" ambiante. Une génération à s'opposer aux traditions, mais également à la folle course à l'enrichissement économique.
Sa rencontre avec TSUKAMOTO Shinya semble donc d'autant plus naturelle, mais également fort marquante. Apparaissant dans les moyens-métrages "Phantom of the regular size" et "Adventure of Denchou Kozo", elle est pourtant surtout connue pour sa marquante apparition en femme "défoncée" (dans tous els sens du terme) dans l'incroyable "Tetsuo".
Même si elle poursuit un univers singulier propre à elle, l'influence de TSUKAMOTO semble indéniable: même hystérie, même monde apocalyptique, même fascination de la chair meurtri. Mêmes conditions de tournage également, cherchant à reproduire sur grand écran, ce qu'elle avait déjà imaginé sur scène avec sa troupe de théâtre expérimentale. Ses films seront donc fauchés, mais portés par une dynamique de groupe, acteurs et techniciens proches de la réalisatrice et de son univers, qui feront tout pour faire aboutir le projet.
En revanche, tout en étant proche de l'univers de TSUKAMOTO, il est intéressant de noter à quel point elle va tenter de s'en dissocier dès le départ: alors que TSUKAMOTO est fasciné entre le rapport de la chair et de la machine / de la technologie, elle fait le rapprochement – au contraire – avec la nature…et par extension avec la nature humaine. L'homme devient ainsi un végétal dans le sens premier du terme; alors que la Nature humaine, elle, ne cherche que l'extermination de son prochain, la mort d'autrui ou du moins la volonté de lui infliger un maximum de peine. L'histoire est ainsi celle d'une poignée d'hommes, des trafiquants d'organes, qui cherchent donc à dépouiller des corps des organes vitaux pour la survie; mais au lieu de tuer leurs victimes, ils s'amusent – au contraire – à les maintenir en vie, comme des démons pervers, qui défigureraient l'œuvre de Dieu, tout en offrant tout de même la vie (et une vie, semble-t-il, éternelle à quelqu'un comme l'homme végétal).
Ceci n'est évidemment qu'une des très, très nombreuses interprétations des idées de sa réalisatrice; et le foisonnement d'idées métaphoriques constitue également le point faible du film.
A la différence d'un TSUKAMOTO, qui va rapidement délaisser ses délires visuels punk pour explorer des vraies thématiques obsessionnelles (à l'(instar d'un Cronenberg), FUJIWARA exprime des segments d'idées et d'interrogations sans vraiment réussir à les cerner. C'est avant tout une artiste expérimentale, qui exprimerait du ressenti en jetant de la peinture soigneusement choisie au préalable sur une grosse toile blanche, mais sans chercher à donner un résultat concret, ni à chercher à donner trait à ces jets de peinture par la suite. Toutes ces idées jetées en vrac sont certes fascinantes et le réel soin apporté à les balancer sur écran fait qu'on a envie de s'y intéresser quelque part et de tenter d'y déceler mille et une choses…
En même temps, "Organ" n'est qu'un énorme canevas foutraque, sans queue ni tête; une œuvre dégueulée sur pellicule – un même reproche, qui s'appliquera à son futur "ID" pourtant plus mature et expressionniste.
Ce qui est sûr, ce qu'est "Organ" est une œuvre singulière assez jusqu'au-boutiste, qui en met plein la gueule. Une œuvre, comme il n'en est très certainement possible de n'en voir que dans le cinéma japonais ! Rien que pour ça…
Film malsaint
et assez eprouvant...