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Onmyoji 2

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les avis de Cinemasie

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3 critiques: 3.08/5

visiteurnote
Samehada 3.75
Phildu62 1.5
Kokoro 4


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Magique

Après le très gros succès local du premier opus, basé sur une histoire elle-même très populaire au Japon, Yojiro Takita se lance donc dans un deuxième ONMYOJI avec quasiment la même équipe de départ. Cette fois, le souverain d’un royaume anéanti lors d’une bataille sanglante tente une revanche tardive sur son bourreau, aidé de la magie noire et par le biais de ses deux enfants devenus adultes. Mais le magicien Abe no Seimei est là aussi. On connaît désormais les protagonistes, l’intrigue peut donc démarrer sans préambule, et le réalisateur ne s’en prive pas. Mais il ne s’agit en aucun cas d’un simple film de chambara, avec poignards volants et combats de sabres : si l’action est très présente, la reconstitution de l’époque de Heian est tout aussi, voire plus importante. Décors et costumes sont particulièrement soignés, bénéficiant d’une photographie somptueuse pour donner un spectacle magnifique. Si l’on ajoute que les effets spéciaux sont d’une grande richesse, on aura compris que cette production a les moyens de ses ambitions. Et la profondeur du scénario enfonce le clou : les personnages sont crédibles, l’émotion est une donnée importante du film avec cette malédiction familiale ou le méchant est avant tout une victime, et le vainqueur un simple bénéficiaire des circonstances. L’intervention de Seimei et sa dévouée partenaire apporte la touche ambiguë d’un « héros » loin d’être invulnérable, mais épris de sagesse et aussi d’un humour salvateur. Son acolyte masculin, Hirosama, déjà présent dans le n°1, lui amène beaucoup des situations souriantes qui traversent le film. Le film est vraiment très plaisant à suivre, sans aucune longueur, par un savant dosage d’action et de scènes dramatiques ou plus intimistes, avec une réalisation irréprochable. Accompagné par un score musical très plaisant, ce film a surtout pour atout son casting haut de gamme et pourtant un peu décalé. On y retrouve en effet deux stars de la musique pop nippone, Eriko Imai ex-chanteuse du groupe Speed en brillante disciple de Seimei, mais surtout Kyoko Fukada, une des talento locales les plus populaires malgré son jeune age : chanteuse, actrice de Dramas télévisés, cette vraie beauté est devenue une actrice tout à fait valable, et après son interprétation dans DOLLS de Takeshi Kitano ,on la retrouve ici en jeune princesse maudite, portant à merveille le Kimono et jouant sur un registre émotionnel intéressant. Le rôle-titre, l’Onmyoji en question, c’est enfin Mansai Nomura, héritier d’une famille de grands comédiens, et gloire du théâtre traditionnel Kyôgen, cet intermède du Nô. Sa présence, sa diction, ses manières et sa silhouette androgyne apportent une élégance et une noblesse certaines à son personnage. A la fois intervenant mais aussi observateur des évènements, il est bien le centre du film par qui tout transite. ONMYOJI était certainement une œuvre difficilement exportable, et sa faible répercussion en Occident s’explique naturellement, alors qu’il a cartonné sur l’archipel. Un sujet historique obscur pour le non-initié avec des légendes et mythologies tout aussi méconnues, une manière de raconter qui prend son temps et laisse parfois l’action au second plan, misant plus sur l’ambiance et l’immersion dans une époque lointaine, une interprétation loin des « formats » occidentaux : voilà une œuvre commerciale au bon sens du terme, mais paradoxalement trop japonaise et bien peu adaptable aux standards internationaux. Mais la richesse de cet univers saute pourtant aux yeux de celui qui prend la peine de s’y attarder, et le plaisir est grand à la vision d’un film plus subtil que la grosse machinerie historique qu’il semble être, véritable plongée ludique dans la culture nippone, par un réalisateur qui, pour avoir fait ses classes dans le porno, n’en est pas moins devenu un authentique cinéaste à la filmographie intéressante bien que peu visible, d’un charmant HIMITSU en 1999 à ce diptyque des ONMYOJI de grande tenue.

21 mars 2005
par Kokoro


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