Savoureux
Le début du film donne le ton: tout sera permis. Voilà une grosse parodie qui plutôt que de chercher le non-sens, pioche son humour dans l'excès et la démesure. Si la construction avait été linéaire, un tel parti pris aurait pu être lassant. Le petit plus qui change tout, c'est la construction sous forme d'épisodes qui va manipuler le spectateur pour son plus grand plaisir. La prestation de
Francis Ng est digne de son interprétation dans le
premier Young and Dangerous, parfaitement à l'aise lorsqu'il s'agit d'en rajouter, il porte à lui seul une grand partie de l'effet comique du film. Cependant le reste du casting ne démérite pas et étonne plutôt par l'homogénéité de ton qui contibue aussi grandement à l'ambiance très spéciale du film. Si la réalisation n'est pas particulièrement brillante, elle préserve en tout cas l'essentiel en laissant la part belle aux acteurs. OUATITS est un petit bijou d'humour décalé qui mérite largement de retenir l'attention.
25 septembre 2005
par
jeffy
Peu de moyens mais excellent scénario et un grand Francis Ng pour cette étonnante parodie
Je dois avouer que les films de triades m'intéressent très peu. J'ai tenu 20 minutes sur un Young and Dangerous. Je préfère de loin un film comme Too many ways to be number one (TMWTBNO), nettement plus drôle et moins subversif. Once upon a time in triad society est à ranger dans la même catégorie, même si la réalisation n'est pas du même niveau. Ici on prend un des personnages des Yad (renommé ici Kwan, la production des Yad acceptant assez mal de voir leur tirelire déguisé en clown) pour tourner en dérision le monde des triades, suivant un scénario fort amusant.
Son intérêt principale est de nous montrer l'histoire de Kwan de deux manières, la fausse et la vraie. On assiste donc à deux histoires mettant en scène les mêmes personnages, mais avec une tournure très différente et tout aussi drôle. Une première fois Kwan est l'homme qui voulait être bon dans le monde des triades, la seconde fois c'est un vrai salaud. Evidemment tout est exagéré dans les deux sens, on pense du personnage très naïf à un des plus beaux salauds qu'on ait vu à l'écran. Un bon scénario est une chose suffisament rare dans un film HK pour être souligné. On se souviendra en particulier d'un anniversaire tout bonnement mémorable, ainsi que de quelques autres passages d'une méchanceté à toute épreuve.
Il faut aussi souligner la performance de haute volée de Francis Ng, mémorable dans ses deux rôles, surtout le second. Sa voix de la deuxième partie est assez colossal, à ranger aux côtés de celles des grands jours de Tony Leung Ka-Fai ou d'Eric Tsang. Il fallait vraiment un acteur de grand talent pour donner vie à ces deux caractères très caricaturaux, et on sait que Francis est le roi des personnages très typés (tics, mimiques, etc...). Le reste du casting est moins intéressant, le film tournant autour de Kwan en permanence. Il est cependant choisi pour s'éloigner des beaux gosses aux cheveux longs à la YaD. Le seul beau gosse à cheveux longs du film termine en flic qui plus est. Finie l'idéalisation des triades, ici il n'y a que des victimes ou des bourreaux, les seconds devenant les premiers un jour ou l'autre.
Au niveau technique, c'est nettement moins bon, avec des moyens visiblement très limité. Le doublage des voix en studio manque évidemment de spontanéité, et la réalisation n'a rien d'exceptionnelle, même si quelques passages sont bien troussés. Le montage est par contre efficace, le rythme est sans faille pendant quasiment tout le film. On peut aussi apprécier la bonne utilisation de la voix-off et la musique assez correcte pour un film HK.
Vous l'aurez compris, Once upon a time in triad society, c'est un film HK typique comme on les aime, avec peu de moyens, mais de sacrés idées et le surjeu de Francis Ng utilisé à bon escient. Le genre "triades" a donné naissance à beaucoup de mauvais films, mais aussi beaucoup de très bons (Beast Cops, Jiang Hu the Triad Zone...), et auquel on peut ajouter sans aucune hésitation ce petit film très caustique. Un petit chef d'oeuvre d'humour noir tout simplement, avec l'anniversaire le plus étonnant de l'histoire...
Une bonne petite surprise.
OUATITS surfe sur la vague des Young and Dangerous 1 et consorts, ça c’est sûr, seulement il parvient à s’en démarquer par une histoire astucieuse et qui prend cette mode à contre-courant. Tout d’abord on pense qu’on va assister à une nouvelle glorification des Triades, ce qui arrive au départ, mais le film prend une autre tournure lorsque Kwan (Francis NG Chun-Yu) revoit sa vie défiler lors de son hospitalisation et à ce moment cette magnificence disparaît. Puis deux retournements du scénario arriveront et cette glorification ne sera pas toujours présente, ce qui est franchement agréable.
La réalisation n’a rien d’extraordinaire, n’importe quel réalisateur aurait pu faire la même. Il y a bien un ou deux plans d’HK la nuit qui ressortent du lot mais c’est tout. Par contre la structure est bien pensée, le film étant divisé en 4 parties bien distinctes. Je ne vous parlerais pas de ces parties pour éviter de trop dévoiler l’histoire. La musique a des sonorités jazzy, elle n’est pas grandiose, cependant elle reste en tête.
Les acteurs ne sont pas formidables, Francis Ng le premier qui surjoue un peu trop à mon goût. Par contre Spencer LAM Seung-Yi joue très bien deux rôles qui sont totalement à l’opposé. La copine à Kwan est toute mignonne, dans l’ensemble le casting féminin est charmant, sauf pour les sœurs jumelles (quelles sont moches !).
Si OUATITS ressort du lot ce n’est ni grâce à son interprétation, ni grâce à sa réalisation mais bel et bien grâce à un scénario malin. Le narrateur qui n’est autre que le « héros » ne cesse de jouer avec nous, il est antipathique à souhait, ceci change du beau Ekin des Y&D, et rien que pour cette raison le film est plaisant à voir. D’ailleurs le long métrage commence comme Y&D, mélangeant bande-dessinée et réalité, cependant Francis Ng se retrouve sur les toilettes sans papier, alors il n’hésite pas à s’essuyer avec cette B.D et dès cet instant (l’introduction du film) on sait que ce ne sera pas une pâle copie de plus et que le réalisateur va bouleverser les règles de ce genre de production.
N.B : A noter que la censure a frappée et c’est bien dommage, à 2 ou 3 moments des « bips » viennent effacer certains mots ; comme on dit : une fois, ça va, deux fois, ça va, trois fois, c’est lourd… En bref, ce jeu de mot pourri pour vous dire que la première fois que ça arrive, ça fait sourire, mais à force cela devient énervant.
20 juillet 2002
par
Junta