Elise | 3.75 | L'eau plus chère que l'or |
Le vieux puit reprend des thèmes déjà présents dans le précédent film de Wu tianming Life. Cependant, il ne se répète pas mais apporte des nuances, et des évolutions particulières. Life montrait, en fond de sa critique de la société chinoise, le dur labeur des chinois pour leur famille et leur village. D'ailleurs comme dans Life, la scène d'introduction montre le personnage principal en train de travailler surement, la sueur coulant comme une rivière sur sa peau... Cette partie devient prépondérante ici, montrant avec quel acharnement les paysans se lancent dans une mission qui a objectivement très peu de chance de réussir. Mais leur survie est en jeu et ils doivent tout tenter pour trouver de l'eau, l'état n'apportant pas son aide. Tout comme Life, la critique sous jacente de l'état absent se fait ressentir. Dans un pays où l'état est censé assurer le même niveau de vie pour toute la population, les région éloignées ne sont pas prises en compte par l'état désintéressé. Le gouvernement préfère agir sur les zones largement plus peuplées, soit l'est du pays, et laisser les régions de l'ouest à leur propre sort. Les villages se battent entre eux pour les quelques sources d'eaux qui subsistent et chacun doit donner de sa personne pour arriver à survivre.
Au milieu de cela, on retrouve le même problème de classe, le personnage principal, Wangquan, contraint de se marier avec la veuve riche, alors qu'il aime Qiaoying. Celle ci tente toujours de s'approcher de lui, mais il ne fait que l'ignorer, cherchant à ne pas succomber, et ainsi ne pas embarrasser sa famille. Mais là est une grande différence avec Life, dans le rapport de force. Autant les riches ont plus de pouvoir, mais au final, dans Le vieux puit, c'est la fille pauvre qui est forte et la riche qui est faible. En effet, Difeng voit bien la relation qui persiste entre Wangquan et Qiaoying et elle subit cette relation, alors que de ce son coté, Qiaoying gère très bien l'absence de Wangquan en faisant elle même un forcing, limite du harcèlement, jusqu'à ce que ça passe. Et au final, c'est elle qui décide de l'abandonner, usant de sa force pour lâcher prise et partir, alors que les deux mariés était incapable de faire quoi que ce soit.
Finalement, encore une belle oeuvre de Wu Tianming, qui reprend un peu les mêmes thèmes, qui est encore un peu long, mais qui reste très intéressant pour comprendre la vie des chinois dans les années 80.