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La Mère

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.12/5

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893 4
bazdebaz 4
Chip E 3.5
hkyume 4.5
JoHell 3.75
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Kokoro 4.25
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nisei 3.75
Pikul 4


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Le bruit des haricots grillés

Ce n'est pas tous les jours rose chez la famille Fukuhara, quand la maladie a raison des époux et des enfants, quand les mômes sont sur une plaque rotative ou quand la teinture fait des siennes sur les habits des clients. Il y a bien sûr des instants de bonheur, lorsque le père fait craquer les haricots grillés dans sa bouche, lorsqu'on pique-nique au bord de l'eau en mangeant du « Pâté Picasso » ou lorsqu'on se souvient des belles années de la blanchisserie en vivant ses dernières heures. Naruse filme ces hauts et ces bas avec autant de réserve que de tendresse, vouant une affection de tous les instants à ses personnages sans pour autant chercher à les rendre bigger than life. Il en résulte une œuvre simple et chaleureuse, à mille lieues de la brûlante passion de Nuages Flottants que le cinéaste nous contera trois ans plus tard. Magnifique interprétation tout en nuances et en humilité de Kinuyo Tanaka.  

10 décembre 2012
par Chip E


Un cinéaste discret

S’il est un cinéaste méconnu parmi les grands classiques japonais de l’age d’or, c’est bien Mikio NARUSE dont seul NUAGES FLOTTANTS a acquis une grande notoriété. NARUSE en choisissant de tourner des comédies dramatiques centrées sur la vie de petites gens (les SHOMIN-GEKI chères à OZU) se fermait la porte des festivals internationaux d’alors recherchant plutôt de l’épique exotique en costumes sublimé par Akira KUROSAWA. Il est bon de redécouvrir aujourd’hui ce personnage timide et introverti marqué par la vie, à la filmographie qui lui ressemble. OKASAN est très représentatif de sa manière.Il s’agit de la chronique du quotidien d’une famille japonaise peu après la deuxième guerre mondiale : le film datant de 1952 c’est alors un sujet parfaitement contemporain. Raconté par la fille aînée TOSHIKO, le récit nous plonge dans la vie de ce foyer profondément marqué par les deuils successifs : la mort du fils aîné et du père.Mais aussi les petits évènements tristes ou gais qui rythment le temps qui passe : les jeux des enfants, le flirt de TOSHIKO avec un boulanger sympathique et un peu naïf, les clients de la blanchisserie, le voisinage, l’ami du père défunt et ancien prisonnier de guerre, les fêtes du quartier avec un concours de chant,… Autant de points de repères que NARUSE traite avec une pudeur absolue, sans aucun effet de style, avec une façon d’observer sans trop s’immiscer dans l’intimité de ses personnages, mais avec une humanité profonde. Son regard sur l’enfance déborde ainsi de tendresse indulgente, sans aucune niaiserie mais avec une justesse de ton confondante. La simplicité du style touche au sublime, rendant passionnante une histoire somme toute banale. La poésie n’est pas absente, comme cette courte séquence ou le petit gamin TETSU apporte un cadeau à son oncle malade, des poissons dans un bocal que le père observe mélancoliquement, image d’une vie débordante et apaisante pour celui qui va bientôt la quitter. Mais si NARUSE évite toute dramatisation, le fond de son histoire reste d’un pessimisme incontestable et profond.Le regard de la mère vers qui le réalisateur se tourne régulièrement, est révélateur de ses doutes, de ses angoisses en l’avenir, d’un sentiment d’injustice face à l’inéluctabilité d’un destin souvent injuste et douloureux. Tout cela rejoint le leitmotiv répété tout au long du film : le temps passe trop vite, et il faut faire avec. Kinuyo TANAKA est exceptionnelle dans le rôle-titre, entourée de comédiens parfaitement dirigés (NARUSE étant réputé pour cela) dont les jeunes enfants ne sont pas les moins talentueux.Dans le rôle du jeune boulanger on reconnaîtra Eiji OKADA au début d'une longue carrière: Hiroshima mon amour, La femme des sables,Le visage d'un autre... Avant de nous donner en 1954 une superbe adaptation du romancier KAWABATA avec LE GRONDEMENT DE LA MONTAGNE, Mikio NARUSE signe là un portrait de femme souvent bouleversant, célébration de la mère que les dernières paroles de sa grande fille résument parfaitement : « Maman,es-tu heureuse ?Je voudrais tant savoir. Je te souhaite une longue vie heureuse. Maman » Un film magnifique.

01 octobre 2005
par Kokoro


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