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Nuages d'Eté

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.12/5

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14 critiques: 3.8/5



Ordell Robbie 4.5 Un Naruse admirable d'épure, de retenue et de souffle romanesque
Xavier Chanoine 3.75 Universalité des thèmes, visuellement remarquable et que de sagesse !
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Universalité des thèmes, visuellement remarquable et que de sagesse !

Ce qui est très intéressant dans ce film de Naruse Mikio, c'est la douceur et la fluidité avec laquelle est traité le récit qui pointe pourtant du doigt les conditions de vie délicates d'une famille de paysans tentant par tous les moyens de survivre dans une société qui ne semble être faite que pour apporter des problèmes à ceux qui, paradoxalement, la font vivre. On retrouve donc le cadre typique d'un film de Naruse, à savoir cette caméra qui épie sans gêne les conversations des membres d'une famille ou d'un couple, chacun ayant son petit mot à dire sur la société qui les poussent à travailler tous les jours pour au final se restreindre : la question de l'argent est très souvent abordée et peut même être "motrice" de la narration générale abordant des thèmes aussi variés qu'existentiels dans la société japonaise. On y parle de l'héritage et des magouilles pour que l'Etat ne vienne pas y mettre les pieds, on y parle de mariage arrangé pour que la famille puisse prospérer dans la tradition et pour faciliter les formalités d'un héritage, on y parle aussi du couple et des questions que chacun se pose pour trouver une certaine stabilité et un avenir propice. Est aussi abordé la question de l'éducation, des valeurs et traditions nippones qu'un Nakamura Ganjiro défend becs et ongles car il représente en quelque sorte le vieux Japon, celui où l'on a peur que son fils salaryman se marie avec une étudiante, peur aussi que son fils quitte le foyer pour s'installer à Tokyo, la capitale. Et pour aborder ces thèmes avec justesse et précision, Naruse s'arme d'un casting de grande classe, confrontant les générations avec sagesse et réflexion : deux Japon différents s'opposent, d'un côté la jeunesse désireuse de faire de grands coups et de l'autre le Japon vieillissant préparant l'avenir avec crainte.

Porté par un casting trois étoiles et filmé avec un sens du cadre absolument bluffant, Nuages d'été est l'un de ces grands films du patrimoine japonais qui ne paye pas de mine à première vue et qui se révèle pourtant être une oeuvre importante parce qu'elle aborde des thèmes universels avec le traitement d'un grand maître de l'image. Obligatoirement, la plastique se rapporte aux grands films d'Ozu de la même période, avec ce jeu des regards qui se perdent, cette position des acteurs dans le cadre et chose à part, ces deux ou trois travellings discrets apportant le souffle nécessaire pour ne pas tomber dans l'austérité visuelle. Mais un Naruse d'une telle tenue, arborant des couleurs à faire pâlir un Kinugasa, sublimant son sujet par une direction d'acteurs et d'actrices remarquable (dont un Nakamura Genjiro au sommet dans le genre pathétique, vieillot et touchant) démontre bel et bien que le "quatrième grand du cinéma japonais" pouvait rivaliser sans crainte avec les plus grands du mélodrame mondial. On a connu plus émouvant, mais Nuages d'été est bien un classique.

08 avril 2008
par Xavier Chanoine


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