Ouh que ça a mal vieilli!
Du
Ninja Blanc on a quelques souvenirs brumeux finalement assez agréables. Un blanc comme nous qui connaît les techniques des Ninjas et qui marave une ribambelle de méchants Ninjas de toutes les couleur sur une île du Pacifique, accompagné d'un black super musclé qui lui aussi distribue de la châtaigne. Sauf que 20 ans après sa sortie, le film est assurément du niveau du reste de la carrière de Sam Firstenberg, c'est à dire très mauvais. Et surtout nous n'avons plus 12 ans.
Alors qu'on se souvenait d'un Michael Dudikoff plutôt très fort, on découvre ici des scènes de combat presque aussi maniérées que celles des films de kung-fu des années 70, avec la même vitesse très mollassonne et surtout un niveau technique très moyen. Il y a qui plus est une baisse de niveau assez évidente entre le premier film (qui n'avait pourtant rien de fabuleux) et cette suite. Les combats manquent de fluidité, les coups sont téléphonés, on n'y croit pas un seul instant. Le film tombe encore plus dans le ridicule lorsque Steve James s'en mêle. Tous muscles dehors, l'acteur singe maladroitement Bruce Lee dans ses mimiques et tente d'insuffler un peu d'humour via quelques punchlines qui feront plus rire par leur ridicule qu'autre chose.
Quant à la partie ninja, elle n'a rien de bien original: on nous montre comme dans le film précédent un camp d'entraînement, on utilise quelques armes et techniques déjà vues mille fois ailleurs, bref, ces ninjas là n'ont rien de très fun. Le film donne de toute façon une impression de vacances assez prononcée, entre le lieu de tournage (une île du pacifique) et l'attitude des "militaires" qui passent leur temps à faire du bateau et de la moto. Gageons que l'équipe du film en a évidemment un peu trop profité...
Au final, si cette suite se montre clairement inférieure à son prédécesseur, elle a le mérite de nous rapprocher d'autant plus du nanar.
Le temps détruit tout
J’étais déjà moyennement fan quand j’étais gosse, mais revoir ce gros nanar aujourd’hui ne revêt plus grand intérêt, si ce n’est l’inévitable côté nostalgique inhérent à ce sous-produit de divertissement sans rythme et sans originalité. Dudikoff ne décoche pas un mot, se contentant de dégainer lourdement ses poings et d’enchaîner les clés de bras ou les coups du lapin sans passion. C’est filmé avec les pieds, incohérent au possible… mais voilà, c’est aussi un digne représentant d’un certain cinéma des années 80/90 qui faisait fureur dans les cours de récré de ma génération – impossible donc d’être trop méchant !