Mefiez-vous des sages-femmes...
Avec ce second opus du segment MPD Psycho, qui rappelons le est une adaptation du manga de Otsuka Eiji, le travail accomplit jusqu'alors change complètement de direction. Fini l'onirisme palpable de certaines séquences du premier opus (la pluie fluo, les chimères, les pots de fleur) et place à une enquête policière façon NCIS un poil plus recherchée et captivante. Les impatients peuvent aller se rasseoir, on n'en saura pas plus, mais cette suite étonne par son côté morbide bien plus poussé.
Vous savez, MPD Psycho vol.2 c'est un cadavre retrouvé avec un téléphone dans les intestins. C'est aussi une femme qui dégobille toutes les 10 minutes dans les toilettes et qui séquestre des nouveaux-nés, c'est un homme qui écoute du rock tout en reluquant quelques faux snuff, c'est une pluie qui tombe malgré le ciel bleu, tout comme c'est aussi une lycéenne qui accouche dans une cabine de toilettes. MPD ne ressemble à aucune autre série, MPD fascine et déroute par son intrigue passionnante mais faiblarde, écoeure par son rythme inexistant et ses filtres de censure grossiers, mais MPD intéresse, questionne. Pas forcément folichon d'un point de vue visuel (malgré une saturation de couleurs rappelant parfois Argento), on se tournera d'avantage vers l'ambiance étouffante du segment. Ce genre de climat inquiétant, comme si l'on était seul dans un immense centre commercial, avec cette musique diffusée dans les hauts parleurs perchés sur les plafonds...cette musique qu'on ne déchiffre pas bien mais qui nous harcèle...les bruit des pas que l'on entend au loin, on sait qu'il y a une présence mais pourtant, rien aux alentours, pas même l'ombre d'une silhouette...C'est à peu près ça MPD vol.2, dont on connaît l'existence du criminel mais l'on ne sait jamais à quoi il ressemble concrètement.
Particulièrement axé sur les accouchements, cet opus peut vite devenir difficile pour quiconque s'indigne devant de tels actes, les vols de nouveaux-nés suivis du meurtre des mères. Ce n'est pas gai et ça n'a jamais été son but, même si l'esprit Manga se dégage bien plus ici que dans le premier opus. Il faut voir les réactions de Osugi Ren dans la peau d'un inspecteur un peu à côté de la plaque, ses grands gestes, ses hurlements dans la salle de conférence, et ses baffes portées à l'encontre de son assistant. On ne s'est pas trompé sur la marchandise, MPD est bien un manga live, il respire le manga live malgré ses nombreux défauts. Pas toujours inspiré mais plaisant à suivre, j'attend avec impatience la suite des évènements.