| Alain | 3 | |
| Anel | 2.25 | |
| François | 2.25 | Longue et sans originalité, une suite décevante malgré quelques délires |
Après un premier opus pas complètement convaincant niveau romance mais franchement réjouissant niveau comédie, cette suite peine à retrouver le même allant et masque son manque de créativité derrière des délires certes dans la tradition des comédies Hong-Kongaises, mais tout de même assez hors propos. Le résultat reste regardable et pourrait même atteindre des records de "Mais qu'est-ce que c'est que ce film?", mais globalement déçoit.
Il faut dire que le concept de départ n'était pas vraiment propice à une suite très original. On reprend les mêmes et on recommence, on remplace les sous-tifs par des produits pour bébé, on en profite pour philosopher très légèrement sur les relations amoureuses et la parenté, on laisse les acteurs en liberté dans quelques délires bien sentis. Cependant, on sent aussi et surtout que c'est avant tout un film de commande, et que les scénaristes ont dû comblé le manque d'idées par rapport au concept en comblant avec des délires loufoques hors sujet. Ca ne dérangera pas trop le public local (le preuve en est avec le succès de la suite à hauteur de l'original), mais même les fans occidentaux n'accrocheront pas forcément.
La tentation est en effet grande de décrocher, tellement on ne saisit pas la raison d'exister de plusieurs scènes, visiblement ajoutées pour se taper un délire et déclencher l'hilarité que le scénario même peine à déclencher. Le film ne rivalise pas avec son prédécesseur en terme de total de rires, c'est une évidence. L'écriture parfois maligne de l'original (sous-entendus, double sens) a ici disparu pour laisser place à du surjeu parfois convainquant (Lau Ching-Wan réussit presque toujours ses envolées grotesques) parfois regrettable (la pauvre Rosamund Kwan décidément peu gâtée depuis son retour). On a toutefois évité l'écueil de la comédie plus raisonable qui copierait son prédécesseur sans aucune hésitation. Mais le manque de cohérence est ici un peu trop important.
Pourtant le casting était étoffé avec l'arrivée de Rosamund et Cecilia, on retrouvait les caméos et références, on se délectait du gigantesque cabotinage de Ching-Wan, de son duo toujours réussi avec Louis, et des pitreries de Gigi "Huh Grrr" Leung. Certains passages emportent le morceau, comme la présentation des produits (la référence à Contact, énorme), les délires surprennent et déroutent, mais souvent fonctionnent. Il y avait sûrement matière à faire une très bonne comédie avec ce matériau, mais on a un peu trop l'impression que les délires font office de rustines pour combler les trous béants de l'histoire originale. On pourrait souligner les faiblesses de la partie à message, avec de nouvelles considérations bien plates sur les relations amoureuses. Ce n'est décidemment pas le fort de Chan Hing-Kar. De plus, Cecilia et surtout Rosamund se voient affublés de rôles bien inutiles.
Au final, la balance penche dans le mauvais sens contrairement au premier film qui comblait plus facilement les faiblesses de son discours. Ce n'est pas vraiment que le film est mauvais, on rit finalement assez souvent. Mais durant 1h50, le film n'a pas grand chose à dire, et on pourrait regarder les différents délires à part comme autant de petits sketches certes très drôles, mais pas très judicieux dans une histoire qui manque d'intérêt. Et puis disons aussi que les bébés pleurnichards sont moins vendeurs que les belles poitrines du film précédent. Les délires méritent tout de même le coup d'oeil, surtout si vous êtes fans des membres du casting. Sinon le film est vite oublié, son prédécesseur traitant du même sujet avec beaucoup plus de réussite..
Alors, prochain film, les difficultés de l'adolescence ? Avec un peu de chance il faudra attendre 15 ans pour, peut-être que Patrick Leung et les gens très capables du casting trouveront des choses plus originales à faire entre temps...
