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Made in China

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Ghost Dog 3.75 Un esprit libre
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Un esprit libre

JIA Zhang-Ke aurait pu mal tourner. Trainant très jeune avec la délinquance en bande de sa ville, Fenyang, il doit son salut personnel à sa curiosité et à son attirance pour l’art. Il découvre Bresson, Antonioni, et surtout Hou Hsiao Hsien : Les garçons de Fengkuei lui font comprendre que filmer le destin de gens simples, proches de sa condition modeste, a du sens, de l'intérêt. Sa décision est prise : témoin de son époque, il montrera la Chine dans sa mutation économique, politique, idéologique.

En un peu plus d’1 heure, Julien Selleron parvient à capter des instants et des paroles précieux autour de ce metteur en scène atypique et attachant, quoi qu’on pense de son travail au final. Il décrit ici une forte tête cachée derrière un sourire affable, un homme qui sait être exigeant voire autoritaire sur un tournage tout en attachant de l’importance aux choses simples de la vie, comme une petite dose d’humour bien placée ou un respect des traditions touchant.

Surtout, il faut savoir entendre ce que nous dit JZK. Qu’il est un combattant qui doit sans cesse affronter subtilement un gouvernement qui le surveille et qui joue le rôle d’épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Qu’en choisissant l’indépendance dans son travail, il aurait été considéré comme un parasite en URSS ou en Chine maoïste, puisque n’œuvrant pas pour la collectivité. Qu’il n’a toujours pas le droit de montrer ses films dans son propre pays, dans sa propre ville natale alors qu’il est connu dans le monde entier, car il est considéré comme un auteur « subversif ». Que malgré tout, le régime s’assouplit petit à petit, que la mentalité de la jeunesse est bien plus libre que celle de ses parents.

En concluant sur une scène magnifique de JZK entre ses 2 parents, fiers de leur rejeton comme pas permis, mais souffrant au fond d’eux-mêmes en pensant aux sacrifices que leur fils a du consentir pour arriver à la consécration, et révoltés silencieux face à un régime qui les pousse à découvrir en clandestinité ses œuvres sur des DVD pirates de mauvaise qualité, Selleron signe un des meilleurs portraits de cinéastes contemporains de ses dernières années. Merci à lui.

Disponible sur le DVD du film The World

08 avril 2008
par Ghost Dog


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