Entubée
HUO Jianqi fait définitivement partie de la - désormais - vieille école de cinéma chinoise, qui aimerait se donner des allures de cinéma progressiste; pourtant sous couvert d'un film magnifiquement éclairé et un rythme envoûtant, le vrai message fait rapidement son apparition : le personnage principal, tenancière d'un petit boui-boui sur un marché traditionnel accepte finalement de garder son neveu, dont les parents n'ont pas le temps de s'occuper. La mère de ce dernier est dit préférer spéculer en bourse (oh la vilaine capitaliste), plutôt que de s'occuper de son garnement (l'avenir du pays !!) et son mari refuse de faire la cuisine (la place derrière les fourneaux appartient à la femme !!). Et vive la pensée unique.
La suite confirme malheureusement la présence toujours aussi gênante du message sous-jacent : des requins immobiliers (re-oh les vilains capitalistes) ont jeté leur dévolu sur la rue du marché traditionnel (ou tout le monde est si heureux, alors que les affaires marchent pas très bien) et notre héroïne principale se fera littéralement entuber par les gros capitalistes...Fin du film. Ah non : l'héroïne risque de retrouver son bonheur par son reflet opposé par un homme (bref, son image reflété par le grand parti).
Théorie contestable, mais tellement présente dans des films du même type, qu'on en verrait une conséquente.
Faisant abstraction de cette litanie, le film est une simple tranche de vie d'une femme en plein chamboulement. Toujours désirable, elle arrive pourtant à un carrefour de sa vie, où elle est obligée de se remettre en question pour savoir emprunter la bonne voie à emprunter; pourtant son âge avancé ne suffira pas à la préserver d'un mauvais choix. Travers sentimentaux et mélancolies féminines traduites par plusieurs destins de femmes.
Joliment filmé, la simpliste intrigue s'étire pourtant en longueur et n'est pas suffisamment soutenu par un savoir-faire digne des plus grands auteurs dans leur genre (WONG Kar-Wai, MING Liang-Tsai,...). Un ennui poli se distille dans lentement, mais sûrement à travers les longues minutes jusqu'à la finale largement prévisible pour tout spectateur un minimum attentif.
Dans un même genre, il y a eu largement pire; mais également largement mieux !
Une réalisation bien maîtrisée : des beaux cadrages, une belle photo et surtout un très bon repérage. L'actrice est belle, l'histoire un peut trop classique, mais on se laisse envoûter...
un combat émouvant
Une très bonne actrice pour une histoire plutôt touchante. Expressions de tous les combats de la vie: le travail, la vie d'une femme chinoise, les relations familiales, l'amour, la prison... Et toujours la cigarette à la main.
