Énorme coup de gourdin.
Mais qu'est-ce que c'est que cette moyenne interne frileuse à souhait ?? :p
Jouissif sans conteste, mais nanar ou Z, certainement pas, je m'insurge ! Bis surement mais pas nanar !
Certe, avec des scènes telles que la défonce (désolé, je ne vois pas d'autres mots) suspendue, on ne peut nier le caractère ouvertement putassier et racoleur de Hanzo et de Shintaro Katsu en particulier, qui en rajoute des tonnes pour gonfler le charisme de son personnage, mais cet état de fait sied à merveille à l'ensemble du métrage qui ne fait jamais semblant et ose sans gène le mélange sexe sado maso / chambara hyper sanglant avec un équilibre et une audace extrême qui impose le respect. L'ensemble du cast cabotine indéniablement mais leurs attitudes exagérées ne délestent jamais le rythme et l'énergie surréaliste de cette franche réussite du chambara débridé d'exploitation. Le tout passe extrêmement vite de par une intrigue simple mais ténue et un excellent enchaînement de scènes outrancières tant au niveau sexe que dans son généreux lot de geysers de sang sous pression (Mention pour l'armada de pièges mortels incrustés dans les murs de la baraque d'Hanzo), mais pas seulement.
L'outrance vient aussi du caractère délicieusement rentre-dedans de Hanzo qui n'est surtout pas le genre de policier à s'embarrasser de paperasse. Parfait rebelle indomptable défiant constament l'autorité, son franc parler le mène vite fait, bien fait au coeur du sujet. Qu'il soit devant un haut officier ou une noble dame, sa gouaille et son lourd appareillage lui confèrent une audace verbale et physique qui radicalise immédiatement chaque scène. A la fois machiste grossier et irrésistible charmeur tout en virilité bestiale, humaniste enragé par excellence, Hanzo est un personnage naïf définitivement entier, penché vers le bien du peuple qu'il protège des mécréants au grand dam des plus vils notables, usant pourtant de méthodes qui relèvent de la pure barbarie féodale. Dès lors, l'homme ne connaît aucune anicroche à ses plans finement préparés puisqu'il ne cache jamais rien de ses intentions. Droit au but pourrait être sa devise, droit au but, Hanzo 2 y va tout droit, féroce et sans chichi. En dehors d'un cabotinage parfois excessif mais jamais hors de propos qui doit certainement s'accentuer en VF, Hanzo 2 se place autant en parfait foumoila jouissif que très loin du Z nu comme un vers. L'excellente voix originale caverneuse de Shintaro, son regard perçant, son sérieux inébranlable et son corps animal, terrien, magnifiquement ancré au sol ne sont à manquer sous aucun prétexte.
Nous sommes donc en présence d'un sommet de décadence déviante du chambara au scénario classique mais très agréablement déroulé, parachevé d'une BO psyché culte à souhait gonflant à merveille la dose de divertissement mangaesque, et d'une mise en scène certe loin des références expérimentales, mais qui sait utiliser au mieux le savoir faire technique des artisans du Jidai Geki et tout ce qui a fait le succès de l'exploitation japonaise avec une férocité baroque qui sert parfaitement le propos (un policier d'époque) et l'action (du sexe et du sabre). En particulier, la mise en scène des combats a quelque chose de terriblement nerveuse qui transparaît dès la superbe intro et qui faisait largement défaut à bon nombre de prédécesseurs. Pourquoi pointer du doigt la présence de l'équipe de Baby Cart derrière les combats et la musique alors que la surrenchère générale place ce Hanzo 2 au niveau de violence graphique de Baby Cart 2 tout en y ajoutant une dose de déviance vicieuse pour un mix sexe / violence quasi unique en son genre ? No comprendo.
Ne pas avoir vu le 1er Hanzo "à cause" de Wild Side s'avère peut-être un bon moyen de déguster directement le meilleur épisode de la série. En tout cas, Masumura montre encore une fois qu'il savait parfaitement comment mener sa barque à bon port et nous offre du bis maîtrisé et jouissif en puissance qui permet de découvrir un Shintaro Katsu grande gueule gonflé à bloc, pas aux antipodes mais tout de même bien différent de son rôle légendaire de Zatoïchi. Les bonus Wild Side nous permettent d'ailleurs de mieux cerner la forte personnalité du duo Katsu / Masumura qui fit sans doute beaucoup pour l'alchimie tout à fait singulière de cette adaptation d'un manga (Jidai-Gekiga plus précisément) culte au Japon.
Florent a vu juste
Petite précision sur la technique de Hanzo pour augmenter la taille de son pénis (vu dans le premier film) : il le pose sur une surface plane et le bat avec une petite masse ou encore pourfend des matières denses avec celui-ci afin d'augmenter, présume-je, sa force de pénetration. Si j'étais quelqun de mauvais goût je dirais : nanardesque et "jouissif".
07 septembre 2004
par
Astec
Ne vaut pas Kung Fu Hara Kiri...
Avis spoilant sur la VF Kung Fu Hara Kiri
Est-ce à cause de la copie au doublage français délirant qui semble avoir été charcutée comme c'était souvent le cas à une époque reculée où le cinéma d'Extreme Orient rayon "genre" n'était vu que comme un cinéma Bis que ce Kung Fu Hara Kiri semble un sommet nanaresque? Pas tout à fait vu que les idées dignes du meilleur du pire HK sont aussi dans la narration et pas que dans le dialogue.
Kung Fu Hara Kiri, c'est un peu l'anti-the Cat: deux premiers tiers tonitruants de Z et une dernière partie un peu moins délirante. Mais étant signé d'un cinéaste adoubé par Oshima comme un initiateur de la Nouvelle Vague nipponne, c'est un peu comme si Godard avait réalisé the Cat après A Bout de Souffle. On peine à croire que c’est le meme cinéaste qui a réalisé la Femme de Seisaku qui nous gratifie ici de tant de faux raccords, de coupes de plans bidons et de zooms plus qu’approximatifs. On peine à croire que c’est un cinéaste dont l’œuvre révèle une vraie morale de cinéaste dans son rapport à la violence qui a réalisé ce croisement Z des Babycart, de l’abjecte série Tokugawa d’Ishii Teruo et des mauvaises séries télévisées seventies.
C’est bien simple : des idées nanaresques cinq étoiles, Kung Fu Hara Kiri en regorge au kilomètre. Les deux acolytes ridicules d’Hanzo y sont incapables de proférer une phrase intelligente. On peut aussi mentionner ses dialogues ultrapoilants et son doublage où on a parfois l’impression que c’est Raymond Barre qui fait la voix d’Hanzo/Katsu Shintaro. Hanzo y surgit d’une tombe ou d’un placard. Hanzo fait la leçon aux parents plus préoccupés par le pognon que la sécurité de leur enfant. Hanzo fait aussi la leçon à ses ennemis sur la question de l’avortement et no'ublie pas de leur rappeler la morale. Hanzo dit aussi à un seigneur que prendre son pied en torturant une jeune femme a une fin comme toutes les bonnes choses et le torture pour lui faire voir à quel point ce dernier « donne du plaisir » aux femmes en les torturant. Sans parler de l'utilisation d'un couloir plein de gadgets bondiens pour faire jaillir des geysers de sang des ennemis l’attaquant par surprise. Hanzo casse aussi par sa seule force les murs du décor cheap du film. Et grosse idée Bis digne de Nam Lai Choi: Hanzo montrant aux seigneurs qu’il n’a pas peur de se faire hara kiri en faisant mine de s’ouvrir le ventre devant eux et en leur balançant des morceaux de pastèque. Ah oui, et Hanzo agit souvent en 2/3 de tenue d’Adam...
Mais s’il est un point qui donne au film ses plus « grands » moments, c’est tout le chapitre « Hanzo et les femmes ». Hanzo a en effet une arme infaillible pour leur soutirer des informations : son pénis qui en érection ridiculise celui de Rocco Siffredi. Ayant tenté des tortures dignes de Ishii Teruo pour soutirer des informations à une femme, Hanzo décide alors de la faire jouir, espérant que ce sera plus efficace. Son pénis devient alors une tour monumentale dont il se sert pour faire tourner le corps de sa « victime ». Et face à une veuve, c’est encore son attribut viril qui lui permet d’obtenir de précieuses informations de cette dernière qui selon lui n’attendait que ça. Et puis cette apothéose finale : Hanzo qui une fois sa mission accomplie lance un appel pour qu’il n’y ait plus de sang versé.
Et à cela s’ajoutent des musiques toujours mal placées entre sous-score babycartien (c'est la même équipe qui faisait les scores de la série Babycart d'ailleurs), sous-score blaxploitation et sous-score de série télé seventies. Kung Fu Hara Kiri ne semble là que pour emporter le spectateur dans une tornade nanaresque et le faire se plier en deux et réussit ainsi à rivaliser avec les « meilleurs » nanars HK. En plus d’avoir donné des chefs d’œuvre au cinéma nippon, Masumura lui aura aussi offert un sommet dans le pire à la fin de sa vie. Ce film mérite mieux qu’une diffusion lors de la soirée Inrocks de l’Etrange Festival, ce film mérite mieux que de demeurer entreposé à la Cinémathèque de Toulouse qui possède la seule copie française du film, copie qui a servi à cette projection.
Car il s’agit d’un bijou nanaresque qui ravira l’amateur de Bis le plus "exigeant". Et on reve de découvrir les autres épisodes de cette série.
Avis sur la VO Hanzo the Razor 2: The Snare
Inutile de dire que privé de son doublage français le film perd une partie de son charme nanaresque. Le film demeure plus jouissif et bien moins longuet que le premier volet de la série mais on ressent encore plus le caractère paresseux de la mise en scène de Masumura, l'écriture scénaristique baclée (le film semble ne pas savoir quoi raconter), le score médiocre et le cabotinage des acteurs. Pour un produit d'exploitation ne pesant finalement pas grand chose cinématographiquement et sauvé par sa propension à tout oser, surtout le n'importe quoi.
Terriblement puissant ce Hanzo
Il y a quelque chose de jouissif à voir Hanzo en action. Sa première apparition donne le ton: il se fout de tout et de tout le monde, seul compte son travail. Et s'il doit donner de sa personne pour découvrir des indices, notre héros le fera sans hésiter.
Katsu Shintaro s'échappe un peu du personnage de Zatoichi, sans pour autant perdre une once de son charisme légendaire. D'une nervosité qui n'a d'égale que son insolence, Hnzo est un vrai mec, dans tous les sens du termes, et il le prouve dès le générique, où il muscle son engin qui ferait passer Rocco pour un petit joueur. Il s'agit d'ailleurs de son arme la plus importante, celle qui fera avancer l'histoire, plus que son sabre.
Franchement bis, "hanzo 2" est un bon moment de rigolade, rythmé par des scènes purement nanardes, mais aussi des combats vifs et brutaux, bien mis en scène, et la prestation grandiose de Katsu qui y met tout son coeur.
A ne pas mettre entre toutes les mains, mais à voir, assurément!
Sorti de la tombe
Second épisode de la trilogie "Hanzo the Razor".
Après la (laborieuse) mise en place du premier, la série est débarrassée des poncifs explicatifs, vite expédiées lors du générique reprenant carrément les scènes d'exposition du premier. Hanzo s'entraînant dans son jardin et "fortifiant" son sexe à coups de bâton en bois et bourrinage de riz.
Le personnage ainsi défini, plus de place est alors accordé à l'intrigue - bien plus dense que dans le premier épisode. Se battant toujours contre les pouvoirs hauts placés corrompus, la série sert également à introduire quelques critiques envers la société, tel l'avortement clandestin et la montée des sectes; est également égratignée l'abus de pouvoir des responsables hiérarchiques d'un Japon féodal : tandis que le peuple crève de faim, les bourgeois s'enrichissent sur leur dos.
Bien évidemment, les messages sont vite expédiés par un Hanzo très caricatural et noyés sous une bonne dose de film d'exploitation.
Hanzo est le pendant samouraï d'un "Dirty Harry" ou d'un "Shaft" de la même époque : en confrontation ouverte avec les institutions justicières en place, il préfère faire parler son sabre (et son sexe) au lieu d'appliquer la loi à la lettre; mais contrairement à ses illustres modèles, il n'est pas seulement menacé par une simple remise de ses fonctions, mais par la peine de mort, ses supérieurs pouvant lui demander à tout moment de commettre le fameux "Hara Kiri" en signe de soumission.
Très typé des films d'exploitation '70s mondiaux, la musique entraînante est à l'avenant (bien que moins réussi que dans le premier épisode) et la séquence de la prêtresse avant l'avortement à la limite du psychédélique. A ses références plutôt occidentales se joint la forme d'exploitation typiquement japonaise, avec tortures, séquences de fouettage et bondage de jeunes femmes dénudées.
En cela, ce second épisode va bien plus loin que le premier, étoffant quelque peu le côté "Z" auquel on est en droit de s'attendre.
Une bonne partie de scènes sont directement repris et étoffé par rapport au premier : la séquence de l'interrogatoire de la prêtresse, suspendue par un filet pour s'empaler sur le sexe de Hanzo, mais également la maison truffée de pièges contre des envahisseurs, uniquement montrée dans le premier et qui sert de fond en comble dans ce second.
Ce second épisode est largement supérieur au premier, mais reste toujours en-deçà du potentiel attendu d'un tel délire...
Deuxième opus de la trilogie unique.
Je suis d'accord avec nitram aka Tagada, on est loin du nanar, ce film est totalement subversif. Le ton employé dans la série ne ressemble à aucun film chambara, la noirceur des personnages combinée à l'aspect glauque de cet univers rendent ce film unique.
un des sommets du cinéma d'exploitation 70's! massacre, viol, torture, le tout accompagé d'une superbe musique groovy psychedelique! un Shintaru Katsu en grand forme et serieux comme un pape! les autres épisodes sont inférieurs a cet opus, mais toujours autant jouissif! Qualifier ce film de "nanar" est bien reducteur..