Bad trip
Premier long du futur acteur principal de la grosse artillerie "Casshern", ISEYA est abonné à cette nouvelle école horripilante "branchée" d'une mise en scène tape à l'œil qui ne véhicule finalement pas grand chose.
Accumulant dès le départ les effets visuels, dont toute une première partie en images grossièrement retraités en dessin animé, puis de nombreux effets d'accélérations dans une même scène pour passer d'un protagoniste à l'autre, il abusera de sommaires procédés tout au long d'un scénario finalement pas très follichon. Censés représenter les effets durables de diverses drogues (reproduites avec plus ou moins de bonheur pour ceux ayant touché aux produits illicites), les effets sont parfois intéressants (mouvement inattendu des motifs du plafond de la voiture), souvent pénibles (une caméra décrivant un arc en cercle de 360° pendant une durée INTER-MI-NABLE). L'intrigue aurait pu se résumer en un court-métrage sympathique, mais s'étire inutilement en longueur, notamment à cause des effets de style ou d'interminables dialogues entre jeunes sans aucune importance, ni style. N'est pas un Tarantino ou un Kevin Smith qui veut.
En somme, le film rappelle furieusement les jolis exercices de style de l'acteur devenu réalisateur SABU, dont la courte - mais excellente - présence de l'acteur Susumu TERAJIMA n'est certainement pas étrangère; mais là où SABU compensait un manque flagrant de budget par une folle créativité et des personnages réellement attachants, ISEYA agace par ses effets friqués faciles et des personnages finalement dénués de tout charme. On s'en fiche royalement de cette tête à claques d'apprenti yakusa s'apitoyant sur son pauvre sort de transitaire d'ecstasy ou du pauvre flic se faisant quasiment tabasser par des gamins; plus de profondeur ou d'attention accordé à l'esquisse de ses personnages aurait été salutaire. D'ailleurs les différentes intrigues en parallèle (voiture de sport volée; flic incapable) ne sont pas du tout développés et ne débouchent sur ... rien.
Pas mauvais, mais prétentieux et trop long, "Kakuto" s'oublie aussitôt vu.
