K-20: Legend of the Mask

Dans l'actuel renouveau du cinéma japonais, il y a parfois des drôles de prises de risque; que penser de l'ultra courageuse décision du producteur du studio d'animation de quelques-uns des plus gros succès de mechas, "Robot" d'investir une somme conséquente dans l'adaptation (remise au goût du jour par So Kitamura) de l'une des séries de romans les plus célèbres de Rampo Edogawa, "K 20" et d'en confier la mise en scène à la réalisatrice habituée de doramas ("Unfair") et d'une poignée d'obscurs titres d'horreur durant les années 1990, Shimako Sato (OUI, je sais, ça fait une phrase beaucoup trop longue…). C'est pourtant bien ce qui est arrivé sur ce projet de "K-20", finalement loin du compte d'avoir recoupé sa mise de départ…Pas sûr non plus, que l'on reverra de sitôt d'autres aventures du super-héros…

 

Dommage, car "Legend of the mask" agit véritablement comme la naissance d'un futur héros en devenir avec d'intéressants perspectives pour une éventuelle suite. Comme dans "Ichi", le véritable héros n'est pas du tout celui que l'on pense, puisque le charismatique Takeshi Kaneshiro sera véritablement poussé à endosser la fausse identité du véritable K-20 avant d'en assumer l'héritage. Je me garderai bien de dévoiler toutes les subtilités de l'intrigue, car c'est justement ce revirement de situation, qui fait tout le sel de cette production…

 

Le restant ne tranche pas franchement avec les films de super héros…des années 1990…Car décors, personnages cabotins et effets un peu fauchés font davantage penser au "Batman" de la franchise relancée par Burton (sans le génie), plutôt que par les récents exemples américains des super héros en plein doute. Un aspect foncièrement comic book de la vieille époque, d'autant plus surprenant dans un pays où le manga est roi…Cette désuétude fait le charme, mais pose également les limites de cette superproduction: Il vaut mieux le regard d'un enfant, plutôt que celui d'un adulte blasé pour pleinement apprécier les aventures du héros masqué…D'un autre côté, cette simplicité quasi infantile, sans véritable éclat de génie, ni aucun enjeu fait un peu tâche dans l'actuelle cinématographie plus développée.

 

Ne reste plus qu'à espérer, que les producteurs prennent courage en un second épisode plus sombre, plus mature, destiné à un public un tout petit plus âgé – d'autant plus, que le cadre (uchronie durant laquelle la Seconde Guerre Mondiale n'aura pas eu lieu, creusant les différences sociales au pays levant et ouvrant le passage à des idéologies pas très saines) se prêterait merveilleusement à des incursions plus torturées.