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Jeans Blues: No Future

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visiteurnote
- 2.75
k-chan 3.75
Miyuki 2
Mounir 2.5
Pikul 1.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

On the road

Débutant sa carrière de réalisateur à la Toei en signant en 1964 le premier volet de la longue série des Kunoichi Ninpo (franchise toujours vivace!), Sadao Nakajima a tout d’abord oeuvré dans les genres phares de la maison : le jidai-geki et le ninkyou-eiga. Pourtant, à mille lieux de ces productions souvent mornes, c’est le virage des années 70 et l’avènement des yakuza-eiga âpres et réalistes qui le mit sur le devant de la scène. Artisan besogneux évoluant dans l’univers mafieux d’un Kinji Fukasaku avec une nette prédisposition à la dérive exploitationiste, les polars teigneux de Nakajima constituent un pan majeur et méconnu des productions Toei 70’s, à ranger aux cotés des travaux d’un Kinji Fukasaku, Teruo Ishii ou Norifumi Suzuki. S’il a déjà travaillé à plusieurs reprises avec l’acteur-star Tsunehiko Watase, son association inédite avec la ténébreuse Meiko Kaji ouvre un champ d’action plus sensible faisant virer le film vers le road-movie romantique. Célébrée pour ses compositions de femme rebelle et mutique des années 71-73, les nouveaux films de l’actrice semblent vouloir l’inscrire dans la position plus classique de compagne/épouse fragile (Yadonashi, Sasori : Grudge Song, Yakuza Graveyard). Des rôles plus en retraits qui déçoivent forcément tant ses fameuses postures glacées et solitaires semblaient être son unique raison d’être. Ici en jolie compagne délaissée, elle ne parvient pas à transcender l’imagerie tragique du couple paumé qu’elle forme ici avec son alter-égo masculin. Fortement romantique, le film ne fait certainement pas l’impasse sur les excès violents. Et à l’image du titre-programme, le ‘No future’ teinte l’ensemble d’un fort regard mélancolique désabusé sur une douce révolution soixante-huitarde qui n’a de cesse de s’éloigner (photographie aux teintes oranges fatiguées). Jeans Blues : No Future vaut d’ailleurs surtout pour ses balancements de tons, ses soubresauts violents similaires à une fuite tragique en avant d’où les instants innocents s’effacent inexorablement. Débutant comme un habituel pinky-movie avec ses atours flower-power et guitares wah-wah, Nakajima dérive vite vers un style ‘contemporain’ plus phallocentré et met en parallèle la trajectoire d’un homme et d’une femme qui finiront bientôt par se rencontrer. La belle Hijiriko (Meiko Kaji) campe une jeune beauté lassée des bars-branchés et des nuits sans fins, Jiro (Tsunehiko Watase) incarne lui une petite frappe engagée dans une magouille qui se retourne contre lui et dont il ressort indemne non sans avoir subtilisé un confortable pactole. Son échappée en voiture croisera celle de la belle, sans but ni motivation ils partageront une route que l’on pressent déjà mortelle. Doté d’une réalisation quelconque sans grandes recherches formelles, Blue Jean : No Future se fait remarquer par ses penchants sanglants (une rixe introductive à la pelle où le ralenti décuple l’impact des coups, le final au bodycount satisfaisant et à la posture tragique efficace) mais surtout par une ironie pleinement palpable de la part son réalisateur (plan décalé d’une poule regardant le couple s’ébattre, un drapeau japonais faisant office de cible à fusils,…). A la manière des scénarios de Sabu, le destin semble se jouer du couple dépassé par une force omnisciente (couple transporté dans un container accidentellement refermé, rencontre inopinée avec les truands au bout du parcours) . Le pactole amassé, promesse d’un avenir radieux mais forcément éphémère, se verra bêtement perdu par maladresse. Vague macguffin, l’argent fuyant ordonne un récit très libre où s’articulent les déambulations de personnages colorés. Le couple vagabond et naif se trouve en effet poursuivi par les ex-associés de Jiro, à savoir une bande patibulaire de mafieux de seconde zone bientôt rejointe par une lascive comparse cherchant l’argent facile. Des maladresses du couple fuyard aux errements gagesques de leurs poursuivants, le récit se déroule nonchalamment parfois avec une tendresse naïve pour ensuite enchaîner sur des bastonnades plus nourries. Le pseudo-pessimisme du film sans cesse chahuté ne devient dès lors qu’une pose artificielle qui réussi malgré tout à donner corps à ces constituants hétérogènes. Ce curieux yakuza-eiga tourné vers un proche passé rieur sacrifie son potentiel dramatique au profit de dérapages soudains nappés d’une mélancolie prégnante. Jeans Blues : No Future ne dépasse pas son statut de film mineur mais se révèle loin d’être déplaisant, le charme vintage et naïf de l’ensemble fera tomber les réserves justifiées à l’encontre d’un routinier produit de série sans grand prestige. Retrouvez cette critique illustrée et bien d'autres dans la nouvelle mise à jour d'EIGA GOGO!

22 septembre 2006
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