Samo Hung, Jackie Chan, Andy Lau, Tony Leung... Un casting qui fait rêver ! Le scénario est intéressant, profond, très travaillé. Une plongée dans le monde des prisons n'est certes pas un thème nouveau, mais il est abordé ici de façon intéressante et parfois touchante (cf. Samo et son fils ou l'épisode du meurtre de la petite amie de Jackie). La fin réserve quelques surprises, mais ne les gâchons pas :-) La musique est tout particulièrement intéressante, un thème à la flûte de pan qui revient, lancinent, toute une ambiance... Quant à la mise en scène, difficile de lui reprocher grand chose : elle sait parfaitement instaurer une ambiance pesante, à la limite du malaise, qui sied si bien au film. On a bien sûr droit à quelques combats, au demeurant plutôt tournés vers le réalisme, et qui ne constituent pas le principal intérêt du film même si les scènes d'action sont toujours de très bonne facture. Au passage soulignons la scène au cours de laquelle Samo cuisine à la sauce kung-fu. L'occasion pour lui de montrer une nouvelle fois combien on peut être impressionnant sans cogner, l'occasion aussi de caser sans doute la scène scène drôle du film...
A voir, mais attention ! Il ne s'agit pas de kung-fu comédie, et à peine de kung-fu...
L'univers carcéral a toujours été une source inépuisable d'histoires fascinantes aussi bien pour les spectateurs que pour les scénaristes. On est plutôt habitués aux " jails " US (souvenez-vous des Evadés , Meurtre à Alcatraz, Slam, … parmi les exemples les plus récents), c'est dire si on ne renie pas cette plongée au cœur des prisons chinoises qui ne sont, on s'en serait doutés, pas des modèles de respect de la dignité humaine. Le réalisateur a choisi de raconter des histoires croisées pour décrire les différents types d'hommes qui fréquentent cet enfer, et ce choix s'avère très intéressant même si un peu frustrant du fait que chaque histoire est moins développée que d'habitude.
Le premier personnage mis en scène est un flic, incarné par Tony Leung Ka-Fai et forcé de se réincarner en un malfrat pour s'infiltrer dans une prison et mener son enquête. Ca ressemble fort à un film de Van Damme, Death Warrant, mais très vite, dès que les portes de la prison sont franchies, on s'intéresse au destin d'un père de famille (joué par Sammo Hung) malheureux comme les pierres parce que son fils lui manque et qui multiplie les tentatives d'évasion. Survient ensuite Jackie Chan (un petit rôle lui est réservé, surprenant…), qui a tué par accident un membre d'une triade locale et qui craint pour sa vie même en tôle. Destins croisés, destins cruels dans un univers infernal et insupportable où règne la loi de la jungle, la loi du plus fort, aucun des 3 protagonistes n'en sortira indemne. Je dois d'ailleurs vous révéler un secret : c'est un des seuls (le seul ?) film où Jackie et Samo mourront à la fin (et plutôt 2 fois qu'une…). Une fin qui fait furieusement penser à Nikita, réalisé la même année...
Vous l'aurez compris, ce n'est pas un simple film de prison banal, mais un constat terrifiant de micro-état totalitaire au sein d'une ex-colonie qui se veut un tant soit peu démocratique, où la corruption, les meurtres et les tortures sont monnaie courante et atteignent même le directeur de la prison. Je pensais que Crime Story était le film le plus noir de Jackie, mais je n'avais pas vu celui-là… Dans ces conditions, le bêtisier final classique fait carrément tâche et rompt franchement avec le ton général de ce film sans concessions.
Amateur de kung-fu, calmez vos ardeurs, il s'agit avant tout d'un film de prison. La première partie n'échappe pas à tous les clichés des films de prison américains, ce qui n'a rien de phénoménal, mais plus la deuxième partie s'approche, plus le film, comme souvent dans les films HK, devient justement plus HK, plus cinglé, plus speedé, plus violent. La rupture est flagrante à partir du châtiment de Sammo Hung, on enchaîne avec un combat dur, nerveux, court et réaliste entre jackie chan et le roi de la vendetta, puis le film continue sa montée de violence vers un final en forme de gunfight à l'image de The killer pour terminer en apothéose nihiliste.
Un film dur, âpre, limite glauque, mais qui vaut le détour, ne serait-ce que pour voir Jackie et Sammo (très bons dans leur rôle à contre emploi) en anti-héros pas drôles du tout, laissant même leur place de vedettes au profit de l'histoire, sombre et éclatée (les différents protagonistes sont abordés en parallèle).
Bref, une première partie qui se regarde (assez commune tout de même) et une seconde partie à voir pour découvrir comment on termine un film de prison à HK.
Island Of Fire, surtout en reprenant Tony Leung Ka-Fai au casting, surfe sur la vague du succés du Prison on Fire de Ringo Lam Ling-Tung, tout en reprenant les clichés de plusieurs films de prisons américains, L'évadé d'Alcatraz en tête. Pourtant, aussi grosses soient ses ficelles, le film, grâce à un casting impressionnant et quelques scènes "coups de poing" parvient à faire passer un bon moment.
Tony Leung, flic taïwanais, se voit obliger de "s'envoyer" undercover en prison afin de d'enquêter sur la mort de son mentor. Parallélement, Jackie Chan, joueur de billard hors-pair finit en prison après une longue série de malheurs aussi injuste qu'horrible qui le méneront involontairement au meurtre. Andy Lau Tak-Wah, mafieux et grand frère de celui que Jackie tua accidentellement, se fait volontairement coffrer afin d'aller assouvir sa vengeance lui-même. Tout ce beau monde débarque donc dans une prison pour le moins glauque et dans laquelle, on retrouve un Sammo Hung Kam-Po en vieux roublard ami de tout le monde et un Jimmy Wang Yu en énigmatique boss de la prison, le genre à se gominer les cheveux avec du blanc d'oeuf et à se balafrer le bras pour calmer l'apétit de vengeance des autres...
Le casting est effectivement hallucinant et même peut-être un peu trop, tant les histoires de chacun sont maladroitement entremêlées. Car hormis Tony Leung qui est clairement le rôle principal, chacun des autres possédent un temps d'apparition égal néanmoins filmé au "sur mesure". En effet : Sammo Hung fait son clown qui enléve toutefois son nez rouge le temps d'une scène touchante même si cliché avec son fils, typique Sammo, en somme ; Andy Lau joue au dur avec sa belle gueule, comme d'hab ; tandis que Jackie Chan se retrouve certes dans un rôle très noir mais n'oublie pas de remplir sa partie du film de fights typiques "Jackie" qui sont comme toujours très bons, mais ici complétement décalés ave le reste... Même Jimmy Wang Yu dans son rôle de Tai-Lo, semble tout droit sorti d'un de ses vieux films de dur genre Wang Yu n'a pas de pitié pour les canards boiteux (ca faisait longtemps que je voulais placer ce titre impossible...). Du coup, malgré une interpretation très propre de chacun, on croirait Jackie sorti de Crime Story qu'il renie aujourd'hui d'ailleurs autant que ce Island Of Fire, Sammo d'un Eight Taels Of Gold actioner, Andy d'un de ses Rich & Famous, etc.... Tout ceci renforcé par le fait que tout à été filmé dans le desordre pour opter après coup pour un montage plus que douteux, ce qui détruit définitivement toute unité dans le film.
En Bref, qui dit casting all stars, dit film irrégulier dans le traitement, tant chacun tente de tirer son bout de couverture. Cela n'empêche toutefois pas à Island Of Fire d'être un bon petit film très noir dépéignant non sans clichés, l'univers carcéral. Un film plutôt sympathique.