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Infernal Affairs 3

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les avis de Cinemasie

10 critiques: 2.17/5

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53 critiques: 2.94/5



Xavier Chanoine 2.5 Soporiphique, mais il paraît que c'est à la mode...
Arno Ching-wan 2 Epilogue inachevé
Archibald 3 "Psycho-blockbuster" plutôt intéressant
jeffy 3 Essai non-transformé
Ordell Robbie 1 Sommeil Infernal
François 1.5 Dénouement infernal
Anel 2.5
Aurélien 1
MLF 2.75
Elise 2.5
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Soporiphique, mais il paraît que c'est à la mode...

Inutile de s'étendre longtemps sur le sujet, Infernal Affairs 3 est le plus mauvais segment de la trilogie du duo Lau/Mak. A aucun moment on ne retrouve la classe de la mise en scène du premier opus, ni même la beauté dramatique du second. Pire, il n'y a rien de bien étonnant dans son approche résolument classique du polar troublant où les fausses pistes et les ellipses s'enchaînent comme des perles et ce dans n'importe quel sens. La construction de Infernal Affairs 3 se veut cassée par un enchaînement spectaculaire (le mot est juste) de changement d'époque comme si c'était naturel de dynamiser le scénario en passant de 2003 à 2002, puis "un mois plus tard", "12 mois plus tard" et rebelote dans le sens inverse histoire d'envoyer le spectateur sur la touche pour bien lui montrer qu'aucun personnage n'a été oublié. On retourne donc auprès de Tony Leung et son officieuse donzelle Kelly Chen pour mettre en avant leurs petits jeux médicaux bien cucul (Tony Leung en deviendrait même presque lourd) à base de séances d'hypnoses. Génial. Andy Lau passe ici pour un grand malade, Eric Tsang une vieille crapule croyant à ses heures perdues, Anthony Wong en vieux type grognon (qu'on retrouvera incroyablement classe dans Exilé, chef d'oeuvre de Johnnie To)...même Leon Lai paraît bien fade, à l'image du film lui-même.

On se demande même l'intérêt de faire un troisième opus, esthétiquement à la ramasse par une mise en scène faiblarde usant d'artifices visuels craignos comme les filtres chromatiques pour soutenir les flash-back ou cette réutilisation de teintes argentiques bien ternes. Mais dans le fond, cet Infernal Affairs n'est pas un mauvais film, car bien bricolé malgré la mollesse d'ensemble, c'est juste qu'on s'ennuie royalement et l'on cherche à comprendre l'utilité de cette séquelle tout juste rattrapée par un score correct et un twist bien débilos mais rigolo.

14 janvier 2007
par Xavier Chanoine




Epilogue inachevé

Deux idées principales semblent être à l'origine du métrage. La première se concentre sur les tourments intérieurs du personnage joué par Andy Lau, afin de finir la démonstration commencée avec les tantras "enfer sans fin" cités dans les deux premiers épisodes. IA3 essaye de définir le mal et ses conséquences sur l'individu coupable via une sorte de paranoïa destructrice, ce qui est intéressant mais finalement redondant, le jusqu'au boutisme de cette théorie était inutile puisque, bon, voilà, on avait déjà bien capté le truc.

La seconde, excellente, change de ton par rapport aux deux premiers épisodes (polar pour le premier segment, fresque mafieuse pour le deuxième) oriente cet épilogue vers le domaine du suspens psychologique. En clair, Hitchcock et De Palma sont cette fois en ligne de mire. Couillu, ce concept ne trouve pourtant pas la magie qui avait oeuvré jusque là, malgré une volonté et une ambition affichées de se hisser à la grande hauteur des grands auteurs cités ci-dessus. En témoignent plusieurs scènes, comme la filature d'un homme qui boîte et le leurre provoqué par un bruit identique de claudication, ailleurs, plus tard. Lau est trompé par les apparences, sa piste n'est plus la bonne et on a là un fait typique du genre très joliment fait. C'est aussi le cas avec cette séquence mémorable chez une psychologue, lors de laquelle Lau et Leung s'y croisent étrangement, leurs rêves également. Lau perd pied avec la réalité, nous avec.

L'essai est très louable, ambitieux même, mais ça ne fonctionne pas. La réalisation est cette fois ultra plate et la musique limite présente, un comble par rapport à l'opus précédent. Quant aux acteurs ils font tout sauf surjouer et assurent le "less is the best" histoire sans doute de ne pas montrer qu'ils captent queue dalle au scénar, vous savez, de ces acteurs de séries TV qui ne savent pas où l'histoire les mènent et ne savent pas non plus qu'ils incarnent un traître qui se dévoilera à l'épisode 22 de la saison 8.

Le métrage a manifestement été torché en deux temps trois mouvements, ce qui achève de rendre cette conclusion ratée et ennuyeuse. A l'arrivée, IA3 fait objet de sympatique annexe aux deux premiers, mais c'est vraiment dommage, il y avait là de quoi faire un chef d'oeuvre, un aboutissement de taille. On se retrouve avec un brouillon de film, le premier jet d'un storyboard malheureusement immédiatement filmé en flux tendu. Ca n'est toutefois pas là n'importe quel brouillon, sachons le reconnaître.  


 



22 septembre 2004
par Arno Ching-wan




"Psycho-blockbuster" plutôt intéressant

Andy LauTout d'abord je vais essayer de dégager la trame de ce troisième opus de "Infernal Affairs" (pas facile !). L'histoire commence quelques temps après la mort de Yan (Tony Leung Chiu-Wai) et semble d'abord s'orienter vers la situation (professionnelle & psychologique) d'Andy Lau Tak-Wah. Puis on apprend qu'il existe d'autres "Goo Wak Jai" infiltrés dans la police comme lui ; il est vrai que Lau n'était apparemment pas le seul à être envoyé par Sam dans la scène du début du 1er opus. C'est là que nous ai présentés Leon Lai Ming, puis sa relation avec Cheng Dao Ming (l'Empereur Qin Shi Huang dans Hero). De là le film, à travers d'innombrables saut dans le temps, évolue sur deux trames temporelles : la première que l'on peut situer aprés le 1er épisode. Tout ce qu'il s'y passe a toujours un lien direct avec le passé (simple prétexte pour voir re-débarquer Tony, Anthony, Eric....). La seconde trame temporelle se situant donc quelque mois avant la mort de Yan (Tony Leung), soit un peu avant le premier épisode.

Il est clair que ce scénario (encore plus que celui du 2) tourne autour de l'histoire du 1. Ce qui démontre que cette trilogie n'a pas été écrite à l'avance, mais bien à partir d'un seul scénario à succès. Cependant, Alan Mak Siu-Fai a laissé (volontairement?) assez d'éléments dans le 1 pour rendre le tout cohérent.

Autant le 2 replaçait des éléments du 1 ou en expliquait l'origine sans jamais nous y renvoyer visuellement. Autant ici, on replace les mêmes personnages (acteurs) aux mêmes moments que précédemment ; on revoit même certaines scènes du 1 (sur le toit...). En tout cas, vous l'aurez compris, bien suivre l'histoire de ce troisième opus tient vraiment de l'effort. Mais si on adhère dés le début, cela fonctionne plutôt bien. Et on suit avec un intérêt presque "policier" l'évolution des protagonistes.

Car Infernal Affairs 3 se veut analytique. Les sous-intrigues qui sont ici lancées intéressent moins que la véritable psychanalyse des personnages qui nous est proposée. Au travers d'un traitement beaucoup plus noir que les deux précédents, ce film dévoile beaucoup de facettes des personnages restées inexplorées. Aussi, après un Eric Tsang Chi-Wai presque gentil dans le 2, on voit ici un "Tai Lo" pour qui ses hommes comptent à peine (plusieurs scènes où il envoie Tony Leung au casse-pipe). On retrouve un excellent Andy Lau devenant complètement schizophrène suite à la mort de Yan. Il semble reprocher au monde entier de ne pas lui laisser une chance de se repentir, mais continue pourtant d'opérer dans l'illégalité et l'immoralité. Petit détail amusant : la (seule) scène flashback où l'on voit Andy Lau, celui-ci porte une casquette vissée sur la tête pour cacher ses cheveux rasés (Andy sortait de son rôle de moine dans Runnning on Karma...). Tony Leung, quant à lui, est plutôt décevant par rapport à son interprétation du 1. Il est là...mais tout juste (peut être est-ce aussi le manque de legitimité de sa présence dans l'histoire qui dérange). Yan & SP Wong (Tony Leung Chiu-Wai & Anthony Wong) Kelly Chen Wai-Lam a également plus de peine a nous convaincre.

La photographie est impeccable, avec notamment quelques plans très intéressant (plan de l'ascenseur). L'action est moins présente qu'avant et laisse place à des scènes descriptives, explicatives. Cet épisode est beaucoup moins visuel que ses prédécesseurs, et c'est peut être le point faible dans la réalisation. On a vraiment le sentiment qu'Andrew Lau Wai-Keung n'a pas saisi les fondements du scénario et qu'il souhaite trop nous "montrer" les acteurs plutôt que de les laisser faire et de les regarder autant que nous(dommage avec un tel casting...). Et c'est peut-être ce manque d'importance qui plombe la prestation de certains. La musique est moins poignante, mais conserve son thème à l'aspect très "grandes sagas".

En Bref, pour qui a aimé les deux premiers épisodes, Infernal affairs 3 conclut la saga de manière plutôt correct et surtout très noir. Mais rapellons que les trois films commencent et finissent par des sutras Bouddhistes sur l'enfer, "sans limite de temps ni de lieu", "sans échappatoires". Peut-être faut-il comprendre que les personnages sont en fait dés le départ coincé dans ce "Continuous Hell", cet enfer éternel. Toutefois, le déroulement du récit s'avère tellement complexe, que si vous n'accrochez pas, vous lâcherez le film après la première demi-heure. Andrew Lau nous livre donc un "psycho-block buster" assez intéressant, a partir d'un scénario tordu mais plutôt bien construit.

Critique basée sur le Director's Cut



29 février 2004
par Archibald




Essai non-transformé

Est-ce un film manqué ? Comparé aux 2 premiers opus, on aurait tendance spontanément à répondre par la positive à cette question. Quelle en est la raison? Surement pas la réalisation d' Andrew Lau qui reste égal à lui même dans cet épisode. Le manque d'action semble quand même le brider un petit peu, mais techniquement, il n'y a rien a redire. Et vu le rythme de ce film, on a l'occasion d'apprécier un peu plus sa photographie. Coté acteurs, vu qu'on reprend les mêmes à l'exception de Leon Lai et Cheng Dao-Ming, la comparaison avec les précédents épisodes est évidente: on est loin d'avoir ici des performences mémorables. L'impression génerale est celle d'une certaine contrainte, de jouer en-deça. Même la bande son semble en retrait. Quelle en est la raison ? De toute évidence, le choix scénaristique. Le film se coince dans une période très limitée, comparativement au premier, d'environ deux ans qui commence quelques mois avant la mort de Yan, et consiste à une relecture de la vie de Yan à travers les yeux de Ming. Problème: on se retrouve à traiter une époque déjà décrite dans le 1er opus, mais ici apparaissent de manière non négligeable les personnage de Chen Daoming et Leon Lai. Or leur présence conditionne beaucoup la relation Yan-Sam. Outre le fait qu'il n'ait jamais été question d'eux auparavant, c'est surtout la psychologie des rapports Yan-Sam qui est apparait contradictoire par rapport au premier épisode, et cela se retrouve également dans la relation Yan-Wong qui perd de sa force en contradiction avec le premier volet. Que reste-t-il au film alors ? Eh bien je crois que seul le personnage de Ming nous livre la clé. Le retournement psychologique de Ming est d'ailleurs le seul paramètre qui soit en ligne avec le premier film. Et Andy Lau nous livre une interprétation du rôle impeccable dans son interiorisation. Et de ce point de vue, les multiples aller-retour entre passé et présent servent bien l'évolution psychologique du personnage. Il y a dès lors une certaine logique dans les choix retenus, comme par exemple le personnage de Leon Lai qui devient le contre-contre-miroir de Ming et qui par conséquent n'est pas développé dans sa psychologie propre, ce que rend bien l'interprétation de Leon Lai. De même le rôle clef du Dr Lee pour Ming qui le relie à Yau avec la scène reussie des deux divans symétriques par rapport à l'analyste. Il en résulte un film assez compliqué, parfois pris dans ses contradictions, mais étant donné les postulats de départ, je ne vois pas comment, Andrew Lau aurait pu s'en sortir mieux. Piégé par les données scénaristiques, il ne pouvait repartir sur un film d'action comme le deuxième volet, ni sur le crescendo qui caracterisait le premier. Et le choix de l'évolution psychologique de Ming était certainement la meilleur façon de terminer cette série, le vide laissé par la mort de Yau ne pouvant que se répercuter sur celui qui avait été son double, symétrique et opposé, durant tant d'années. Une conclusion a la trilogie qui reste bien en deça des deux autres épisodes, mais qui est peut être la moins mauvaise façon d'en finir.

29 février 2004
par jeffy




Sommeil Infernal

Ce n'est malheureusement pas avec ce troisième épisode qu'Infernal Affairs parlera d'égal à égal avec Le Syndicat du crime rayon sagas criminelles made in HK : partie d'un très bon niveau cinématographique, cette série se voulant une réponse de Hong Kong au succès des blockbusters coréens par une volonté de scénarios plus écrits que la moyenne des polars hongkongais et un effort apporté à la finition technique afin de rendre ces films plus facilement exportables parce que plus "pros" -i.e.correspondant aux standards techniques imposés par Hollywood en matière de cinéma de genre- continue encore à décliner avec ce troisième épisode.

Il y avait pourtant de quoi redresser la barre après un second épisode lorgnant vers la saga mafieuse sans avoir les moyens de ses ambitions: une volonté de montrer les triades comme un business s'étendant sur l'Asie du Sud-Est qui faisait défaut au précédent volet, l'absence des fades Shawn Yu et Edison Chen. Mais Andy Lau, Eric Tsang, Tony Leung, Anthony Wong et Leon Lai sont juste corrects, Chapman To surjoue encore de façon inappropriée par rapport au ton général du film et Kelly Chen joue très mal son personnage de psychanalyste. Surtout, les concepteurs se plantent en voulant encore renouveler la série en choisissant une option de déconstruction narrative qui obscurcit encore plus un récit déjà embrouillé et comportant trop de personnages pour une telle durée de film -retour de l'écueil de l'épisode précédent-. Et en voulant développer les rapports entre Yan et la psychanalyste les scénaristes offrent une série de scènes de consultation aussi ennuyeuses qu'inutiles aboutissant à une partie romance qui fait regretter par son côté plat digne de n'importe quel mauvais blockbuster made in USA l'époque où le cinéma de Hong Kong les traitait avec un romantisme flamboyant premier degré.

D'après certains critiques, ce volet se voudrait porteur d'une atmosphère fantômatique et de paranoia: il y a donc peut etre la volonté de faire des personnages des fantômes vivants, d'user d'une construction alambiquée pour créer un sentiment de perte de repères ainsi qu'une lenteur "hypnotique" dans les parti pris de mise en scène. Sauf que les acteurs ont franchi la frontière séparant le fantômatique du terne, qu'à vouloir créer la perte de repères le film finit par perdre le spectateur en route et que la lenteur somnambulique -mal maîtrisée en terme de mise en scène, donnant l'impression que les réalisateurs se regardent filmer- finit par être d'une grande efficacité soporifique, sa combinaison avec une photographie bleutée finissant par ressembler à du sous-Michael Mann. Finalement, cette série aura souffert des contraintes de l'industrie hongkongaise qui cherche à presser très vite le citron d'une formule qui marche: vouloir essayer de faire un cinéma de genre aux scénarios élaborés -surtout lorsqu'il s'agit d'une saga- implique d'avoir le temps de les écrire, temps pas vraiment permis par les contraintes actuelles de cette industrie cinématographique. Imaginez que Spielberg ait dû finir un second Indiana Jones un an après le premier, la saga n'aurait surement pas eu une telle cohérence.

Cette saga démontre surtout que le cinéma de Hong Kong n'a pas encore tout à fait les moyens de rivaliser avec Hollywood sur son propre terrain: si le premier volet offrait une réponse mineure mais intéréssante à Volte/Face -soit un crossover HK/Hollywood convaincant... en sens inverse-, l'écart entre ambition et capacité à se donner les moyens de ses ambitions s'est ensuite creusé. En attendant, HK refait du polar grâce au succès de cette série. Et cela vaut bien un peu d'estime pour "services rendus au cinéma de genre".



16 février 2004
par Ordell Robbie




Dénouement infernal

Après un premier film basé sur le suspense, un second beaucoup plus tourné "fresque mafieuse", Andrew Lau et Alan Mak tentent encore une fois de changer de style pour le dernier film de la série. Cette fois on garde le nombre de personnages importants du second film, on enlève toute ampleur épique, on ne peut pas vraiment jouer sur le suspense vu qu'on sait déjà comment tout se termine pour la plupart des personnages, donc on se tourne plutôt vers une intrigue à tiroirs, des sous-intrigues, et bien sûr sur le destin du personnage d'Andy Lau. Si l'intention est louable, il faut une bonne dose de courage pour arriver à tout suivre, car l'ensemble est rendu très compliqué avec son ping-pong de flashbacks et son scénario très (trop) compliqué, et surtout très long à suivre à cause d'un rythme défaillant.

Le changement de ton est en effet très surprenant, et on attend désespérément un peu de tension et d'intensité, à l'image de certaines scènes très réussies des deux opus précédents. Mais il faut attendre la dernière demi-heure pour cela, et encore, pour des scènes loin d'être mémorables. On a l'impression qu'Alan Mak s'est retourné le cerveau dans tous les sens pour sortir cette histoire très compliquée, mais que tout le monde était un peu au bout du rouleau pour la mettre en scène. La réalisation est moins travaillée que dans les autres films, on balance une photo très travaillée en intro sur une cage d'ascenceur (passionnant), les acteurs font leur travail mais sans intensité (où sont les Tony Leung, Anthony Wong, Eric Tsang, Francis Ng des deux premiers films?), la musique est molassonne et peu inspirée (sauf les passages repris des deux premiers films évidemment...).

Il reste tout de même des scènes réussies et ce scénario bien compliqué qui permet sûrement de revoir le film plusieurs fois pour reconstituer le puzzle. Mais si on ajoute certaines incohérences (les caméras d'espionnage qui zooment et panotent, le personnage d'Andy Lau qui change du tout au tout sans raison vraiment valable), des passages vraiment peu inspirés (l'introduction contraste fortemment avec celle du second épisode: le monologue d'Anthony Wong était excellent, la scène de l'hopital est ennuyeuse au possible), et une l'ambiance sonore bien moins travaillée que dans les épisodes précédents, difficile d'obtenir un résultat pleinement convainquant. On en vient surtout à conclure ce que le second épisode laissait évidemment présager: Infernal Affairs la trilogie est un bel opportunisme commercial, et sûrement pas une trilogie pensée dès le départ. Tant mieux pour la santé économique de tous les protagonistes, sauf pour les spectateurs qui ne s'y retrouveront jamais vraiment.

Au final, ce dernier épisode de la série est très nettement décevant par rapport aux précédents. Si le scénario se montre trop compliqué, il l'est peut-être à cause d'une mise en scène vraiment peu inspirée. Andrew Lau n'est sûrement pas le meilleur metteur en scène possible pour ce genre de film, car sa technique est utile pour des films bien plus visuels et démonstratifs. Bref, Andrew est un poseur, ce qui n'est pas toujours négatif, et Infernal Affairs 3 n'est pas un film poseur. C'est dommage car avec un tel casting, il y avait moyen de faire un film autrement plus marquant. Ici on en arrive trop vite à l'allumage du voyant d'alarme "Décrochage! Décrochage!" et une fois la limite franchie, le film devient d'un ennui assez total. Ceux qui arriveront à suivre auront sûrement un avis opposé à celui-ci, mais difficile de bien noter un film peut-être intéressant, mais trop difficile à suivre. Certains films méritent les efforts nécessaire au suivi de l'intrigue, hors ici vu le dénouement, l'effort semble de trop.

Critique basée sur le Director's cut.



16 février 2004
par François


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